PIFFF 2019 : Courts-métrages français
Synopsis :
Au Paris International Fantastic Film Festival, le long-métrage n’est pas le seul format à avoir une compétition, le court s'en voit gratifier de deux : l'une française et l'autre internationale. La sélection du terroir de cette année est composée de 6 œuvres donnant une idée de la santé du genre dans notre pays ainsi que sa pluralité.
MON AVIS :
Mass de Fu Le et Adrien Gontier:
Composé comme un seul plan-séquence, nous assistons à un ballet de douze minutes. La mise en scène est maîtrisée, la caméra est fluide et suit parfaitement les mouvements de la foule. Les auteurs réussissent à varier le rythme, les chorégraphies et à capter notre attention tout en restant dans un lieu unique.
De même, l’illusion de la masse est intelligemment créée avec peu de figurants. Le scénario est, quant à lui, épuré au maximum. On devine une relation amoureuse et les péripéties liées au quotidien.
L’ensemble est captivant.
Dibbuk de Dayan D. Oualid:
L’approche de l’exorcisme par un traitement anti-spectaculaire de cette œuvre a su trouver son public, puisqu’il a reçu l’œil d’or lors de cette édition. Un avis plus détaillé est disponible ici.
400 MPH de Paul-Eugène Dannaud, Julia Chaix, Lorraine Desserre, Alice Lefort, Natacha Pianeti et Quentin Tireloque :
Le concept reposant sur les tentatives d’un hominidé à franchir une limite de vitesse jugée impossible, il était primordial de véhiculer les sensations propres à cette entreprise.
Les auteurs, conscients de cet enjeu, créent une mise en scène immersive avec une caméra dynamique. De même, la qualité graphique de l’ensemble permet d’offrir des situations réalistes et de pouvoir observer la façon dont les véhicules sont mis à mal.
Cette relecture du mythe d’Icare est donc une franche réussite.
On the other side de Zulma Rouge :
D’une très bonne facture technique, l’œuvre aborde un sujet en vogue ces dernières années : l’onirisme dans le soft SF.
L’intrigue est maîtrisée. On se laisse emporter par ce récit scindé en deux parties. On peut cependant regretter que le début soit trop artificiel dans sa construction. La transition entre les deux segments se retrouve donc un peu trop prévisible.
Malgré tout, le propos sous-jacent est pertinent et mériterait d’être approfondi dans sur une durée plus longue.
Washout d’Alexandre Masson :
Huit-clos cellulaire, l’œuvre joue un jeu d’équilibriste afin d’instiller une tension permanente. Malgré l’unité de lieu, l’auteur crée une mise en scène dynamique. Il évite ainsi au spectateur d’être cantonné au rôle d’observateur. De même, en se positionnant au plus proche du protagoniste, on ne peut qu’être amené à ressentir la détresse qui le traverse.
L’intrigue épurée s’adapte parfaitement à son format. Les échanges téléphoniques apportent de nouvelles informations et relancent ainsi le récit. Les conversations ne font qu’épaissir le mystère entourant l’inconnu au bout du fil.
La conclusion est intelligemment amenée.