Étiquette : films

Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan

Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan

Œuvrant pour le cinéma sud-coréen depuis le début du XXIème siècle, Ryu Seung-wan s’est fait remarquer à de nombreuses reprises notamment avec City of violence, The unjust et surtout Battleship Island. Ce nouveau long-métrage trouve une continuité avec sa précédente création. L’auteur poursuit son exploration 

L’inciseur de Christian Alvart

L’inciseur de Christian Alvart

Adaptation du roman éponyme de Michael Tsokos et Sebastian Fitzek, Christian Alvart poursuit son exploration du côté sombre de la société allemande dix ans après son Antibodies. Dans ce nouveau long métrage, nous suivons parallèlement la trajectoire de deux individus qui de prime abord tout 

Wrinkles the clown de Michael Beach Nichols

Wrinkles the clown de Michael Beach Nichols

Réalisateur d’une petite dizaine de documentaire, Michael Beach Nichols s’est intéressé à de nombreux sujets de société tels que les compétitions de danse se déroulant à Brooklyn ou encore à l’arrivée de suprémacistes au sein d’une petite ville du Dakota du Nord. Les thématiques sont variées mais conservent l’optique d’analyser la société américaine à travers un fait divers précis.
Dans le cas présent, le sujet de départ est digne d’un synopsis horrifique. Un clown déambule en ville et s’introduit dans des demeures pour terroriser des enfants. Le réel nous rattrape lorsqu’on découvre que ces actions sont en fait un service mis à disposition de parents dépassés dans l’éducation à prodiguer envers leurs progénitures.

L’auteur décide de développer les deux pans de cette histoire.
Des scènes fictives sont réalisées afin de développer la mythologie entourant Wrinkles. La conception du boogeyman permet de retranscrire les peurs inhérentes envers ce type d’individus. Nous obtenons une mise en scène travaillée cinématographiquement. Ces moments tissent un récit parallèle faisant écho aux propos recueillis lors des interviews.
En parallèle, nous suivons la perception de ce service atypique auprès des différents acteurs de la société civile. Les nombreuses voix recueillies permettent de saisir les nuances et les clivages face à un tel phénomène. Bien que nous ayons notre propre opinion sur cet événement, il est intéressant d’entendre des avis dissonants et de comprendre les raisons de leur position. L’auteur garde d’ailleurs une neutralité afin de nous laisser la possibilité de faire notre propre analyse.
Une autre particularité de l’œuvre est d’interroger le principal protagoniste de cette histoire : Wrinkles the clown. Nous écoutons les raisons ayant poussé cet homme à devenir une légende urbaine dans une démarche pseudo-altruiste. Tout comme pour le reste des personnes interrogées, cette parole permet de comprendre la genèse et la démarche derrière cette profession alternative.
Cette variété d’intervenants permet d’avoir un tableau complet vis-à-vis de l’événement présenté.

L’œuvre aurait pu se résumer en cela dans une approche alliant création fictive et retranscription du réel. Le réalisateur en décide autrement lorsqu’il introduit un élément disruptif déconstruisant totalement notre lecture de ce fait divers.
Cette nouvelle information amène une nouvelle thématique passionnante : la création de légende urbaine. À travers cette notion, nous observons comment un évènement contrôlé entraîne un phénomène instable à la portée bien plus vaste qu’anticipée.
La dernière partie du film s’oriente sur cet axe en élargissant la zone géographique analysée. Nous replongeons une ultime fois mais en se concentrant cette fois sur le traitement médiatique et les psychoses que cela a produit.

En somme, Wrinkles the clown est un documentaire atypique dans la forme adoptée mais surtout dans le fond de par sa diversité thématique. Nous pouvons cependant regretter que les analyses les plus passionnantes ne soient pas suffisamment développées. Il n’enlève rien à la maîtrise de Michael Beach Nichols vis-à-vis de son sujet.

Don’t Breathe 2 de Rodo Sayagues

Don’t Breathe 2 de Rodo Sayagues

Artiste impliqué dans l’ensemble de la carrière de Fédé Alvarez, Rodo Sayagues quitte son habituel poste de scénariste pour passer à la réalisation.Pour cette première expérience, l’auteur tente l’exercice périlleux de fournir une suite à un premier opus se suffisant à lui-même. Nous retrouvons donc 

Cama Cruso de Trois jours de marche

Cama Cruso de Trois jours de marche

Société de production derrière les créations de Dayan D. Oualid (Dibbuk, Chimera), Trois jours de marche se lance dans une aventure transmedia en collaboration avec Shadowz. L’idée est de développer un univers prenant naissance sur les réseaux sociaux, en l’occurrence TikTok, pour se poursuivre avec 

The Medium de Banjong Pisanthanakun

The Medium de Banjong Pisanthanakun

Réalisateur thaïlandais à la carrière discrète, Banjong Pisanthanakun s’était fait remarquer au début du siècle avec l’efficace Shutter. Œuvre ayant d’ailleurs bénéficié d’un remake américain insipide.
Une vingtaine d’années plus tard, nous le retrouvons avec The Medium dont le producteur n’est nul autre que l’homme derrière les excellents The Chaser et The Stranger : Na Hong-Jin.
Cette connexion est loin d’être anodine au regard des ponts entre le dernier film du réalisateur sud-coréen et ce long-métrage.

Nous sommes placés aux côtés d’une shaman venant en aide à la population locale. À travers les interviews, nous avons les bases pour comprendre son quotidien. Nous pouvons ainsi rapidement entrer au cœur du sujet, en l’occurrence la possession d’un membre de sa famille.
Retranscrit sous forme d’un documentaire, le récit se divise en deux parties distinctes.
Dans un premier temps, nous naviguons entre les différents individus liés à cette fratrie. Nous apprenons ainsi le passif au sein de cet arbre généalogiquement gangréné. Lors de cette phase, la menace spirituelle s’immisce lentement et donne lieu à divers incidents à la gravité graduelle.
Le fil rouge se construit tout en approfondissant les connexions entre les individus. Nous développons ainsi de l’empathie pour ces protagonistes tentant d’affronter cette situation selon leurs croyances.
Le point de bascule s’amorce lorsque le déni face à la réalité n’est plus possible. Nous entrons ainsi dans la seconde partie du récit.

Homme debout cérémonie hommes assis femme couverte

Nous abordons alors de façon plus frontale l’aspect surnaturel de l’œuvre. Nous délaissons la retranscription d’un drame familial pour embrasser le potentiel horrifique du sujet. Les mécanismes employés restent convenus mais prolongent l’atmosphère oppressante établie lors de la première heure passée.
La tension ne cesse de croître. Après avoir constaté les conséquences sociétales et relationnelles de la possession de la victime, nous nous retrouvons face à la transformation de la proie en bourreau. Ce changement de situation redéfini les enjeux et notre affect pour les personnes impliquées.
La destruction hante l’environnement de nos personnages. Nous devenons spectateurs d’événements dévastateurs en espérant pouvoir être témoin d’une résolution positive pour les survivants de cette malédiction.

L’approche de l’auteur face à son sujet est pertinente. Durant ces deux heures, nous oscillons entre deux genres s’interconnectant. Le drame familial se couple à l’aspect horrifique de la thématique. Ils injectent respectivement leurs éléments clés pour définir un cadre sociétal réaliste et pertinent tout en créant des situations parfois radicales.
En cela, nous retrouvons une approche similaire à celle mise en place dans The Strangers avec ce mélange de genres.
De ce fait, bien que la trajectoire initiale soit prévisible, le soin apporté à l’écriture de ses personnages nous permet de s’immerger entièrement dans l’univers. Il en est de même pour la retranscription de la possession et les tentatives d’exorcisme. Nous sommes face à des mécanismes ordinaires mais utilisés de façon efficace pour créer une atmosphère nihiliste.

En somme, The Medium est une œuvre honorable nous proposant un voyage immersif au sein des rites shamaniques mais surtout au cœur de la damnation.

The Blind Man Who Did Not Want to See Titanic de Teemu Nikki

The Blind Man Who Did Not Want to See Titanic de Teemu Nikki

Amorçant sa carrière en 1995 avec Möykky, Teemu Nikki a depuis réalisé une vingtaine de court-métrages, participé à quatre séries et tourné deux films. The blind man… est son second long. Pour narrer le périple de son protagoniste, l’auteur opte pour une immersion totale. La 

The Wretched de  Brett Pierce et Drew T. Pierce

The Wretched de Brett Pierce et Drew T. Pierce

Découvert en France notamment pour les lecteurs de Mad Movies avec la comédie horrifique Dead Heads, les frères Pierce reviennent à la réalisation dix ans plus tard pour renouer avec le film de genre. Brett et Drew continuent de suivre les tendances et délaissent donc 

Vanishing de Denis Dercourt

Vanishing de Denis Dercourt

Réalisateur discret œuvrant depuis la fin du XXéme siécle, Denis Dercourt s’est principalement fait remarquer avec La Tourneuse de pages en 2006. Ce dernier fut notamment sélectionné au Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard.
Son nouveau projet est le fruit d’une gestation de plusieurs années ayant entrainé plusieurs réécritures. L’enjeu était de transposer l’intrigue du roman de Peter May de la Chine vers la Corée du Sud sans perdre en cohérence.

Cette volonté de crédibilité dans le sujet abordé se ressent tout au long du récit. L’auteur s’attarde sur les différents mécanismes inhérents à son sujet. Nous plongeons ainsi facilement de ce triste univers. Nous comprenons autant les techniques employées par la police pour résoudre cette affaire que les rouages de la mafia à l’origine du trafic. Nous découvrons la structure hiérarchique des criminelles mise en place. En évoluant auprès du chirurgien, du transporteur ou encore de l’homme de main, nous apprenons comment ces affaires peuvent exister et perdurer.
En parallèle, nous nous attardons souvent sur la vie privée et sentimentale des protagonistes. Ces moments se portent surtout sur Alice et Jin-ho. Nous développons ainsi de l’empathie pour ce duo. Ces scènes apportent de la lumière au sein de leur monde lugubre.
Cette approche permet de doubler les enjeux autour de cette enquête. Nous avons évidemment ceux liés à l’investigation en cours d’un point de vue strictement judiciaire. À cela s’ajoutent les motivations personnelles de ces deux personnages. Cette quête de vérité trouve un écho auprès de ces individus. Cet axe scénaristique impacte profondément la narration.

En effet, le fil rouge reste certes la découverte des coupables mais doit coexister avec ces questionnements intimes. Elle devient un objet hybride que l’on peut qualifier de romance dramatique dans un univers policier. Ce traitement influe fortement sur notre appréciation du sujet.
Le spectateur habitué au thriller sud-coréen notera la différence de ton entre Vanishing et des projets tels que The Chaser, J’ai rencontré le diable ou encore Old Boy. Évidemment la touche européenne apportée par Denis Dercourt explique ce traitement. Nous troquons ainsi la tension liée à la résolution de cette affaire morbide par la douceur d’une relation naissante entre deux êtres confrontés à la Mort.

En somme, l’œuvre prend à contre-pied nos attentes et nous offre un récit misant plus sur l’émotionnel que le spectaculaire. Un voyage intimiste empli de tendresse sur un sujet paradoxalement difficile. Vanishing a le mérite de proposer une approche atypique même s’il risque de mettre en déroute certains spectateurs. Une chose est sure, il laissera personne indifférent.

Massacre à la tronçonneuse de David Blue Garcia

Massacre à la tronçonneuse de David Blue Garcia

En 2013 le public découvre Fede Alvarez avec son remake radical d’Evil Dead. Cette relecture gore et dénué d’humour divise énormément. Nous retrouvons d’un côté les personnes attachées à la vision de Sam Raimi et de l’autre celles acceptant cette alternative. En 2018 sort Halloween