Étiquette : films

Hellraiser de David Bruckner

Hellraiser de David Bruckner

Parmi les sagas horrifiques, les accidents de parcours sont nombreux. La trajectoire d’Hellraiser en est l’exemple flagrant. Après deux premiers opus captivants, les suivants nivelaient par le bas la qualité des propositions.Bien que prometteur dans ses intentions, Hellraiser : judgment est bien loin des espoirs que 

J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

Démarrant sa carrière à l’aube du XXIème siècle avec Une histoire vertébrale, Jérémie Clapin a réalisé ainsi quelques courts-métrages durant une dizaine d’années. Pour son premier long, l’auteur adapte le roman de Guillaume Laurant : Happy hand. Le projet est amené par Marc du Pontavice, producteur présent 

Too late de Dennis Hauck

Too late de Dennis Hauck

Réalisateur à la carrière éparse, Dennis Hauck œuvre depuis le début des années 2000 au sein du 7éme art par petite touche. 
Dernière création en date, Too late nous invite dans une investigation banale et peu commune à la fois.  

En effet, l’auteur nous positionne aux côtés de Mel Sampson. Ce détective se retrouve impliqué dans une affaire de disparition d’une jeune femme. Un job tristement convenu dans ces lieux de perdition où le pouvoir et l’argent corrompent tout. 
Nous passons par les différentes étapes permettant de résoudre ce mystère. Le récit se compose d’une succession de rencontres afin de glaner les informations nécessaires. Nous observons aussi les confrontations avec des suspects potentiels. Ces différentes interactions apportent de la consistance à ses personnages. Nous les cernons mieux au fil du temps.  
L’avancée de l’enquête nous permet de comprendre la raison pour laquelle cette affaire est différente de celles traitées habituellement par notre homme. Évidemment, lorsque l’affect rentre en jeu, le professionnalisme d’un individu s’effrite et laisse place à des comportements excessifs.  

La particularité de l’œuvre réside dans les choix cinématographiques. 
Tout d’abord, il y a la décision de ne créer que des plans-séquences. La mise sous tension du récit s’effectue donc de manière lancinante. Elle se retranscrit dans la tournure prise par les conversations ou l’arrivée dans le cadre de nouveaux protagonistes par exemple. Nous avons ainsi le temps de nous imprégner de la ville et de ses lieux. Nous créons une proximité avec les protagonistes en ayant la sensation d’être un témoin silencieux des différentes situations retranscrites. L’impact est d’autant plus fort lorsque la situation dérape. 

Dichen Lachman


Nous avons aussi la déconstruction temporelle opérée. Le suivi des évènements n’est pas chronologique et la trame n’est pas explicitée. La démarche induit l’implication totale du spectateur au sein du récit. Nous réussissons à nous repérer dans cet univers grâce aux dialogues et l’état de santé de notre protagoniste. Des indices décimés avec parcimonie à l’image de cette triste affaire.  

L’approche de l’auteur est pertinente et permet de sortir le film du tout-venant. Loin d’être un simple gimmick, cette construction narrative fait partie intégrante du récit. Les découvertes de l’enquête et du passif de nos protagonistes nous offrent une vision élargie sur la situation vécue. 
Comme évoquée précédemment, l’histoire est autant judiciaire que personnelle. Le périple avance parallèlement sur ces deux pans. Bien que tentant de maintenir un intérêt sur les deux pans, l’intimité des personnages éveillent bien plus notre intérêt. La raison est que l’investigation reste trop convenue en l’état. 
À l’inverse, les révélations à propos de la vie privée des individus intensifient leur sensibilité et notre empathie. D’ailleurs, le dénouement de l’œuvre contient sa charge émotionnelle grâce à l’affect développé pour ces personnes.  

In fine, Too late prend tout son sens lors de ce dernier acte. Il nous rappelle la futilité de vouloir rattraper le temps passé. Il amène à profiter de l’instant présent et de choisir ses priorités au risque de continuer à vivre avec des remords. Les protagonistes finissent par devenir des êtres souhaitant vivre dans un monde uchronique pour ne plus affronter leur triste réalité. Une conclusion déchirante pour une œuvre captivante.  

PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

Darker de Frank van den Bogaart :  Nous plaçant aux côtés d’une jeune fille tentant de comprendre la disparition de son père, l’auteur nous partage les croyances païennes flamandes.  En adoptant le point de vue de l’enfant, le récit développe ainsi un parcours initiatique sombre et poétique. L’œuvre 

Saloum de Jean Luc Herbulot

Saloum de Jean Luc Herbulot

Après quelques court-métrages dans les années 2010, Jean Luc Herbulot s’était fait remarquer avec son énergique Dealer. Il a depuis œuvré pour quelques séries telles que Falco, Ghoul et Sakho & Mangane.  Nous le retrouvons en terres africaines pour ce deuxième long-métrage.  Passée une introduction 

PIFFF 2022 : Courts-métrages français

PIFFF 2022 : Courts-métrages français

L’homme à la Mercedes pourpre de Marine Levéel :

homme mercedes pourpre Marine Leveel  screenshooter

Suivant le parcours d’une sexagénaire, l’autrice retranscrit le poids d’une douleur longuement étouffée. Nous observons les conséquences d’un événement tragique dans son quotidien.
Ici, le fantastique s’ancre subtilement dans le réel. La menace planante n’a d’abstrait que son absence physique dans le quotidien de notre protagoniste. Il ne cesse pour autant de la hanter depuis des années et de façonner sa vie.
La composition de plans contemplatifs contraste avec son sujet. Il est cohérent avec le mode de vie de cette mère de famille. Nous ressentons l’écoulement lent du temps, la nature souvent apaisante mais parfois dangereuse.
Marine Levéel crée ainsi une œuvre bouleversante et d’une très belle justesse.

Uberlink de Robert Hospyan:

uberlinks Robert Hospyan  screenshooter

L’amour 2.0 et ses sites de rencontres est une thématique longuement développée. Robert Hospyan récupère ce sujet en incluant un détail faisant toute la différence.
Durant une quinzaine de minutes, l’auteur superpose les dialogues et les scènes pour créer un rythme effréné. Bien que l’humour soit prédominant, l’œuvre réussi à être touchante lorsque la nature profonde des protagonistes est dévoilée.
Dans cette effervescence d’énergie, nous pouvons regretter que la conclusion n’adopte pas un montage plus conventionnel pour ralentir le rythme et ainsi décupler l’émotion véhiculer.
Un détail qui n’enlève en rien le plaisir que nous avons à suivre ce quatuor.

Pas à pas de Seb Duhem :

pas a pas Sébastien Duhem Screenshooter

Loin des univers postapocalyptiques désolés aux éclats ternes, Seb Duhem opte pour un monde riche en couleurs où la nature a repris ses droits.
Quasiment dénué de dialogues, nous suivons les pérégrinations d’un homme vraisemblablement érudit. Sa rencontre avec un autre individu donnera lieu à un périple attendrissant.
Nous nous plaisons à observer ce voyage empli d’inventivité et d’émotions. L’absence de conversation est compensée par la présence d’une BO entêtante.
Nous prenons plaisir à découvrir l’inventivité de l’univers et la seconde vie donné aux objets désuets.
L’œuvre se transforme in fine en parcours initiatique. Face à des fins de Monde dépressifs, l’auteur propose un renouveau optimiste, du moins pour les quelques survivants.

Les racines sauvages de Nicolas Millot :

les racines sauvages Nicolas Millot Screenshooter

Il suffit parfois de peu de choses pour créer une tension. Nicolas Millot l’a bien compris avec cette déambulation en pleine forêt. L’ensemble du récit repose sur le son notamment les bruits émanant de la végétation.

Nous suivons un homme désorienté tentant de comprendre pourquoi son ami s’est donné la mort en ces lieux.
Pour vivre cette expérience, l’auteur nous positionne à hauteur de notre homme tourmenté. Nous sommes totalement immergés dans cette déambulation.
L’auteur conserve le mystère jusqu’au dénouement. La dernière scène peut laisser dubitative mais n’enlève en rien l’expérience proposée.

Colonie de Romain Daudet-Jahan:

colonie Romain Daudet-Jahan Screenshooter

En adoptant le point de vue d’un adolescent en plein mal-être, Joffrey Monteiro-Noël propose une relecture efficace du body snatcher.
Après une scène expliquant le point de friction entre le père et son fils, nous observons comment le garçon appréhende une situation surnaturelle. La tension monte crescendo entre deux entités de plus en plus similaires.
Nous assistons impuissant à un processus d’assimilation s’amplifiant au fil des interactions. La frontière entre le garçon et son double se brouille progressivement jusqu’à un affrontement final intelligemment mené.
La conclusion est en cohérence avec le genre qu’il aborde et nous permet d’écrire la suite de ce récit.

L’appel de Joffrey Monteiro-Noël :

appel Joffrey Monteiro-Noël Screenshooter

Prenant place en pleine forêt enneigée helvétique, l’auteur nous positionne aux côtés de Romane. Nous suivons le quotidien thérapeutique de cette adolescente alors qu’une menace indicible semble roder autour d’elle.
L’œuvre joue habilement avec son environnement pour créer une tension insidieuse. Bien qu’adoptant le point de vue de l’enfant, d’autres protagonistes viennent contrebalancer la perception que nous pouvons avoir.
L’ensemble se suit facilement jusqu’à une conclusion ouverte nous laissant malheureusement notre faim.


Les six œuvres sélectionnées par le PIFFF cette année nous aura permis de voyager à travers des univers variés. Certaines effleurent le genre tandis que d’autres l’embrassent entièrement. Dans les deux cas, les artistes s’approprient les codes pour nous narrer des histoires prenantes.
Pour cette onzième édition, le court ayant remporté l’Oeil d’Or est Colonie de Romain Daudet-Jahan.

Vicious Fun de Cody Calahan

Vicious Fun de Cody Calahan

Peu connu dans nos contrées, Cody Calahan œuvre depuis une quinzaine d’années en tant que réalisateur et producteur de films horrifiques. Sorti en 2020 aux États-Unis, Vicious Fun nous place aux côtés de Joël. Ce jeune homme introverti et passionné de cinéma se retrouve confronté 

Athena de Romain Gavras

Athena de Romain Gavras

Co-fondateur du collectif Kourtrajmé, Romain Gavras s’est forgé une carrière cinématographique discrète entre clips musicaux pour des artistes renommés (Justice, M.I.A) et long-métrages atypiques (Notre jour viendra, Le monde est à toi). Scénarisé conjointement avec Ladj Ly, ce nouveau projet est l’opportunité de bénéficier d’une 

Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan

Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan

Œuvrant pour le cinéma sud-coréen depuis le début du XXIème siècle, Ryu Seung-wan s’est fait remarquer à de nombreuses reprises notamment avec City of violence, The unjust et surtout Battleship Island.
Ce nouveau long-métrage trouve une continuité avec sa précédente création. L’auteur poursuit son exploration de l’Histoire nationale.
Nous quittons cette fois les côtes de l’Océan Pacifique de la Seconde Guerre Mondiale pour nous perdre dans les contrées africaines des années 90.

 

Passé un texte introductif nous expliquant la situation politique de la Somalie, nous découvrons les membres de l’ambassade sud-coréenne en mission diplomatique. La fin de la Guerre Froide redéfinit les enjeux entre les différents pays. Tout le monde tente de se positionner sur l’échiquier mondial afin d’assurer autant leur sécurité que leur prospérité.
Nous comprenons ce contexte à travers les échanges des différents protagonistes. Nous apprenons aussi leur identité et rôle respectif. Les relations se dessinent à travers les interactions entre les nombreuses factions que cela soit entre les différentes ambassades qu’au sein de la société somalienne.
L’auteur prend le temps de développer cette exposition afin de nous faire prendre conscience de l’ampleur du drame à venir. En agissant ainsi, une tension latente s’installe ne demandant qu’à exploser.
Le point de rupture est atteint brutalement lorsqu’une insurrection se manifeste dans les rues et finit par toucher nos protagonistes. La suite des événements retranscrit une mission d’exfiltration menée de bout en bout par des civils.

Trois hommes exterieur jour

La spécificité de l’œuvre réside assurément dans ce détail. La grande majorité des individus que nous suivons sont de simples citoyens effectuant un travail administratif. Ils n’ont aucune formation pour affronter de tels dangers.
Nous les accompagnons donc dans leurs errements pour tenter de s’extirper de ce péril imminent.
La mécanique du récit repose donc sur une dynamique de groupe. Chaque décision émane de concertations et de conflits internes. Ces accrochages sont d’autant plus clivants qu’ils finissent par inclure des personnes venant d’autres ambassades aux convictions politiques opposées.
En effet, nous suivons dans un premier temps la trajectoire de la Corée du Sud et observons de loin les actions des autres pays. Une fois l’insurrection amorcée, l’auteur nous inclut aux côtés des citoyens nord-coréens.

L’œuvre couple son fil rouge à une confrontation entre deux frères supposément ennemis. Le fait d’affronter un danger imminent les pousse donc à une collaboration précaire, instable mais pour autant vitale.
Nous ressentons ainsi de l’empathie pour ces protagonistes. Leurs tentatives de survie et leur solidarité créent une proximité avec le spectateur. À travers cette approche, nous comprenons que la volonté du réalisateur n’est pas de fournir un film de guerre mais plutôt un drame humain se déroulant en zone de conflits. Cette nuance se ressent dans le soin apporté aux personnalités de chacun ainsi les interactions inhérentes.
En agissant de la sorte, les scènes d’actions sont d’autant plus prenantes. La mise en scène participe à véhiculer la tension de ces moments. Ce ressenti est aussi décuplé par l’affect que nous avons pour ces étrangers cherchant désespérément une issue.
Le film trouve ainsi son rythme entre les moments de concertation et ceux de prise de décision.

 

Au final, Escape from Mogadishu rempli parfaitement son contrat entre développement de protagonistes pertinent et moments de tension prenants. Ryu Seung-wan poursuit ainsi sa carrière avec succès. Il nous tarde de découvrir ses futurs projets.

L’inciseur de Christian Alvart

L’inciseur de Christian Alvart

Adaptation du roman éponyme de Michael Tsokos et Sebastian Fitzek, Christian Alvart poursuit son exploration du côté sombre de la société allemande dix ans après son Antibodies. Dans ce nouveau long métrage, nous suivons parallèlement la trajectoire de deux individus qui de prime abord tout