The last girl de Colm McCarthy

 The first of them

Synopsis :

Au fin fond de la campagne anglaise, une base militaire héberge et retient prisonniers un groupe d’enfants peu ordinaires. Lorsque la base est attaquée, Mélanie, la plus surdouée d’entre eux, réussit à s’échapper en compagnie de son professeur, de deux soldats et d’une biologiste. Dans une Angleterre dévastée, Mélanie doit découvrir qui elle est vraiment.

The last girl de  Colm McCarthy

MON AVIS :

The Last Girl est le deuxième long de Colm McCarthy. Sa genèse est pour le moins atypique. L’œuvre est adaptée d’une nouvelle dont l’auteur en a ensuite tiré simultanément le scénario du film et un roman. De primes abords, la thématique est loin d’être innovante. Le post-apo zombiesque se retrouve très souvent à remplir les catalogues de plateformes SVOD dans l’indifférence le plus total. Rare sont les productions se démarquant du lot, le dernier apportant un soupçon d’originalité est sûrement Warm Bodies. Pour autant, même avec les recettes les plus éculées, nous pouvons voir naître des films originaux. Tout est une question de savoir-faire.

Dès les premiers instants, l’auteur nous place aux côtés de Mélanie, une jeune fille transpirant l’innocence et la bienveillance. Nous découvrons son quotidien partagé entre son isolement dans une cellule sommairement meublée et une salle de « cours » lui permettant de retrouver ses comparses.
L’absence d’éléments préliminaires accentue la violence entre l’attitude de Mélanie et le traitement qu’elle subit. On découvre rapidement la raison pour laquelle les soldats adoptent un tel comportement envers ces enfants. Une fois la présentation des protagonistes effectuée, le récit sort de son milieu confiné pour nous faire prendre l’air et ainsi lancer le cœur de son intrigue.

Nous sommes rapidement happés par ce voyage. La raison réside dans le choix du personnage central. L’être le plus dangereux est aussi celui envers lequel on éprouve le plus d’empathie. L’auteur crée ainsi une dualité captivante. De plus, de par son préambule volontairement inconfortable, nous sommes naturellement enclin à prendre parti pour l’opprimée. Quand bien même cette dernière représente originellement une menace bien plus grande.
Colm McCarthy joue de cette dualité en incorporant divers éléments empêchant ainsi de se retrouver avec des personnages manichéens. Il nous est difficile de haïr pleinement l’un d’eux. Leur passif respectif nous permet d’entrevoir leur part humanité et les nobles intentions sous-jacentes. À l’inverse, même si le caractère de Mélanie la rend terriblement attachante, elle reste un être imprévisible mue par un instinct de survie primale.

Il est évident que ces différentes émotions ressenties ne seraient possibles sans une performance d’acteurs des plus juste. La révélation de cette œuvre est assurément Sennia Nanua. Débutant sa carrière en 2015 via le court-métrage Beverley, The Last Girl est son premier long. Pour autant, son aisance devant la caméra ne laisse en rien deviner sa courte d’expériences dans ce milieu.
Outre les qualités susmentionnées, un autre élément nous stimule lors du visionnage. En effet, tout au long du récit, il est difficile de ne pas penser à l’univers vidéoludique de The Last of Us. L’analogie entre ces deux œuvres, réside principalement dans la description du monde post-apocalyptique ainsi que la nature végétale de la menace planétaire. Cet élément permet de dépoussiérer la mythologie entourant le Zombie. Ces choix permettent de crédibiliser le récit et facilitent ainsi notre immersion dans ce futur pessimiste.

Il est difficile de trouver des défauts à l’œuvre. Il y a certes une baisse du régime en cours de route, mais cela s’explique par un premier acte mouvementé et la volonté de ralentir la cadence afin d’étoffer ses personnages. De plus, l’auteur fait preuve d’une maîtrise sur tous les plans : le récit est bien ficelé, les personnages bien définis et la B.O est hypnotisante.

En somme, The Last Girl est une agréable surprise, touchante et imprévisible. On se laisse porter dans ce road trip nihiliste qui n’a de cesse de sortir des chemins balisés du genre. Le final confirmera ce constat en offrant une conclusion aussi inattendue que pertinente. On espère que les prochains projets de Colm McCarthy seront tout autant stimulant.



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