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PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

Darker de Frank van den Bogaart :  Nous plaçant aux côtés d’une jeune fille tentant de comprendre la disparition de son père, l’auteur nous partage les croyances païennes flamandes.  En adoptant le point de vue de l’enfant, le récit développe ainsi un parcours initiatique sombre et poétique. L’œuvre 

PIFFF 2022 : Courts-métrages français

PIFFF 2022 : Courts-métrages français

L’homme à la Mercedes pourpre de Marine Levéel : Suivant le parcours d’une sexagénaire, l’autrice retranscrit le poids d’une douleur longuement étouffée. Nous observons les conséquences d’un événement tragique dans son quotidien.Ici, le fantastique s’ancre subtilement dans le réel. La menace planante n’a d’abstrait que son 

Bull de Paul Andrew Williams

Bull de Paul Andrew Williams

Découvert en 2007 avec l’éprouvant London to Brighton, Paul Andrew Williams s’est lentement forgé une carrière discrète mais de bonne facture. Au fil des années, l’auteur a navigué entre différents genres : la comédie horrifique, le home invasion, la romcom ou encore le thriller urbain.
L’homme renoue avec cette dernière catégorie avec sa nouvelle réalisation.

Ouvrant sur une lente scène figée en pleine nature où des individus s’éloigne du premier plan, le réalisateur nous offre une bouffée d’air frais. Ce moment calme tranchera avec la scène suivante où nous assistons à l’exécution d’un homme. Le cadre est ainsi posé. La quiétude et les grands espaces ne feront pas parti de l’environnement dans lequel vont évoluer nos personnages. Nous sommes amenés à suivre le parcours d’un homme sillonnant les rues d’une bourgade anglaise afin de mener un bien une mission qu’il s’est donné.
L’absence d’exposition aux événements actuels nous force à être attentif aux situations présentées. Chaque information que nous glanons nous permet de comprendre le passif entre les individus et la présence de notre protagoniste en ces lieux. Pour obtenir cette vision d’ensemble, l’auteur choisi d’alterner moments présents et passés.
Le puzzle se construit ainsi à rebours. Plus notre revenant avance dans sa quête, plus nous approfondissons son historique et les raisons de son retour en ces terres. Paradoxalement, l’accroissement de nos connaissances se fait au détriment des personnes impliquées. L’auteur jouant avec une atmosphère surnaturelle, nous pouvons interpréter que la mise à mort des partenaires d’antan permet de leur voler leurs souvenirs, les offrir aux spectateurs et ainsi compléter le tableau de sa vie révolue.

Bull Paul Andrew Williams Screenshooter David Hayman  Lois Brabin-Platt

En optant pour cette construction narrative, les ellipses s’effectuent sans que cela soit flagrant. Il y a une fluidité dans la trajectoire scénaristique. Le problème est qu’elle a un impact fort dans notre immersion. En effet, la démarche du personnage principal est autant la vengeance que de retrouver certains proches. Il est donc attendu une graduation dans la tension au fur et à mesure que la personne se rapproche de son objectif et des dangers qui s’accompagnent. Dans le cas présent, le changement constant de temporalité fait retomber cette pression.
Chaque confrontation physique est espacée par ces retours arrière plus verbeux. Ces instants nous repositionnent en tant que spectateur des évènements et non plus comme un témoin silencieux de cette expédition punitive. Il est donc difficile de développer le sentiment d’urgence lié à la quête ni celle de l’oppression liée à la traque.
Ce constat est d’autant plus dommageable que ces sensations auraient pu émerger si la chronologie des évènements avait été linéaire. L’œuvre aurait certes perdu un twist final mais aurait gagné en âpreté. D’autant que cette révélation en fin de bobine n’apporte pas grand-chose à l’intrigue.

Bull reste une œuvre maîtrisé créant un univers voyoucratique plausible où nous plongeons entièrement dans une spirale de violence. Il n’est pas étonnant que l’œuvre ai plu au public du PIFFF ni de le retrouver dans le catalogue de Shadowz. Pour son prochain projet, Paul Andrew Williams retourne vers les séries avec The Fear Index pour nous plonger dans un thriller financier.

The Sadness de Rob Jabbaz

The Sadness de Rob Jabbaz

Projet développé en pleine pandémie, le premier long-métrage de Rob Jabbaz s’inscrit pleinement dans son époque entre virus en pleine mutation et défiance face aux institutions étatiques. Amorçant son récit sur le doux réveil d’un couple, nous prenons le temps de connaître ces individus pendant 

In sound, we live forever de Joshua Giuliano

In sound, we live forever de Joshua Giuliano

Présenté lors de la 9éme édition PIFFF, au sein de la compétition internationale de courts-métrages, In sound, we live forever est le septième projet de Joshua Giuliano.  Cette nouvelle production tire sa spécificité dans la construction, ou plutôt la reconstitution, des événements en effaçant les personnages 

The mortuary collection de Ryan Spindell

The mortuary collection de Ryan Spindell

Après avoir réalisé une petite dizaine de courts-métrages en une décennie, Ryan Spindell développe son premier long avec The Mortuary Collection. 
L’auteur opte pour un film à sketches. Un choix étonnant puisqu’habituellement ces projets sont affectés à plusieurs metteurs en scène.
Pour autant, l’approche est pertinente. En pilotant entièrement le fil rouge ainsi que les récits annexes, l’homme s’assure d’une uniformité visuelle sur l’ensemble. Il permet aussi de se confronter aux impératifs propres au format long tout en retrouvant une base déjà éprouvée sur ses courts-métrages. 
En effet, il est courant dans de telle œuvre que les récits soient inégaux. On se retrouve souvent avec des segments plus marquants que d’autres. Lorsqu’il est présent, le fil conducteur est souvent délaissé et ne sert que de levier artificiel justifiant la présence des histoires. 
L’auteur semble avoir conscience de ces enjeux.
Il prend le temps de nous présenter le lieu ainsi que les personnages motivant les contes à venir. Il légitime ainsi le format choisi. La maison funèbre devient le lieu central pour comprendre l’Histoire de la bourgade et ses sombres secrets.
The mortuary collection Ryan Spindell Screenshooter femme face mirroir
Chaque conte macabre se déroule dans une décennie différente. Il dresse ainsi une chronologie morbide de la contrée. Les événements se déroulent dans une ville fictive mais il ne serait guère étonnant que celle-ci se situent dans le Maine. En effet, œuvre de genre oblige, les péripéties sont peuplées de monstres parfois fantastiques et parfois bien humains. Esthétiquement, le rendu des créatures est particulièrement réussi et facilite l’acceptation des situations retranscrites.
Sur cet aspect, les sketches sont plutôt imaginatifs. Les thématiques sont variées. On se laisse porter par les trajectoires tragiques de ces victimes en devenir. Le fait que certains sorts soient prévisibles n’entachent en rien le plaisir que l’on a à suivre ces péripéties. 
Pour se faire, un second degré est assumé tout au long du film. Ainsi, on s’amuse des situations même si l’on devine certaines évolutions. 
Par ailleurs, le rôle du narrateur est entièrement intégré dans le scénario. De ce fait, certains reproches que l’on peut formuler se trouvent être évoquer par son interlocuteur.
L’écriture est donc intelligente et pertinente en tout point.
 
En somme, Ryan Spindell réalise une œuvre maîtrisée de bout en bout. Il réussit à éviter les écueils récurrents à ce type d’entreprise. 
Le passage au format long est donc un franc succès. Il sera intéressant de suivre les futurs projets du metteur en scène afin de voir comment celui-ci s’en sort sur un film composé d’une seule et unique intrigue.
I see you d’Adam Randall

I see you d’Adam Randall

Après avoir réalisé IBoy pour le compte de Netflix, Adam Randall poursuit son exploration du genre par le prisme du thriller dans I see you. Ouvrant sur le cheminement aboutissant à la disparition d’un jeune garçon, l’auteur en profite pour installer son univers. Nous découvrons 

PIFFF 2019 : Courts-métrages français

PIFFF 2019 : Courts-métrages français

Mass de Fu Le et Adrien Gontier: Composé comme un seul plan-séquence, nous assistons à un ballet de douze minutes. La mise en scène est maîtrisée, la caméra est fluide et suit parfaitement les mouvements de la foule. Les auteurs réussissent à varier le rythme, les 

Boustifaille de Pierre Mazingarbe

Boustifaille de Pierre Mazingarbe

Le concept des rednecks, consanguins, amateur de viandes humaines, a donné naissance à bons nombres d’œuvres américaines : La colline a des yeux, Massacre à la tronçonneuse, Détour mortel, ….
Dans l’Hexagone, les exemples sur le sujet se font bien plus rares. Frontières et Girls With Balls en sont les productions les plus récentes.
Après Moonkup, Pierre Mazingarbe poursuit dans le genre en abordant le cannibalisme, mais au sein d’une famille huppée.
On quitte donc les campagnes boueuses, délabrés, peuplées de démunis pour s’installer dans le domaine des nantis. 
Après une présentation du couple au travers d’une scène d’intimité, l’œuvre déroule une intrigue épurée à un rythme effréné.
Le faible nombre de protagonistes aide à maintenir ce tempo. Le soin apporté à l’écriture des dialogues permet de rapidement cerner le caractère de chacun. L’auteur peut ainsi enchaîner les situations sans avoir à passer par de longues phases explicatives. On comprend donc le passif des individus via leurs confrontations. 
Le recours à un ton humoristique offre au réalisateur la possibilité d’aborder sa thématique sur un ton décalé. Exit donc l’atmosphère poisseuse habituellement associé, nous évoluons dans un environnement lumineux où la chair humaine est un plat gastronomique et non du junk food.
Boustifaille Pierre Mazingarbe Moustafa Benaibout
L’approche est pertinente et s’adapte parfaitement au format. De même, la caractérisation des personnages gravitant autour du couple les tourne parfois en ridicule sans pour autant desservir la tension inhérente aux situations vécues. 
En effet, bien que la forme soit légère, le fond lui démontre la capacité du cinéaste à investir son genre. La relation liant Karim à Daphnée est parfaitement construite. Les mésaventures font évoluer leur rapport et réussissent à faire appel à notre empathie. Avant d’être un film sur le cannibalisme, Boustifaille est surtout un film sur l’amour et son pouvoir d’émancipation. 
Sélectionné au sein de la compétition des courts-métrages français de la 9eme édition du PIFFF, l’œuvre a remporté le prix Ciné+ Frisson ainsi que le prix du jury. 
Pour son prochain projet, Pierre Mazingarbe passe au format long avec Chiens et loups : une histoire de famille pour le moins intrigante.
 
Dibbuk de Dayan D. Oualid

Dibbuk de Dayan D. Oualid

Co-fondateur de l’Association Des Jeunes Cinéastes Indépendants et de Trois jours de marches, Dayan David Oualid a fait ses armes sur divers clips, publicités et coréalisation de courts-métrages. Avec Dibbuk, l’auteur aborde un sujet classique dans le genre, la possession démoniaque. L’originalité tient ici dans la