Étiquette : epouvante

La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher

La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher

Après quelques court-métrages réalisés durant les années 2010, Dominique Rocher passe au format long avec l’adaptation du roman éponyme de Martin Page. Passée une introduction festive dans un appartement bondé, nous nous réveillons aux côtés de Sam dans un silence de morts. Prenant à contre-pied 

Hellraiser de David Bruckner

Hellraiser de David Bruckner

Parmi les sagas horrifiques, les accidents de parcours sont nombreux. La trajectoire d’Hellraiser en est l’exemple flagrant. Après deux premiers opus captivants, les suivants nivelaient par le bas la qualité des propositions.Bien que prometteur dans ses intentions, Hellraiser : judgment est bien loin des espoirs que 

PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

Darker de Frank van den Bogaart : 

Darker Frank van den Bogaart  Screenshooter

Nous plaçant aux côtés d’une jeune fille tentant de comprendre la disparition de son père, l’auteur nous partage les croyances païennes flamandes.  
En adoptant le point de vue de l’enfant, le récit développe ainsi un parcours initiatique sombre et poétique. 
L’œuvre s’apparente à un conte cruel où la mémoire des disparus n’est possible qu’à travers un rituel atypique. Ce récit se suit avec curiosité et retranscrit une mythologie intrigante.

Don’t breathe de Milad Nasim Sobhan :  

Don’t breathe Milad Nasim Sobhan  Screenshooter

Le cinéma iranien s’exporte de plus en plus dans nos contrées pour notre plus grand plaisir. Il est pour autant rare que ces œuvres explorent le fantastique dans leur récit.
L’auteur propose une intrigue dans laquelle le genre s’ancre dans un drame social où une minorité est traquée par le gouvernement. À travers la quête rédemptrice de notre protagoniste, nous retrouvons cette critique de l’État oppresseur et sa police corrompue.
Loin d’apporter un renouveau dans les thématiques, le court réussi à se les approprier pour les mettre au service de son univers. Nous sommes curieux de découvrir les prochains de l’auteur et surtout sa vision. 

Gnomes de Ruwan Heggelman : 

Gnomes Ruwan Heggelman Screenshooter

D’une durée dépassant à peine cinq minutes, ce court Hollandais allie moments gores et humour avec une efficacité réjouissante.
Nous alternons entre la mise à mort imaginative d’un individu malchanceux et l’exploration du monde merveilleux de ces gnomes sanguinaires.
L’utilisation d’effets pratiques notamment dans l’animation des gnomes est captivante. Le procédé nous immerge entièrement dans ce jeu de massacre. L’adhésion à cette œuvre s’en retrouve renforcée.
La fin est volontairement ouverte pour nous rappeler l’aspect inexorable pour le maintien de cette tribu.

Good boy de Eros V : 

Good boy Eros V Screenshooter

Dénuée de préambule, l’œuvre nous plonge dans une confrontation asymétrique où les douces apparences contrastent avec la violence sanglante. 
Outre la singularité du concept, la force de l’œuvre est de ne pas se limiter dans les tentatives de mises à mort. L’auteur multiplie les idées de mises en scène pour retranscrire la détermination de ce petit chien adorable à exterminer tout être humain à sa portée. 
Nous suivons cette lutte d’une dizaine de minutes avec plaisir. La tonalité humoristique fait mouche et facilite l’adhésion du public au récit. Une énergie communicative se dégage de cette œuvre que nous ressentons pleinement. 

Le temple de Alain Fournier :  

Le temple Alain Fournier  Screenshooter

Adaptation lovecraftienne, ce court narre les périples d’un sous-marin allemand en train de sombrer lentement. 
Cette tragédie est vécue du point de vue du capitaine. Sous forme d’un journal de bord, nous assistons à la panique s’installant dans le navire. La trajectoire scénaristique est quelque peu prévisible mais efficace. 
La mise en scène permet de capter l’oppression propre au huit-clos. La folie et le désespoir sont palpables dans chaque expression de nos protagonistes. Bien que l’issue semble inéluctable, nous nous demandons quel sera le dénouement choisi par l’auteur. 
Le final nous offre une vision autant cauchemardesque que captivante. La promesse d’un voyage dépassant de loin ce que notre imagination peut créer.  

There are no ghosts de Nacho Solana :  

There are no ghosts Nacho Solana  Screenshooter

Ouvrant son récit sur une scène de ménage, l’auteur nous place aux côtés d’Andrea. Cette dernière propose un service peu commun. 
À travers un cas concret d’une mère endeuillée, nous suivons les méthodes adoptées par cette jeune femme. Un troisième individu est présent afin de créer une dynamique intéressante sur la lecture des événements. 
Bien qu’adoptant le point de vue de notre protagoniste féminin, l’auteur permet aux autres d’exprimer leurs contres-arguments. 
Plus que la résolution de ce cas, le récit captive par son approche vis-à-vis des croyances autour du spiritisme. La mécanique présentée durant le court-métrage nous offre ainsi un final émouvant.  

Sucks to be the moon de Tyler March et Eric Paperth :  

Sucks to be the moon Tyler March Eric Paperth  Screenshooter

Parmi cette sélection de courts-métrages riche en hémoglobines et désolation, cette œuvre musicale est assurément l’OFNI de la compétition. 
Avec son animation crayonnée et son synopsis simpliste, nous pourrions croire que l’œuvre est à destination d’un jeune public. L’évolution du récit nous prouve le contraire lorsque le système solaire se dérègle. 
De même, l’aspect musical est bien amené. Un rythme entêtant s’installe et s’accorde parfaitement avec la tonalité humoristique souhaitée. 
Il clôt d’une belle façon la compétition internationale. Nous sortons de la salle sifflotant joyeusement après avoir assisté à nombre de mise à mort brutale.  


Avec cette sélection de courts-métrages internationaux, le PIFFF mise sur la diversité du genre pour nous dépayser. Les œuvres sont de qualités et il fut difficile pour le public de les départager. Le vainqueur de la compétition est Gnomes de Ruwan Heggelman. 

Saloum de Jean Luc Herbulot

Saloum de Jean Luc Herbulot

Après quelques court-métrages dans les années 2010, Jean Luc Herbulot s’était fait remarquer avec son énergique Dealer. Il a depuis œuvré pour quelques séries telles que Falco, Ghoul et Sakho & Mangane.  Nous le retrouvons en terres africaines pour ce deuxième long-métrage.  Passée une introduction 

PIFFF 2022 : Courts-métrages français

PIFFF 2022 : Courts-métrages français

L’homme à la Mercedes pourpre de Marine Levéel : Suivant le parcours d’une sexagénaire, l’autrice retranscrit le poids d’une douleur longuement étouffée. Nous observons les conséquences d’un événement tragique dans son quotidien.Ici, le fantastique s’ancre subtilement dans le réel. La menace planante n’a d’abstrait que son 

Don’t Breathe 2 de Rodo Sayagues

Don’t Breathe 2 de Rodo Sayagues

Artiste impliqué dans l’ensemble de la carrière de Fédé Alvarez, Rodo Sayagues quitte son habituel poste de scénariste pour passer à la réalisation.
Pour cette première expérience, l’auteur tente l’exercice périlleux de fournir une suite à un premier opus se suffisant à lui-même.

Nous retrouvons donc notre aveugle meurtri et meurtrier dans un autre environnement. Nous découvrons son nouveau lieu de résidence et surtout les êtres gravitant étonnamment autour de lui. Le changement de point de vue déroute en premier lieu. Nous avions quitté un boogeyman quasi-mutique pour observer un homme devenu botaniste et père adoptif. Une transformation clivante mais ne dénaturant pas l’identité du personnage. L’individu maintient son attitude d’ermite et reste isolé du monde.

La première partie du récit se concentre sur la présence de la jeune fille, Phoenix. Elle permet de créer de l’empathie pour ce patriarche de substitution. À travers sa rigueur transparaît une volonté de protéger cette orpheline des menaces qu’il a affronté ou engendré. Nous retrouvons ce mode de pensées propre aux survivalistes. L’éducation passe par la mise en situation de danger afin de les préparer à cette éventualité.
Évidemment, dans notre cas, cette formation ne sera pas vaine puisque des intrus vont se confronter au vieil homme et à sa protégée. Nous nous retrouvons avec une inversion du rapport de force dans cet opus. Les motivations et capacités de ces individus redéfinissent notre lecture des évènements. Les confrontations sont plus frontales. Nous observons ainsi les limites de cet ancien militaire face à des personnes autant entraînées que lui.
L’auteur joue habilement sur cet aspect pour offrir des rebondissements tout au long du récit. Le scénario reprend des mécanismes du premier opus tout en tentant d’offrir une nouvelle approche. L’intention est louable et le résultat rempli ses objectifs.

Stephent Lang brise vitre

Bien qu’agréable à suivre, l’œuvre n’arrive pas à transcender son sujet.
Les raisons sont multiples. La première déjà évoquée précédemment est cette nécessité d’offrir une justification à cette suite. Cette dernière reste faible. Les précédents évènements sont quasiment occultés pour faciliter la construction de cette nouvelle intrigue.
Cette problématique amène une autre relative à son personnage principal. La manière dont celui-ci est dépeint apporte un dilemme moral pour le spectateur. Nous le retrouvons une nouvelle fois dans sa position initiale de victime.
La différence est que cette étiquette est difficile à lui attribuer au vu de son passif. Malgré l’intention de créer de l’empathie à son égard, il est impossible d’oublier ses extractions. Nous nous retrouvons ainsi dans une posture délicate où nous développons de l’empathie pour un être que l’on a connu abject.
La trajectoire pourrait sonner comme une quête rédemptrice. Malheureusement, l’axe scénaristique ne le met jamais en évidence.
D’autant que le personnage de Phoenix aurait permis d’amener cela. Sa position est intéressante vis-à-vis des différents protagonistes. Il aurait peut-être été pertinent de centrer entièrement le récit de son point de vue. L’humanisation de notre ermite aurait pu ainsi se légitimer car dépendant d’une subjectivité.

En somme Don’t Breathe 2 est une suite acceptable au vu des enjeux inhérents à sa mise en production. L’œuvre remplit son contrat sur bien des aspects même s’il n’apporte pas de renouveaux dans ses mécanismes.

Love, Death & Robots Saison 3

Love, Death & Robots Saison 3

Après une deuxième saison quelque peu fade et trop polissé, l’anthologie animée de Netflix est de retour avec neuf nouveaux segments.   Initiant ce nouvel opus avec notre fameux trio de touristes robotiques, nous retournons en terrain connu avec cette exposition de l’absurdité humaine. Nous 

Cama Cruso de Trois jours de marche

Cama Cruso de Trois jours de marche

Société de production derrière les créations de Dayan D. Oualid (Dibbuk, Chimera), Trois jours de marche se lance dans une aventure transmedia en collaboration avec Shadowz. L’idée est de développer un univers prenant naissance sur les réseaux sociaux, en l’occurrence TikTok, pour se poursuivre avec 

The Medium de Banjong Pisanthanakun

The Medium de Banjong Pisanthanakun

Réalisateur thaïlandais à la carrière discrète, Banjong Pisanthanakun s’était fait remarquer au début du siècle avec l’efficace Shutter. Œuvre ayant d’ailleurs bénéficié d’un remake américain insipide.
Une vingtaine d’années plus tard, nous le retrouvons avec The Medium dont le producteur n’est nul autre que l’homme derrière les excellents The Chaser et The Stranger : Na Hong-Jin.
Cette connexion est loin d’être anodine au regard des ponts entre le dernier film du réalisateur sud-coréen et ce long-métrage.

Nous sommes placés aux côtés d’une shaman venant en aide à la population locale. À travers les interviews, nous avons les bases pour comprendre son quotidien. Nous pouvons ainsi rapidement entrer au cœur du sujet, en l’occurrence la possession d’un membre de sa famille.
Retranscrit sous forme d’un documentaire, le récit se divise en deux parties distinctes.
Dans un premier temps, nous naviguons entre les différents individus liés à cette fratrie. Nous apprenons ainsi le passif au sein de cet arbre généalogiquement gangréné. Lors de cette phase, la menace spirituelle s’immisce lentement et donne lieu à divers incidents à la gravité graduelle.
Le fil rouge se construit tout en approfondissant les connexions entre les individus. Nous développons ainsi de l’empathie pour ces protagonistes tentant d’affronter cette situation selon leurs croyances.
Le point de bascule s’amorce lorsque le déni face à la réalité n’est plus possible. Nous entrons ainsi dans la seconde partie du récit.

Homme debout cérémonie hommes assis femme couverte

Nous abordons alors de façon plus frontale l’aspect surnaturel de l’œuvre. Nous délaissons la retranscription d’un drame familial pour embrasser le potentiel horrifique du sujet. Les mécanismes employés restent convenus mais prolongent l’atmosphère oppressante établie lors de la première heure passée.
La tension ne cesse de croître. Après avoir constaté les conséquences sociétales et relationnelles de la possession de la victime, nous nous retrouvons face à la transformation de la proie en bourreau. Ce changement de situation redéfini les enjeux et notre affect pour les personnes impliquées.
La destruction hante l’environnement de nos personnages. Nous devenons spectateurs d’événements dévastateurs en espérant pouvoir être témoin d’une résolution positive pour les survivants de cette malédiction.

L’approche de l’auteur face à son sujet est pertinente. Durant ces deux heures, nous oscillons entre deux genres s’interconnectant. Le drame familial se couple à l’aspect horrifique de la thématique. Ils injectent respectivement leurs éléments clés pour définir un cadre sociétal réaliste et pertinent tout en créant des situations parfois radicales.
En cela, nous retrouvons une approche similaire à celle mise en place dans The Strangers avec ce mélange de genres.
De ce fait, bien que la trajectoire initiale soit prévisible, le soin apporté à l’écriture de ses personnages nous permet de s’immerger entièrement dans l’univers. Il en est de même pour la retranscription de la possession et les tentatives d’exorcisme. Nous sommes face à des mécanismes ordinaires mais utilisés de façon efficace pour créer une atmosphère nihiliste.

En somme, The Medium est une œuvre honorable nous proposant un voyage immersif au sein des rites shamaniques mais surtout au cœur de la damnation.

The Wretched de  Brett Pierce et Drew T. Pierce

The Wretched de Brett Pierce et Drew T. Pierce

Découvert en France notamment pour les lecteurs de Mad Movies avec la comédie horrifique Dead Heads, les frères Pierce reviennent à la réalisation dix ans plus tard pour renouer avec le film de genre. Brett et Drew continuent de suivre les tendances et délaissent donc