Étiquette : epouvante

Them : Covenant de Little Marvin

Them : Covenant de Little Marvin

Série anthologique en devenir, Them est une création de Little Marvin et est notamment produite par Lena Waithe. Cette première saison intitulée Covenant nous positionne aux côtés d’une famille afro-américaine tentant de se reconstruire après un évènement traumatique. Le premier épisode est une exposition efficace 

Scare me de Josh Ruben

Scare me de Josh Ruben

L’univers horrifique nous berce depuis des décennies avec des anthologies que ce soit sous forme de comics avec Creepshow, de séries avec American Horror Story ou de films avec The Mortuary Collection. Dans le septième art, il est courant de se retrouver avec des œuvres 

The Vigil de Keith Thomas

The Vigil de Keith Thomas

Débutant sa carrière avec le court-métrage Arkane, Keith Thomas enchaine deux années après avec son premier long, The Vigil.

L’auteur nous place aux côtés de Yakov. Ce jeune homme de confession juive tente de se reconstruire après un événement tragique. L’introduction se déroule lors d’une séance d’entraide. Elle nous permet de comprendre la situation de notre protagoniste. Nous cernons rapidement sa personnalité via ses interactions lors de cette session de groupe.
Une fois la réunion terminée, nous sommes directement plongés au cœur du sujet. Le cadre et les raisons amenant à cette veillée funèbre sont ainsi établis à travers l’action des différents personnages. Ces informations nous sont transmises lors du trajet entre les deux bâtisses. Nous avons ensuite une présentation sommaire de la maison du défunt ainsi que du couple y logeant. Le manque d’informations participera à la génération de tensions lors des événements à venir.

Femme agee chambre perruque

L’œuvre nous offre de beaux moments de tensions. L’environnement calme à la lumière tamisée de cette demeure est un terrain fertile pour exploiter les mécanismes horrifiques. Le peu d’informations sur ce lieu renforce notre peur de l’inconnu.
L’intelligence de l’auteur est de nous placer au même niveau que son protagoniste. Ses découvertes quant aux résidents de cette bâtisse sont les nôtres. Nous sommes entièrement impliqués dans cette volonté de comprendre la cause de ces manifestations.  Nous ressentons ainsi plus facilement la tension des événements traversés. Le moindre de ses déplacements s’accompagnent d’une anxiété quant aux nouvelles découverte que nous pourrions faire.
Nous sommes plongés dans un huis-clos anxiogène. Pour autant, le récit est ponctué de courts flashbacks afin de mieux comprendre les différents personnages. Loin d’être des bouffées d’air, ces moments évoquent les traumatismes de ces individus. Nous en apprenons plus sur nos compagnons sans pour autant trouver une lueur d’espoir dans tout cet univers.
Nous n’avons que très peu de répits durant cette veillé funèbre. L’auteur relance constamment son intrigue via des manifestations surnaturelles tout en fournissant de nouvelles informations.

En somme, The vigil se trouve être une bonne surprise. Son faible éclairage est un atout indéniable pour jouer sur la peur des ténèbres tout en renforçant le réalisme des situations exposées. L’incursion dans les rites judaïques permettent d’explorer une autre culture de l’épouvante. L’une des seules faiblesses de l’œuvre réside dans son final bien trop expéditif et trop timorée comparé à la tension accumulée tout au long de cette nuit.
Le prochain projet de Keith Thomas est une adaptation de Firestarter, un roman de Stephen King.

N’ecoute pas d’Angel Gómez Hernández

N’ecoute pas d’Angel Gómez Hernández

Après avoir réalisé une petite dizaine de court-métrages, Angel Gómez Hernández passe au format long avec N’écoute pas. Distribué sur Netflix, l’œuvre s’intéresse aux mésaventures d’un couple et leur enfant dans une maison isolée. Passée une scène d’introduction annonçant les horreurs à venir, nous découvrons 

Cold Skin de Xavier Gens

Cold Skin de Xavier Gens

Avant de retrouver les salles obscures avec Budapest, Xavier Gens s’est construit une filmographie qualitativement inconstante depuis Frontière(s). Parmi ses œuvres, Cold Skin fait partie du haut du panier. Cette adaptation du roman éponyme d’Albert Sánchez Piñol nous place aux côtés d’un climatologue fuyant la 

Mister Babadook de Jennifer Kent

Mister Babadook de Jennifer Kent

Première réalisation de Jennifer Kent, Mister Babadook s’était constitué une très bonne réputation auprès des festivals dans lesquels il a été projeté. Il a notamment raflé un grand nombre de prix lors de la 21éme édition du festival de Gérardmer.
Sur la thématique, l’œuvre est des plus convenus. Nous suivons le quotidien d’individus confrontés à une entité maléfique. Les différentes étapes propres au genre se retrouvent : la description du quotidien, l’introduction d’éléments disruptifs, l’incrédulité de certains et la confrontation. Pour autant, le talent d’un réalisateur se révèle dans sa capacité à apporter sa sensibilité sur un sujet mainte fois traité. Ici, l’autrice se démarque sur deux points essentiels : la réalisation et l’écriture. 
Un élément notable dès les premiers instants est la mise en scène. La caméra et le montage sont adaptés constamment aux situations vécues. Les mouvements aériens s’adaptant parfaitement aux phases oniriques de la mère de famille est un exemple parmi tant d’autres. 
L’utilisation de l’ellipse est efficace. Outre son intérêt dans la construction d’un rythme allant à l’essentiel, il permet aussi de décupler la sensation d’urgence qui se dégage de certaines situations.
On ressent ainsi les tensions accumulées par cette spirale de démence. 
Le choix de narrer cette histoire par le prisme unique d’une mère célibataire se traduit de plusieurs manières dans la mise en scène. Les situations ne sont pas montrées comme elles sont réellement mais de la façon dont elles sont perçues par cette femme. La réalité est ainsi altérée. Elle varie en fonction de l’état psychique de cette personne.
Mister Babadook Jennifer Kent Screenshooter
 
Pour que l’adoption d’un point de vue unique fonctionne l’autrice a pris soin de construire ses personnages et un environnement à même de le justifier.
Nous sommes aux côtés d’un être isolé socialement. La tragédie qu’elle a vécue et les responsabilités qui lui incombent ont créé cette condition. Les interactions se limitent à un petit groupe d’individus ce qui permet de légitimer l’unilatéralité de la narration. 
Ce choix scénaristique a un impact énorme sur l’atmosphère particulière de l’œuvre. On navigue constamment entre le thriller paranoïaque et l’épouvante. 
Les seules personnes affrontant l’entité sont cette femme et son fils. De ce fait, il est parfois difficile de savoir si cette menace est le fruit d’un burnout lié à l’énorme charge mentale supportée ou si le danger est bien réel. 
Il est d’ailleurs intéressant d’observer l’évolution de notre empathie envers les personnages. La trajectoire est pour le moins originale et terriblement réaliste. Nos à priori initiaux sont déconstruit au fil des événements. Le ressenti envers le fils en est le parfait exemple. C’est un être exécrable au départ que l’on va finir par apprécier.
 
Ces deux éléments sont donc deux atouts indéniables permettant à la bobine de Jennifer Kent de sortir du lot. 
Pour autant, si nous sommes autant éprouvés par l’expérience, c’est grâce à la prestation impressionnante d’Essie Davis. L’actrice cannibalise littéralement l’écran. Elle permet de rendre palpable la folie dans laquelle le personnage s’est engouffré et la détresse qui en ressort. 
Mister Babadook est donc un premier long-métrage réussit et ingénieux. Depuis, la réalisatrice a sorti The Nightingale dont les premiers retours sont très positifs.
The mortuary collection de Ryan Spindell

The mortuary collection de Ryan Spindell

Après avoir réalisé une petite dizaine de courts-métrages en une décennie, Ryan Spindell développe son premier long avec The Mortuary Collection.  L’auteur opte pour un film à sketches. Un choix étonnant puisqu’habituellement ces projets sont affectés à plusieurs metteurs en scène. Pour autant, l’approche est 

Dibbuk de Dayan D. Oualid

Dibbuk de Dayan D. Oualid

Co-fondateur de l’Association Des Jeunes Cinéastes Indépendants et de Trois jours de marches, Dayan David Oualid a fait ses armes sur divers clips, publicités et coréalisation de courts-métrages. Avec Dibbuk, l’auteur aborde un sujet classique dans le genre, la possession démoniaque. L’originalité tient ici dans la 

Face your demon

Face your demon

La noria de Carlos Baena:

La noria de Carlos Baena affiche
Avec son film d’animation muet, l’auteur nous embarque, durant une douzaine de minutes, aux côtés d’un jeune garçon isolé et en danger. Le bestiaire déployé est stimulant, chaque monstre a sa propre spécificité, sa propre morphologie. La course-poursuite est bien rythmée. On ressent la tension à chaque fois que le danger se présente.
L’ensemble est un torrent d’émotions allant de l’émerveillement face à son aspect plastique à la terreur pure lorsque l’enfant doit fuir la menace.

Le jour où maman est devenue un monstre de Joséphine Hopkins :

 Le jour où maman est devenue un monstre de Joséphine Hopkins affiche
Comme le titre l’indique, le récit suit la mutation d’une mère à travers les yeux de sa progéniture. Passée une exposition courte et efficace, nous suivons la transformation de la femme et surtout la façon dont l’enfant gère cette situation.
L’œuvre opte pour une approche sobre et intimiste. Un choix pertinent permettant de mettre en avant les émotions plutôt que le spectaculaire. En ce sens, l’autrice réutilise intelligemment divers éléments de son introduction dans la suite du récit.
Une approche pertinente au service d’une histoire émouvante.

My little goat de Tomoki Misato:

 My little goat de Tomoki Misato affiche
Réalisateur japonais, Tomoki Misato tente le pari d’aborder la mythologie du grand méchant loup autant sur son aspect conte pour enfants que son sous-texte, plus difficile, sur la pédophilie.
Le résultat est détonnant ! Le récit part sur un chemin rapidement balisé pour ensuite injecter un nouvel élément renversant les rapports entre les personnages. La construction des protagonistes s’effectue dans l’action. L’œuvre gagne ainsi en efficacité.
On est attendri par le comportement de ces chevreaux et atterré par les calcaires qu’ils vont endurer.
Un court-métrage maîtrisé tout du long. Une jolie découverte.

Baghead de Alberto Corredor :

 Baghead de Alberto Corredor affiche
Huit-clos anglais, le récit suit un homme en quête de réponse.
Passé une introduction installant une ambiance pesante. L’auteur désamorce habillement la situation en injectant une dose d’humour bien pensée.
L’histoire est classique, sa trajectoire parfois prévisible, mais est parfaitement maîtrisée tout du long.
La dynamique dans le dialogue compensé habillement l’immobilisme de l’action.

Muñecas de Eva Muñoz:

 Muñecas de Eva Muñoz affiche
Extrêmement resserrée dans sa trajectoire narrative, Eva Muñoz privilégie la définition de son personnage principal à travers ses actes. On devine donc ses motivations, son état mental via les sévices qu’elle fait subir à ses victimes.
Il en ressort une atmosphère poisseuse, anxiogène que la caméra ne fait que décupler les sensations.
L’ensemble est construit intelligemment à l’image de l’effet miroir produit par la première et dernière scène du court.
L’absence d’explicitation risque d’en frustrer plus d’un, ce choix à le mérite d’épurer le récit et d’impliquer le spectateur en le laissant imaginer le contexte ayant amené à cette situation.

Et le diable rit avec moi de Rémy Barbe:

 Et le diable rit avec moi de Rémy Barbe affiche
Longuement chroniqué ici, l’œuvre de Rémy Barbe est toujours autant électrisant à visionner. Assurément le court le plus radical de la sélection.

The Absence of Eddy Table de Rune Spaans :

 The Absence of Eddy Table de Rune Spaans affiche
L’auteur transforme ici une ballade bucolique en course pour la propre survie de son protagoniste. En créant des personnages aux proportions exagérées, eux-mêmes évoluant au sein d’une flore atypique, on obtient une relecture romanesque des Body Snatcher sous substances.
Un mélange étonnant, déroutant et amusant. Il est assurément le plus inoffensif de l’ensemble, mais bénéficie d’une patte graphique intéressante et remarquable.

Épilogue:

Avec sa sélection de sept court-métrages très hétéroclite, l’Hybride offre un tour d’horizon passionnant sur la représentation des démons qui nous entoure, ou nous habite. L’ordre de diffusion est bien pensé. Il permet d’amorcer doucement la thématique et monte crescendo jusqu’au court de Rémy Barbe. Le choix de clôturer sur l’œuvre de Rune Spaans permet de faire redescendre la tension et terminer sur une note plus légère.
Marianne de Samuel Bodin

Marianne de Samuel Bodin

En une bonne dizaine d’années, Samuel Bodin a eu l’occasion de donner sa vision du chevalier noir, d’explorer les tréfonds des prisons les plus dangereuses ou encore de raconter sa version du Débarquement. Cette fois, l’auteur s’attaque à la sorcellerie et décide de s’établir en