PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

Synopsis :

Après un tour d’horizon hexagonal, il est temps de parcourir le Monde avec la compétition internationale de courts-métrages du PIFFF.  

PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

MON AVIS :

Darker de Frank van den Bogaart : 

Darker Frank van den Bogaart  Screenshooter

Nous plaçant aux côtés d’une jeune fille tentant de comprendre la disparition de son père, l’auteur nous partage les croyances païennes flamandes.  
En adoptant le point de vue de l’enfant, le récit développe ainsi un parcours initiatique sombre et poétique. 
L’œuvre s’apparente à un conte cruel où la mémoire des disparus n’est possible qu’à travers un rituel atypique. Ce récit se suit avec curiosité et retranscrit une mythologie intrigante.

Don’t breathe de Milad Nasim Sobhan :  

Don’t breathe Milad Nasim Sobhan  Screenshooter

Le cinéma iranien s’exporte de plus en plus dans nos contrées pour notre plus grand plaisir. Il est pour autant rare que ces œuvres explorent le fantastique dans leur récit.
L’auteur propose une intrigue dans laquelle le genre s’ancre dans un drame social où une minorité est traquée par le gouvernement. À travers la quête rédemptrice de notre protagoniste, nous retrouvons cette critique de l’État oppresseur et sa police corrompue.
Loin d’apporter un renouveau dans les thématiques, le court réussi à se les approprier pour les mettre au service de son univers. Nous sommes curieux de découvrir les prochains de l’auteur et surtout sa vision. 

Gnomes de Ruwan Heggelman : 

Gnomes Ruwan Heggelman Screenshooter

D’une durée dépassant à peine cinq minutes, ce court Hollandais allie moments gores et humour avec une efficacité réjouissante.
Nous alternons entre la mise à mort imaginative d’un individu malchanceux et l’exploration du monde merveilleux de ces gnomes sanguinaires.
L’utilisation d’effets pratiques notamment dans l’animation des gnomes est captivante. Le procédé nous immerge entièrement dans ce jeu de massacre. L’adhésion à cette œuvre s’en retrouve renforcée.
La fin est volontairement ouverte pour nous rappeler l’aspect inexorable pour le maintien de cette tribu.

Good boy de Eros V : 

Good boy Eros V Screenshooter

Dénuée de préambule, l’œuvre nous plonge dans une confrontation asymétrique où les douces apparences contrastent avec la violence sanglante. 
Outre la singularité du concept, la force de l’œuvre est de ne pas se limiter dans les tentatives de mises à mort. L’auteur multiplie les idées de mises en scène pour retranscrire la détermination de ce petit chien adorable à exterminer tout être humain à sa portée. 
Nous suivons cette lutte d’une dizaine de minutes avec plaisir. La tonalité humoristique fait mouche et facilite l’adhésion du public au récit. Une énergie communicative se dégage de cette œuvre que nous ressentons pleinement. 

Le temple de Alain Fournier :  

Le temple Alain Fournier  Screenshooter

Adaptation lovecraftienne, ce court narre les périples d’un sous-marin allemand en train de sombrer lentement. 
Cette tragédie est vécue du point de vue du capitaine. Sous forme d’un journal de bord, nous assistons à la panique s’installant dans le navire. La trajectoire scénaristique est quelque peu prévisible mais efficace. 
La mise en scène permet de capter l’oppression propre au huit-clos. La folie et le désespoir sont palpables dans chaque expression de nos protagonistes. Bien que l’issue semble inéluctable, nous nous demandons quel sera le dénouement choisi par l’auteur. 
Le final nous offre une vision autant cauchemardesque que captivante. La promesse d’un voyage dépassant de loin ce que notre imagination peut créer.  

There are no ghosts de Nacho Solana :  

There are no ghosts Nacho Solana  Screenshooter

Ouvrant son récit sur une scène de ménage, l’auteur nous place aux côtés d’Andrea. Cette dernière propose un service peu commun. 
À travers un cas concret d’une mère endeuillée, nous suivons les méthodes adoptées par cette jeune femme. Un troisième individu est présent afin de créer une dynamique intéressante sur la lecture des événements. 
Bien qu’adoptant le point de vue de notre protagoniste féminin, l’auteur permet aux autres d’exprimer leurs contres-arguments. 
Plus que la résolution de ce cas, le récit captive par son approche vis-à-vis des croyances autour du spiritisme. La mécanique présentée durant le court-métrage nous offre ainsi un final émouvant.  

Sucks to be the moon de Tyler March et Eric Paperth :  

Sucks to be the moon Tyler March Eric Paperth  Screenshooter

Parmi cette sélection de courts-métrages riche en hémoglobines et désolation, cette œuvre musicale est assurément l’OFNI de la compétition. 
Avec son animation crayonnée et son synopsis simpliste, nous pourrions croire que l’œuvre est à destination d’un jeune public. L’évolution du récit nous prouve le contraire lorsque le système solaire se dérègle. 
De même, l’aspect musical est bien amené. Un rythme entêtant s’installe et s’accorde parfaitement avec la tonalité humoristique souhaitée. 
Il clôt d’une belle façon la compétition internationale. Nous sortons de la salle sifflotant joyeusement après avoir assisté à nombre de mise à mort brutale.  


Avec cette sélection de courts-métrages internationaux, le PIFFF mise sur la diversité du genre pour nous dépayser. Les œuvres sont de qualités et il fut difficile pour le public de les départager. Le vainqueur de la compétition est Gnomes de Ruwan Heggelman. 



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