Co-fondateur du collectif Kourtrajmé, Romain Gavras s’est forgé une carrière cinématographique discrète entre clips musicaux pour des artistes renommés (Justice, M.I.A) et long-métrages atypiques (Notre jour viendra, Le monde est à toi). Scénarisé conjointement avec Ladj Ly, ce nouveau projet est l’opportunité de bénéficier d’une …
Après une deuxième saison quelque peu fade et trop polissé, l’anthologie animée de Netflix est de retour avec neuf nouveaux segments. Initiant ce nouvel opus avec notre fameux trio de touristes robotiques, nous retournons en terrain connu avec cette exposition de l’absurdité humaine. Nous …
En 2013 le public découvre Fede Alvarez avec son remake radical d’Evil Dead. Cette relecture gore et dénué d’humour divise énormément. Nous retrouvons d’un côté les personnes attachées à la vision de Sam Raimi et de l’autre celles acceptant cette alternative.
En 2018 sort Halloween de David Gordon Green et voit ainsi émerger un nouveau courant : le requel. Une nouvelle tentative des majors de proposer un élan de fraicheur sur des licences épuisées jusqu’à la corde.
C’est dans la conjonction de ces deux événements que nait Massacre à la tronçonneuse de David Blue Garcia. L’auteur est démarché par Fede Alvarez pour remplacer au pied levé Ryan et Andy Tohil afin de proposer une nouvelle suite à la version de 1974.
Après les événements des années 70, l’ombre de Leatherface plane toujours au Tewas et notamment dans les alentours d’Harlow. Les années ont transformé ce tueur en série en véritable boogeyman insaisissable. Malgré cette présence meurtrière, de jeunes entrepreneurs décident de débarquer dans la bourgade et de lancer un projet de gentrification dans cette zone désolée. Évidemment ces intentions se confronteront à l’hostilité des quelques autochtones.
L’auteur profite du road trip en direction de cette destination pour nous fournir les bases de son récit. Nous avons rapidement l’ensemble du contexte et la réinitialisation de la franchise peut ainsi commencer.
Durant moins d’une heure et demie, nous déambulons entre les différentes victimes en devenir jusqu’à ce qu’il rencontre La Faucheuse texane. L’œuvre ne trahit pas son titre, nous sommes face à un massacre en bonne et due forme. Le body count ne cesse de grimper et explose littéralement durant LA scène du bus. Les mises à mort sont variées et sanglantes. Malgré un abus d’effets numériques par moments, nous ressentons la violence des impacts entre le métal face à la chair. Le metteur en scène mise sur des exécutions gores.
La trajectoire des personnages est prévisible. Nous pouvons facilement prendre des paris sur l’identité de la final girl ou comment sera mis à profit son trauma. Nous retrouvons finalement les ingrédients et passages obligés des slashers. Ce manque de surprise n’est aucunement problématique puisque l’auteur assume ses choix. Il ne cherche aucunement à renouer avec son matériel de base notamment dans l’atmosphère dans lequel baigne ce nouvel opus. Au contraire, il embrasse entièrement cette scission et déroule un cahier des charges pleinement rempli pour le genre abordé.
Par ailleurs, la réalisation réserve son lot de plans joliment mis en scène. Sa plastique épouse parfaitement le point de vue de ses protagonistes. Leur vision idéaliste et en décalage avec la réalité de leur environnement se traduit par une image léchée et lisse. L’auteur appose ainsi leur lecture des évènements pour mieux s’en moquer.
Sa mise en scène s’inscrit donc aux antipodes de son géniteur tout comme Evil Dead de Fédé Alvarez en son temps. À la pellicule granuleuse et l’atmosphère poisseuse, l’auteur propose une image épurée et un ton plus léger. Une approche diamétralement opposée qui n’est pas sans rappeler l’écart entre l’œuvre originelle et sa suite de 1986.
Comme pour chaque film issu d’une franchise, ce nouvel opus est donc à lire sur deux axes : en tant qu’objet filmique à part entière et en tant que prolongement d’un univers existant.
Dans le premier cas, nous avons un slasher convenu mais remplissant efficacement son contrat et pourvu d’une bonne réalisation. Il est en cela un très bon divertissement. D’autre part, ce requel évite de surcharger son récit de références aux long-métrages précédents et se concentre sur ses nouveaux protagonistes. Le retour d’une ancienne final girl n’est pas le centre du sujet. Sa présence est presque anecdotique mais permet d’offrir une scène intéressante sur son trauma et l’indifférence renvoyée par le Mal. Nos attentes propres à ce nouveau courant sont donc prises au dépourvu. La volonté de proposer une nouvelle histoire, peu originale certes, est un atout indéniable au vu de ses confrères.
En somme, les spectateurs espérant revoir une proposition similaire à l’œuvre originelle devraient plutôt visionner la version de Marcus Nispel. Pour ceux souhaitant visionner un jeu de massacre généreux sous un soleil de plomb, vous êtes au bon endroit : bienvenue au Texas!
Après avoir réalisé une petite dizaine de court-métrages, Angel Gómez Hernández passe au format long avec N’écoute pas. Distribué sur Netflix, l’œuvre s’intéresse aux mésaventures d’un couple et leur enfant dans une maison isolée. Passée une scène d’introduction annonçant les horreurs à venir, nous découvrons …
Après avoir réalisé quelques courts-métrages ainsi qu’une poignée d’épisodes pour le Golden Moustache et le Golden Show, Guillaume Pierret passe au format long avec Balle perdue. L’auteur s’entoure d’un casting solide entre habitué du genre et acteurs sortant de leur zone de confort. D’une durée …
Œuvrant pour le genre depuis de nombreuses années, DemiánRugnase s’est forgé une solide réputation grâce à son dernier film :Aterrados. Il a ainsi rejoint le catalogue Netflix et s’est notamment fait remarquer par Guillermo del Toro.
Se situant dans un quartier résidentiel, l’auteur découpe son histoire en trois actes.
Le premier sert d’introduction. Nous suivons un couple dans leur maison et les nuisances sonores provoqués par leur voisin. D’une durée relativement courte, l’amorce est des plus efficaces.La transition vers le deuxième acte permet d’introduire de nouveaux personnages.
Nous découvrons ensuite les tourments d’un homme isolé et des visites nocturnes qu’il subit. La trame est légèrement développée et élargie les mécanismes horrifiques déployés. Comme précédemment, la conclusion amène au dernier segment.
Cet ultime chapitre occupe à lui seul les deux tiers du film. Nous découvrons le deuil d’une femme suite à la mort tragique de son fils. Le processus sera d’autant plus douloureux lorsque la progéniture va réapparaître dans la résidence.
En optant pour une telle structure narrative, l’auteur laisse planer un doute quant à la trajectoire scénaristique optée. En effet, chaque acte aurait suffi à créer une œuvre sur une durée similaire. Le réalisateur argentin tente lui de combiner ces trois événements distincts afin de tisser un récit paranormal dense.
Au fil de la bobine, DemiánRugnase nous dévoile ses intentions. On se laisse facilement embarquer dans ce périple, d’autant que l’artiste livre des scènes horrifiques particulièrement efficaces.
La diversité des manifestations surnaturelles est assurément l’un des atouts du film. Elle évite une redondance dans les séquences. Il est plaisant d’observer comment le metteur en scène varie la nature des entités. On navigue ainsi d’un être invisible à un cadavre récalcitrant en passant par un esprit revanchard. Chacun d’eux a son propre modus operandi et influe sur les confrontations avec les vivants.
Cette diversité couplée à une durée relativement courte permet à l’auteur de dérouler son histoire à un rythme soutenu. De même, la création de ces trois axes nous évite de nombreuses phases d’exposition habituellement présentes dans ce type de production.
En résulte une œuvre efficace répondant parfaitement à nos attentes. Aterrados contient de bons moments de frissons et un esthétisme intéressant vis-à-vis de son bestiaire.
En 2018, un remake avec Guillermo del Toro en tant que producteur avait été annoncé. Le projet devait être distribué par Fox SearchLight. Il semblerait que le rachat de la boite par Disney a compromis cette perspective.
Se déroulant à Séville, l’œuvre de Manuel Martín Cuenca nous place au côté d’un écrivain en devenir. Cet homme, Àlvaro, rêve d’une reconnaissance à la hauteur de son talent d’écriture. Nous découvrons dans un premier temps son quotidien entre son travail dans un cabinet notarial, …
Entre 1989 et 2009, les péripéties de Franck Castle ont eu le droit à trois adaptations cinématographiques à la qualité très variables. Le développement du Marvel’s Universe sur Netflix a permis à cet anti-héros de refaire surface. Apparu dans la deuxième saison de Daredevil, il …
Auteur de Lastman et co-créateur de Les Kassos, Balak s’entoure de l’acteur Hafid F. Benamar et d’Alexis Beaumont pour développer son nouveau projet : Vermin.
Diffusé dans un premier temps sur l’application Blackpills, la série rejoint avec Crisis Jung le catalogue Netflix.
Nous plongeons dans le monde merveilleux des insectes. Les auteurs s’amusent à détourner diverses œuvres genre policier. Par exemple, le premier épisode reprend l’introduction de Zootopia tandis que le huitième est un ersatz de Piège de cristal.Évidemment, tout comme dans Les Kassos, les situations sont allègrement parasitées par un humour corrosif. Le politiquement correct n’existe aucunement. Les créateurs enchaînent les péripéties les plus improbables pour notre plus grand bonheur.
Malgré une succession constante de gags, les personnages prennent de la consistance au fil du récit. Le passif respectif de notre duo est développé et accentue d’autant plus leur personnalité antinomique.
L’originalité ne se trouve pas tant dans la galerie des personnages que dans l’univers dans lequel ils évoluent. Les auteurs bâtissent une ville amorale où chaque entité de la société en prend pour son grade. Chaque épisode permet de compléter le plan de cette cité. On visite une multitude de lieux communs afin de varier les péripéties.
Le tour de force est d’autant plus remarquable que le format est extrêmement court. En dix épisodes de huit minutes, les auteurs parviennent à développer un fil rouge solide. Les divers événements annexes permettent d’amener lentement le duo vers un final aussi jouissif qu’improbable. L’œuvre dans son ensemble est structurée afin de respecter cet impératif de durée.
La définition des personnages suit d’ailleurs cette logique. Chacun d’eux n’est que la caricature d’un archétype du genre policier. Ils sont ainsi rapidement cernés.
Pour les aficionados de Les Kassos, cette nouvelle création se trouve être dans sa droite lignée d’un point humoristique. Elle a l’avantage de construire un récit et un univers bien plus complexe et imaginatif.
Une excellente découverte qui aura le droit à deux saisons supplémentaires.
Après Love, Death & Robots, Netflix poursuit sa production d’animation à destination d’un public adulte avec Crisis Jung. Le projet est développé par les studios français Bobbypills et Blackpills, deux sociétés spécialisées dans ce domaine. Aux commandes, nous retrouvons Gobi et Jérémie Périn. Le premier …