El Camino de Vince Gilligan

The escape

Synopsis :

À la suite de sa tragique évasion, Jesse doit accepter son passé s'il veut se construire un avenir... ou quelque chose qui y ressemble plus ou moins.

El Camino de Vince Gilligan

MON AVIS :

Six années séparent la fin initiale de Breaking Bad d’El Camino. Entre temps, Vince Gilligan aura eu l’occasion de fournir un spin-off, particulièrement réussi, centré sur Saul Goodman. Cette fois, l’auteur décide de se focaliser sur Jesse Pinkman. L’intention est plus que louable tant l’évolution du personnage, au côté de Walter White, fut passionnante.
Passé un récapitulatif, bien venu, des cinq saisons, nous reprenons le récit là où il s’était arrêté. Pendant deux heures, nous suivons les moyens déployés par Jesse pour fuir le Nouveau-Mexique. Le choix de faire une suite directe de l’œuvre a de quoi interpeller.
En effet, après autant d’années depuis la conclusion de la série, le spectateur a eu le temps de prendre du recul sur l’œuvre. Il a donc aussi eu tout le loisir de créer sa propre vision des instants suivant l’ultime fusillade. De ce fait, le réalisateur se risque à offrir une histoire qui, pour certains, trahirait leur version des faits.
 
Force est de constater que Vince Gilligan évite cet écueil avec brio. La trajectoire proposée est pertinente, en accord avec le caractère de Jesse Pinkman. Il fait autant appel à des protagonistes passés que de nouveaux pour étoffer son récit. Cependant, on peut regretter la construction scénaristique mise en place. Afin de justifier les actions du protagoniste, le réalisateur a recours à énormément de flashbacks. Plus que l’utilisation de ce procédé, la problématique concerne la durée de ces séquences. 
En effet, le récit repose sur la fuite du protagoniste. Il est donc nécessaire de ressentir la tension inhérente à cette opération. Malheureusement, ici, la pression redescend instantanément dès l’instant où nous retournons dans le passé. Évidemment, cette exploration temporelle permet d’expliquer le raisonnement du personnage durant son parcours, mais il n’était pas nécessaire de présenter ces justifications si longuement.
El Camino Vince Gilligan Aaron Paul
Outre l’annihilation de la tension, l’autre désavantage réside dans le dévoilement du passé de Jesse. Sa période en captivité, déjà abordée dans la série, manque de pertinence au sein de l’œuvre.
Certes, on découvre un peu plus la personnalité de certains protagonistes, Todd Alquist en tête. Pour autant, remis dans son contexte de séquelle tardive, s’attarder sur leur psychologie n’apporte rien car non-amené à être exploité par la suite.
Avec les idées scénaristiques présentes, il aurait été peut-être plus intéressant de proposer un récit se déroulant plusieurs mois après les événements de la série. Le concept aurait pu ainsi se rapprocher de celui d’History of Violence : repartir de zéro et être rattrapé par son passé. 
En l’état, El Camino est donc une suite fidèle à l’univers, mais qui aurait gagné en efficacité en allégeant ses allers-retours temporels. Il est certain que l’œuvre ravira les afficionados de la série au moins pour l’excellente prestation d’Aaron Paul et les péripéties narrées.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.