Vicious Fun de Cody Calahan

Psycho killer social club

Synopsis :

Années 80, Joel est un geek comme on n’en fait plus. Naïf, fan de films d'horreur et secrètement amoureux de sa colocataire. Après une soirée arrosée, il se retrouver malgré lui au beau milieu d’une séance d’assassins anonymes. Deux solutions s’offrent à lui : mouiller son pantalon et terminer en sashimi humain ou faire appel à son encyclopédique connaissance du genre pour passer incognito…

Vicious Fun de Cody Calahan

MON AVIS :

Peu connu dans nos contrées, Cody Calahan œuvre depuis une quinzaine d’années en tant que réalisateur et producteur de films horrifiques.
Sorti en 2020 aux États-Unis, Vicious Fun nous place aux côtés de Joël. Ce jeune homme introverti et passionné de cinéma se retrouve confronté à une équipe de tueurs faisant partie d’un groupe de paroles.

Cette situation est amenée progressivement. Nous découvrons tout d’abord notre passionné du septième art dans son quotidien entre interview d’artistes arrogants et sa morne vie privée.
Ces premiers instants permettent de créer de l’empathie mais surtout d’exposer la tonalité de l’œuvre.
En effet, nous comprenons rapidement que l’auteur souhaite jouer avec les codes du genre. Les protagonistes ont des traits de caractères exagérés. Sans les tourner en ridicule, ils sont mis à profit afin de créer des situations comiques. Nous nous amusons de ces événements et de la définition archétypale de ces individus.
Le récit commence ainsi avec un enchaînement de mauvais choix l’entraînant inexorablement vers un point de non-retour. Cette succession de situations est bien cadencée et génère un rythme permettant de capter l’attention du spectateur.

Une fois ce point de bascule passé, cette alchimie s’étiole. Le réalisateur opte pour une trajectoire scénaristique malheureusement trop convenue. Toute promesse énoncée lors du cercle de paroles se retrouve ainsi compromise. Nous glissons vers une chasse à l’homme opposant deux camps clairement définis.
La situation initiale aurait pu nous amener vers une nuit rythmée par des meurtres sanglants poussant notre jeune critique cinéma à se fondre dans cet environnement morbide. Ce cheminement aurait été plus jouissif et cohérent avec la première partie.
L’auteur préfère emprunter des chemins balisés. La plupart de la seconde partie se déroule dans un unique lieu accentuant l’inertie de l’intrigue. L’humour ne permet pas de faire abstraction de cette absence d’originalité.
Nous suivons donc la suite des événements avec une certaine frustration. L’ensemble devient prévisible et ne fait qu’ajouter une sensation d’enlisement à ce marasme ambiant.
Nous accueillons donc la conclusion avec un certain soulagement. Notre ressenti se retrouve ainsi partagé entre la frustration d’un coche loupé et la lassitude d’avoir visionné une énième œuvre comico-horrifique.

Finalement, Vicious Fun n’est pas un mauvais film mais surtout une promesse non tenue. Il pourra satisfaire les amateurs du genre mais il est peu probable que celui-ci imprègne durablement notre rétine.



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