Top Boy : Summerhouse de Ronan Bennett

Barksdale's sons

Synopsis :

L'histoire de Ra'nell, un jeune garçon vivant dans un quartier de Londres envahi par la criminalité et de Dushane, un trafiquant de drogue local.

Top Boy : Summerhouse de Ronan Bennett

MON AVIS :

Série produite par Channel 4, Top Boy est une œuvre dramatique décrivant les destins croisés de personnes vivant dans un quartier à l’est de Londres. Peu médiatiser à l’international, celle-ci reçut un bon accueil dans son pays. Certaines critiques allant jusqu’à la comparer à l’excellentissime The Wire ! Un parallèle élogieux, mais qui implique forcément des attentes.
Composé de 2 saisons de chacune 4 épisodes, que vaut donc cette série britannique ?

Saison 1 :

Après un premier épisode nous permettant de connaitre l’ensemble des protagonistes et leur personnalité, la saison déroule ses différentes intrigues. Rien de bien réjouissant, car entre les confrontations entre gangs, un adolescent devant faire face à l’absence de sa mère ou encore une femme enceinte rentrant dans le business illégal pour survivre, la place pour des moments de bonheur et d’insouciance sont rares.
On s’immerge rapidement dans cet univers. On éprouve de la sympathie pour certains résidents de la cité, notamment les adolescents. On est spectateur de la perte de leur innocence et leur implication dans le trafic qui s’opère. On découvre donc la naissance de cette génération sacrifiée, sans repère et sans aucune occupation mis à part zoner.
Cette première saison est une sacrée réussite. On est captivé de bout en bout. Le final laisse présager des péripéties bien plus corsées pour la suite.

Saison 2 :

Après une ellipse de quelques mois, la deuxième saison nous remet rapidement sur les rails avec les protagonistes restant. On découvre comment ces derniers ont évolué, les relations qui se sont créés ou défaites, et la situation du quartier.
L’arrivée d’autres individus permet de renouveler les intrigues. Ainsi, après une première saison où l’absence de personnes représentant le système judiciaire était flagrante, cet élément est présent durant ces quatre nouveaux épisodes. Une évolution pertinente, car là où on pouvait accepter, au départ, cette occultation afin de se focaliser sur les résidents, il était nécessaire pour la suite de les confronter à des personnes externes à leur environnement. Ces éléments permettent d’insuffler du nouveau dans cette série et évitent ainsi de tourner en rond.
Toujours aussi bien rythmé, Ronan Bennett approfondit les relations liant les personnages. Il offre ainsi de nombreuses confrontations dont les issues sont parfois dramatiques. Une très bonne seconde saison qui possède les mêmes qualités que la précédente.

Au vu du peu d’épisodes, il était nécessaire de maintenir un rythme un tant soit peu soutenue afin de faire évoluer les diverses histoires rapidement. L’auteur en a conscience et fait s’entrecroiser les différents protagonistes pour dynamiser le récit.
La réalisation et le soin apportés à l’image permettent de sublimer le paysage urbain dépeint. D’ailleurs, l’œuvre de par son traitement visuel s’apparente plus à du long-métrage qu’à un objet télévisuel comme il est coutume de voir.
Loin de faire une apologie du mode de vie dépeint, l’œuvre ne le condamne pas pour autant. Il ne fait que donner une vision objective de cette dure réalité. Ainsi, cette absence de jugement nous permet de forger notre propre opinion sur les actions perpétrées par ces personnes.

Top Boy est donc une série à voir absolument. Une analyse juste de ce qui se déroule dans certains quartiers. Pour autant, on est loin d’une version anglaise de The Wire. Effectivement, les deux traitent de trafic de drogue, mais cela n’est pas le seul trait caractéristique de l’œuvre de David Simon.
La série américaine fut une analyse rigoureuse de sa société contemporaine en montrant l’ensemble des acteurs responsables de cette situation et de ceux qui la combattent.
Top Boy quant à lui décrit la situation dramatique que vivent des résidents d’un quartier où se déroule ce commerce illicite. On ne quitte quasiment jamais cet endroit sauf si un des habitants y est contraint.
L’œuvre n’est donc pas The Wire (UK) mais une série, abordant le même thème, en se focalisant sur un seul des acteurs de ce phénomène de société.



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