Love, Death & Robots Saison 3

Death and Robots

Synopsis :

Créatures terrifiantes, méchantes surprises et comédie noire convergent dans cette anthologie d'animation pour adultes présentée par Tim Miller et David Fincher.

Love, Death & Robots Saison 3

MON AVIS :

Après une deuxième saison quelque peu fade et trop polissé, l’anthologie animée de Netflix est de retour avec neuf nouveaux segments.

 

Initiant ce nouvel opus avec notre fameux trio de touristes robotiques, nous retournons en terrain connu avec cette exposition de l’absurdité humaine. Nous ressentons la volonté des auteurs de nous faire renouer avec la dynamique de la saison originelle. La mécanique fonctionne même si elle a perdu de sa fraîcheur comme en témoigne l’ultime plan du récit.

Nous embarquons ensuite avec Bad Travelling dans un navire en pleine ère de la piraterie. Conçu comme un huis clos anxiogène, nous suivons une équipe de marins en prise avec menace aquatique particulièrement rusée. Cette dernière n’est pas sans rappeler les créatures mystérieuses de Lovecraft. La narration à travers un homme machiavélique et calculateur permet de créer une dynamique ainsi qu’une tension de bout en bout. On se laisse porter par cette croisière à l’ambiance poisseuse avec plaisir.

Nous quittons l’océan agité ainsi que notre planète pour une excursion spatiale avec The Very Pulse of the Machine. Il est évident que la mission de routine initiale ne se déroulera pas comme prévu. Cela donne lieu à un périple psychédélique haut en couleurs. L’utilisation du Cell Shading est des plus beaux effets et ajoute un côté rétro à l’ensemble. Il se dégage une douce poésie durant cette déambulation spatiale qui ne perdure malheureusement pas jusqu’au dernier plan.

Soldats face source lumineuse

Notre retour sur notre sphère ne sera aucunement apaisant puisque nous assistons à une invasion de zombies avec le sympathique Night of the mini dead. Réalisé en vue aérienne, le récit adopte un rythme accéléré et capte en moins de cinq minutes l’extinction de l’Humanité. Il constitue une parenthèse agréable bien qu’inoffensive.

Avec Kill team kill, nous retrouvons le Cell Shading pour nous narrer une opération militaire bourrée d’humour, de postures badass et de sang. Nous sommes face à une succession d’affrontements mettant à profit un large arsenal pour notre plus grand plaisir. Le jeu de massacre est jubilatoire et remplit aisément son contrat.

Swarm quant à lui s’inscrit en opposition avec son prédécesseur tant dans sa forme que dans son fond. Exit l’humour, le cartoonesque et le rétro, nous reprenons notre route aux confins du cosmos pour mieux parler de la perfidie humaine. Notre cheminement aux côtés de deux chercheurs est l’occasion de pointer l’arrogance de notre espèce et les confronte à leurs limites. Le final laisse un goût amer puisque annonciateur d’une lutte que nous ne découvrirons sûrement jamais.

Nous poursuivons dans les affrontements civilisationnels mais dans un genre bien différent. Nous quittons l’infiniment grand et ses menaces extraterrestres pour une guerre agricole intimiste. Nous retrouvons les mécanismes classiques des batailles avec leurs rapports de force inégalitaires. L’ensemble ne brille pas pour son originalité mais reste généreux. Le rythme réussi à maintenir notre attention jusqu’à une conclusion touchante.

homme femme enlacés

Les zones de combats ont envahi cette troisième saison de Love, Death & Robots. In Vaulted Halls Entombed ne fera pas exception à cette démarche avec notre groupe de GIs en mission de sauvetage. Derrière ce postulat de départ se cache une honnête proposition lovecraftienne. Nous assistons à la confrontation entre de pauvres humains explorant les recoins d’un Monde qui jadis ne fut pas le leur et leurs anciens occupants attendant patiemment d’être libérés. Un début timide pour une fin grandiose.

Il n’y a pas meilleure façon de conclure cette saison qu’en faisant appel au talentueux Alberto Mielgo. L’auteur déjà derrière le marquant The Witness nous revient avec Jibaro. Cette relecture du mythe de la sirène en pleine période des conquistadors est envoûtante. Sous forme d’un ballet morbide et destructeur, nous observons deux êtres se livrer un combat singulier. Notre plongée dans cette forêt tropicale ne sera pas de tout repos et imprimera durablement notre rétine.

 

Avec ces neuf épisodes, l’anthologie gomme aisément la précédente saison mais reste incomplète.
En effet, nous sommes servis en termes de bestiaires et d’hémoglobines. Individuellement, chaque segment a des qualités indéniables.
Pour autant, la majorité des récits gravite autour de thématiques communes : les luttes civilisationnelles, la cupidité, l’exploration d’Espaces inconnues. Des éléments convenant parfaitement au diptyque : Death & Robots.
Pour ce qui est de l’Amour, il faudra être attentif pour en déceler des parcelles décimées au sein de ces récits. Seule la poésie de The Very Pulse of the Machine peut s’y rapprocher même si la réalisatrice n’embrasse pas pleinement son potentiel.
Il est certain que le passage d’une première saison avec dix-huit épisodes aux suivantes de moins d’une dizaine ne permet pas de maintenir une diversité accrue autant dans les techniques d’animations que dans leur sujet. Il est malgré tout regrettable de constater qu’à peine la moitié des récits apporte un semblant de renouveau.
En résulte donc un visionnage agréable, parfois détonnant mais rarement marquant.



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