Étiquette : drame

J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

Démarrant sa carrière à l’aube du XXIème siècle avec Une histoire vertébrale, Jérémie Clapin a réalisé ainsi quelques courts-métrages durant une dizaine d’années. Pour son premier long, l’auteur adapte le roman de Guillaume Laurant : Happy hand. Le projet est amené par Marc du Pontavice, producteur présent 

Too late de Dennis Hauck

Too late de Dennis Hauck

Réalisateur à la carrière éparse, Dennis Hauck œuvre depuis le début des années 2000 au sein du 7éme art par petite touche. Dernière création en date, Too late nous invite dans une investigation banale et peu commune à la fois.   En effet, l’auteur nous positionne aux 

PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

PIFFF 2022 : Courts-métrages internationales

Darker de Frank van den Bogaart : 

Darker Frank van den Bogaart  Screenshooter

Nous plaçant aux côtés d’une jeune fille tentant de comprendre la disparition de son père, l’auteur nous partage les croyances païennes flamandes.  
En adoptant le point de vue de l’enfant, le récit développe ainsi un parcours initiatique sombre et poétique. 
L’œuvre s’apparente à un conte cruel où la mémoire des disparus n’est possible qu’à travers un rituel atypique. Ce récit se suit avec curiosité et retranscrit une mythologie intrigante.

Don’t breathe de Milad Nasim Sobhan :  

Don’t breathe Milad Nasim Sobhan  Screenshooter

Le cinéma iranien s’exporte de plus en plus dans nos contrées pour notre plus grand plaisir. Il est pour autant rare que ces œuvres explorent le fantastique dans leur récit.
L’auteur propose une intrigue dans laquelle le genre s’ancre dans un drame social où une minorité est traquée par le gouvernement. À travers la quête rédemptrice de notre protagoniste, nous retrouvons cette critique de l’État oppresseur et sa police corrompue.
Loin d’apporter un renouveau dans les thématiques, le court réussi à se les approprier pour les mettre au service de son univers. Nous sommes curieux de découvrir les prochains de l’auteur et surtout sa vision. 

Gnomes de Ruwan Heggelman : 

Gnomes Ruwan Heggelman Screenshooter

D’une durée dépassant à peine cinq minutes, ce court Hollandais allie moments gores et humour avec une efficacité réjouissante.
Nous alternons entre la mise à mort imaginative d’un individu malchanceux et l’exploration du monde merveilleux de ces gnomes sanguinaires.
L’utilisation d’effets pratiques notamment dans l’animation des gnomes est captivante. Le procédé nous immerge entièrement dans ce jeu de massacre. L’adhésion à cette œuvre s’en retrouve renforcée.
La fin est volontairement ouverte pour nous rappeler l’aspect inexorable pour le maintien de cette tribu.

Good boy de Eros V : 

Good boy Eros V Screenshooter

Dénuée de préambule, l’œuvre nous plonge dans une confrontation asymétrique où les douces apparences contrastent avec la violence sanglante. 
Outre la singularité du concept, la force de l’œuvre est de ne pas se limiter dans les tentatives de mises à mort. L’auteur multiplie les idées de mises en scène pour retranscrire la détermination de ce petit chien adorable à exterminer tout être humain à sa portée. 
Nous suivons cette lutte d’une dizaine de minutes avec plaisir. La tonalité humoristique fait mouche et facilite l’adhésion du public au récit. Une énergie communicative se dégage de cette œuvre que nous ressentons pleinement. 

Le temple de Alain Fournier :  

Le temple Alain Fournier  Screenshooter

Adaptation lovecraftienne, ce court narre les périples d’un sous-marin allemand en train de sombrer lentement. 
Cette tragédie est vécue du point de vue du capitaine. Sous forme d’un journal de bord, nous assistons à la panique s’installant dans le navire. La trajectoire scénaristique est quelque peu prévisible mais efficace. 
La mise en scène permet de capter l’oppression propre au huit-clos. La folie et le désespoir sont palpables dans chaque expression de nos protagonistes. Bien que l’issue semble inéluctable, nous nous demandons quel sera le dénouement choisi par l’auteur. 
Le final nous offre une vision autant cauchemardesque que captivante. La promesse d’un voyage dépassant de loin ce que notre imagination peut créer.  

There are no ghosts de Nacho Solana :  

There are no ghosts Nacho Solana  Screenshooter

Ouvrant son récit sur une scène de ménage, l’auteur nous place aux côtés d’Andrea. Cette dernière propose un service peu commun. 
À travers un cas concret d’une mère endeuillée, nous suivons les méthodes adoptées par cette jeune femme. Un troisième individu est présent afin de créer une dynamique intéressante sur la lecture des événements. 
Bien qu’adoptant le point de vue de notre protagoniste féminin, l’auteur permet aux autres d’exprimer leurs contres-arguments. 
Plus que la résolution de ce cas, le récit captive par son approche vis-à-vis des croyances autour du spiritisme. La mécanique présentée durant le court-métrage nous offre ainsi un final émouvant.  

Sucks to be the moon de Tyler March et Eric Paperth :  

Sucks to be the moon Tyler March Eric Paperth  Screenshooter

Parmi cette sélection de courts-métrages riche en hémoglobines et désolation, cette œuvre musicale est assurément l’OFNI de la compétition. 
Avec son animation crayonnée et son synopsis simpliste, nous pourrions croire que l’œuvre est à destination d’un jeune public. L’évolution du récit nous prouve le contraire lorsque le système solaire se dérègle. 
De même, l’aspect musical est bien amené. Un rythme entêtant s’installe et s’accorde parfaitement avec la tonalité humoristique souhaitée. 
Il clôt d’une belle façon la compétition internationale. Nous sortons de la salle sifflotant joyeusement après avoir assisté à nombre de mise à mort brutale.  


Avec cette sélection de courts-métrages internationaux, le PIFFF mise sur la diversité du genre pour nous dépayser. Les œuvres sont de qualités et il fut difficile pour le public de les départager. Le vainqueur de la compétition est Gnomes de Ruwan Heggelman. 

PIFFF 2022 : Courts-métrages français

PIFFF 2022 : Courts-métrages français

L’homme à la Mercedes pourpre de Marine Levéel : Suivant le parcours d’une sexagénaire, l’autrice retranscrit le poids d’une douleur longuement étouffée. Nous observons les conséquences d’un événement tragique dans son quotidien.Ici, le fantastique s’ancre subtilement dans le réel. La menace planante n’a d’abstrait que son 

Athena de Romain Gavras

Athena de Romain Gavras

Co-fondateur du collectif Kourtrajmé, Romain Gavras s’est forgé une carrière cinématographique discrète entre clips musicaux pour des artistes renommés (Justice, M.I.A) et long-métrages atypiques (Notre jour viendra, Le monde est à toi). Scénarisé conjointement avec Ladj Ly, ce nouveau projet est l’opportunité de bénéficier d’une 

Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan

Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan

Œuvrant pour le cinéma sud-coréen depuis le début du XXIème siècle, Ryu Seung-wan s’est fait remarquer à de nombreuses reprises notamment avec City of violence, The unjust et surtout Battleship Island.
Ce nouveau long-métrage trouve une continuité avec sa précédente création. L’auteur poursuit son exploration de l’Histoire nationale.
Nous quittons cette fois les côtes de l’Océan Pacifique de la Seconde Guerre Mondiale pour nous perdre dans les contrées africaines des années 90.

 

Passé un texte introductif nous expliquant la situation politique de la Somalie, nous découvrons les membres de l’ambassade sud-coréenne en mission diplomatique. La fin de la Guerre Froide redéfinit les enjeux entre les différents pays. Tout le monde tente de se positionner sur l’échiquier mondial afin d’assurer autant leur sécurité que leur prospérité.
Nous comprenons ce contexte à travers les échanges des différents protagonistes. Nous apprenons aussi leur identité et rôle respectif. Les relations se dessinent à travers les interactions entre les nombreuses factions que cela soit entre les différentes ambassades qu’au sein de la société somalienne.
L’auteur prend le temps de développer cette exposition afin de nous faire prendre conscience de l’ampleur du drame à venir. En agissant ainsi, une tension latente s’installe ne demandant qu’à exploser.
Le point de rupture est atteint brutalement lorsqu’une insurrection se manifeste dans les rues et finit par toucher nos protagonistes. La suite des événements retranscrit une mission d’exfiltration menée de bout en bout par des civils.

Trois hommes exterieur jour

La spécificité de l’œuvre réside assurément dans ce détail. La grande majorité des individus que nous suivons sont de simples citoyens effectuant un travail administratif. Ils n’ont aucune formation pour affronter de tels dangers.
Nous les accompagnons donc dans leurs errements pour tenter de s’extirper de ce péril imminent.
La mécanique du récit repose donc sur une dynamique de groupe. Chaque décision émane de concertations et de conflits internes. Ces accrochages sont d’autant plus clivants qu’ils finissent par inclure des personnes venant d’autres ambassades aux convictions politiques opposées.
En effet, nous suivons dans un premier temps la trajectoire de la Corée du Sud et observons de loin les actions des autres pays. Une fois l’insurrection amorcée, l’auteur nous inclut aux côtés des citoyens nord-coréens.

L’œuvre couple son fil rouge à une confrontation entre deux frères supposément ennemis. Le fait d’affronter un danger imminent les pousse donc à une collaboration précaire, instable mais pour autant vitale.
Nous ressentons ainsi de l’empathie pour ces protagonistes. Leurs tentatives de survie et leur solidarité créent une proximité avec le spectateur. À travers cette approche, nous comprenons que la volonté du réalisateur n’est pas de fournir un film de guerre mais plutôt un drame humain se déroulant en zone de conflits. Cette nuance se ressent dans le soin apporté aux personnalités de chacun ainsi les interactions inhérentes.
En agissant de la sorte, les scènes d’actions sont d’autant plus prenantes. La mise en scène participe à véhiculer la tension de ces moments. Ce ressenti est aussi décuplé par l’affect que nous avons pour ces étrangers cherchant désespérément une issue.
Le film trouve ainsi son rythme entre les moments de concertation et ceux de prise de décision.

 

Au final, Escape from Mogadishu rempli parfaitement son contrat entre développement de protagonistes pertinent et moments de tension prenants. Ryu Seung-wan poursuit ainsi sa carrière avec succès. Il nous tarde de découvrir ses futurs projets.

The Medium de Banjong Pisanthanakun

The Medium de Banjong Pisanthanakun

Réalisateur thaïlandais à la carrière discrète, Banjong Pisanthanakun s’était fait remarquer au début du siècle avec l’efficace Shutter. Œuvre ayant d’ailleurs bénéficié d’un remake américain insipide. Une vingtaine d’années plus tard, nous le retrouvons avec The Medium dont le producteur n’est nul autre que l’homme 

Euphoria saison 2 de Sam Levinson

Euphoria saison 2 de Sam Levinson

Après un détour par Netflix avec l’entraînant Malcom & Marie, Sam Levinson nous offre une deuxième saison de son percutant Euphoria. En 2019, nous découvrons un panel d’adolescents approchant dramatiquement de l’âge adulte. Les huit premiers épisodes ont permis de prendre nos marques dans cette 

Des de Luke Neal

Des de Luke Neal

Acteur à la carrière discrète, Luke Neal passe à la création pour lTV avec cette mini-série. Pour nous narrer l’affaire Dennis Nilsen, l’auteur s’entoure d’acteurs rodés à l’exercice tel que Daniel Mays et David Tennant.

Le choix de ce fait criminel est loin d’être anodin. Nous avons l’habitude de suivre une chasse à l’homme afin d’arrêter un tueur en série de poursuivre ses méfaits. Dans notre cas, nous avons des enquêteurs découvrant l’existence d’un meurtrier potentiel lors d’un banal contrôle dans un immeuble. La série suit donc l’instruction judiciaire et se focalise principalement sur la psyché du coupable présumé.
Cette approche explique grandement le format adopté. Les trois épisodes forment un triptyque sur le traitement juridique de cette affaire et le reflet de la politique sociale de cette époque.

Pour dresser ce tableau glaçant, nous naviguons entre les différents partis impliqués.
Le tueur nous offre sa psyché. À travers ses déclarations, nous comprenons ses mécanismes entraînant la mort d’autrui. Il est la conséquence dramatique de l’abandon des classes sociales les plus pauvres. Leur invisibilisation, leur marginalisation sont propices à l’élimination en toute discrétion de leur corps.

Les enquêteurs deviennent des archéologues dont l’objectif est de retrouver les vestiges des victimes afin de retracer l’Histoire. Nous découvrons une autre approche de ce métier. Le but n’est pas de stopper une extermination en cours mais de fournir les pièces nécessaires à la justice pour honorer la mémoire des morts.

Le biographe quant à lui se retrouve dans une posture inconfortable emplie de dilemmes moraux. Il évolue en équilibre constant entre la neutralité du regard, l’intimité développée avec l’interlocuteur et le devoir envers la société.
Ces trois entités nous permettent de suivre pleinement cette affaire juridique. Elles ne cessent de se confronter et ainsi de mettre à l’épreuve leurs convictions.

L’ensemble de l’œuvre repose sur ses protagonistes et leurs interactions. Les tensions naissent de ce jeu macabre consistant à récolter les preuves inculpant une personne évidemment coupable. Nous observons cette entreprise d’un point vue humain. Nous voyons comment elle impacte psychologiquement les personnes impliquées autant les proches des victimes que les policiers cherchant à rendre justice.
Cette approche met en exergue la politique sociale de cette période. Chaque protagoniste se situe dans une classe sociale différente. Ce positionnement influe sur leur lecture des évènements et l’impact qu’ils provoquent dans leurs convictions.
Ce soin apporté à l’écriture des personnages et la reconstitution de cette affaire compense largement le travail académique du metteur en scène. D’autant que les acteurs offrent une interprétation des plus justes.

En somme, Des est une très bonne série offrant une retranscription pertinente et intéressante d’une affaire criminelle peu connue. Le format adopté permet d’avoir une compréhension complète du récit sans souffrir de longueurs.

The Blind Man Who Did Not Want to See Titanic de Teemu Nikki

The Blind Man Who Did Not Want to See Titanic de Teemu Nikki

Amorçant sa carrière en 1995 avec Möykky, Teemu Nikki a depuis réalisé une vingtaine de court-métrages, participé à quatre séries et tourné deux films. The blind man… est son second long. Pour narrer le périple de son protagoniste, l’auteur opte pour une immersion totale. La