Forgotten de Jang Hang-Jun
Family therapy
Synopsis :
Lorsque Yoo-Seok réapparait, avec la mémoire altérée, dix-neuf après avoir été enlevé, Jin-Seok, son petit frère, essaye de découvrir ce qui lui est arrivé et de comprendre ce qu'il est devenu.
MON AVIS :
Avec des œuvres telles que Memories of murder, Old boy, The chaser ou encore J’ai rencontré le Diable, le cinéma sud-coréen s’est forgé une réputation de maître dans le domaine du thriller.
En osant abordé, et traité, des thématiques de manières frontales, et jusqu’au boutiste, cette terre asiatique a su se démarquer du lot et trouver un public en quête de pellicules autant cérébrales que viscérales.
Le contre–coup est que, de par cette réputation, chaque nouvelle sortie, provenant de ce territoire, s’associe à une certaine attente au vu de ses modèles précités.
C’est dans ce contexte que sort Forgotten, distribué à l’international par Netflix.
Passé une introduction, nous présentant la sphère familiale, nous suivons le train de vie de cette dernière à travers la vision du frère cadet. On s’immisce ainsi facilement dans leur quotidien.
Une fois les différentes informations assimilées, l’auteur introduit par petites touches des éléments disruptifs.
Difficile de s’épancher sur la trame narrative, au risque d’en dévoiler trop sur ses retournements de situation.
Le jeu de faux-semblants fonctionne à merveille. Il permet de redéfinir les relations, initialement établi, et met à mal l’empathie ressentie pour certains personnages une fois que la vérité éclate.
En agissant ainsi, l’auteur nous malmène dans nos convictions. Il construit, dans un premier temps, un environnement qu’il va soigneusement déconstruire par la suite. Il est donc difficile d’anticiper l’enchainement des événements, car nos croyances initiales sont rapidement détruites.
Ce procédé a pour but de mettre à l’aise le spectateur pour ensuite l’entraîner au cœur du récit tout en captant constamment son attention.
La gestion du rythme est d’ailleurs un élément majeur pour que l’auteur ne perde pas son audience. Ainsi, son évolution narrative passe par l’introduction de nouvelles informations afin de relancer l’intrigue ou prendre un nouveau virage scénaristique.
De ce fait, on navigue entre différentes thématiques, sans que cela paraisse incongru. La présence d’éléments flirtant avec le fantastique est d’ailleurs facilitée par l’adoption d’un point de vue unique.
En se focalisant sur le jeune frère, l’auteur peut se permettre une liberté de traitement dans son sujet. Elle est justifiée à chaque fois par l’interprétation, plus ou moins erronée, du narrateur.
En somme, Forgotten est de très bonne facture. Le film déroule une intrigue complexe, composée de personnages troubles. L’œuvre répond donc parfaitement à nos attentes. Il ne lui manque qu’une réalisation moins conventionnelle pour prétendre concurrencer les modèles du genre.