Auteur/autrice : screenshooter

Athena de Romain Gavras

Athena de Romain Gavras

Co-fondateur du collectif Kourtrajmé, Romain Gavras s’est forgé une carrière cinématographique discrète entre clips musicaux pour des artistes renommés (Justice, M.I.A) et long-métrages atypiques (Notre jour viendra, Le monde est à toi). Scénarisé conjointement avec Ladj Ly, ce nouveau projet est l’opportunité de bénéficier d’une 

Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan

Escape from Mogadishu de Ryu Seung-wan

Œuvrant pour le cinéma sud-coréen depuis le début du XXIème siècle, Ryu Seung-wan s’est fait remarquer à de nombreuses reprises notamment avec City of violence, The unjust et surtout Battleship Island. Ce nouveau long-métrage trouve une continuité avec sa précédente création. L’auteur poursuit son exploration 

L’inciseur de Christian Alvart

L’inciseur de Christian Alvart

Adaptation du roman éponyme de Michael Tsokos et Sebastian Fitzek, Christian Alvart poursuit son exploration du côté sombre de la société allemande dix ans après son Antibodies.

Dans ce nouveau long métrage, nous suivons parallèlement la trajectoire de deux individus qui de prime abord tout oppose. Nous les découvrons dans leur environnement respectif. Chacun devant faire face à des problématiques personnelles.
Cette introduction nous permet de cerner la personnalité et le passif de ce duo en devenir. Nous observons leur quotidien et percevons les zones d’ombres au sein de leur vécu. Nous nous immergeons ainsi aisément dans ce récit d’autant que le cœur de l’intrigue est amorcé rapidement.

En effet, une fois ces éléments assimilés, l’auteur enclenche une traque s’étalant sur deux heures. Nous retrouvons les mécanismes propres à une enquête policière : la recherche d’indices, les phases d’interrogatoires et les nombreuses suppositions inhérentes. Bien que flagrante, cette approche s’incorpore sans difficulté dans son récit puisqu’elle crée un rythme constant.

De plus, l’alternance de points de vue apporte une dynamique au sein de l’œuvre en créant des ellipses fluides. La trajectoire est à flux tendu à l’image de la chasse à l’homme qu’elle retranscrit. Elle ne laisse pas de place à des dialogues creux ou des scènes s’étirant inutilement. Chaque instant est centré sur l’enquête et la résolution de ses mystères. Chacun des individus impliqués tentant à leur niveau d’apporter leur pierre à l’édifice et ce malgré les limites inhérentes à leurs capacités dans de telles situations.
Cette approche fonctionne notamment grâce à la caractérisation des personnages. Nous apprenons à les connaître un peu plus au cours du récit. Leur personnalité n’est certes pas originale ni complexe mais scie parfaitement à la nature de l’investigation. En cela, nous ressentons les rouages inhérents à un roman policier. La définition de personnes au caractère tranchant s’ancre dans un archétype spécifique et facilement identifiable. Ces individus servent la narration et non l’inverse. Le défi relevé par l’auteur est donc d’accepter cette faiblesse et d’adopter une mise en scène nous empêchant d’en ressentir les limites inhérentes à cette démarche.
Pour éviter cet écueil, le réalisateur opte pour un rythme tendu, dénué de temps morts pour ainsi rester concentré sur le cœur du récit. Il n’empêche pas aux protagonistes de vivre et se découvrir au cours de l’histoire mais toujours via le prisme de l’enquête. La formule est maîtrisée et permet de nous impliquer dans cette quête de vérité.

Au final, L’inciseur est une œuvre s’inscrivant dans une tradition d’adaptations cinématographiques de romans policiers. Malgré sa durée de deux bonnes heures, nous passons un agréable moment sans temps morts. Nul doute que les amateurs du genre apprécieront cette enquête.

Wrinkles the clown de Michael Beach Nichols

Wrinkles the clown de Michael Beach Nichols

Réalisateur d’une petite dizaine de documentaire, Michael Beach Nichols s’est intéressé à de nombreux sujets de société tels que les compétitions de danse se déroulant à Brooklyn ou encore à l’arrivée de suprémacistes au sein d’une petite ville du Dakota du Nord. Les thématiques sont 

Peacemaker saison 1 de James Gunn

Peacemaker saison 1 de James Gunn

Reboot nécessaire après le fiasco de la version de David Ayer, The Suicide Squad de James Gunn a su apporter une formule percutante déjà éprouvée dans ses Gardiens de la galaxie. Avec sa galerie de personnages tous plus allumés les uns que les autres, l’œuvre 

Don’t Breathe 2 de Rodo Sayagues

Don’t Breathe 2 de Rodo Sayagues

Artiste impliqué dans l’ensemble de la carrière de Fédé Alvarez, Rodo Sayagues quitte son habituel poste de scénariste pour passer à la réalisation.
Pour cette première expérience, l’auteur tente l’exercice périlleux de fournir une suite à un premier opus se suffisant à lui-même.

Nous retrouvons donc notre aveugle meurtri et meurtrier dans un autre environnement. Nous découvrons son nouveau lieu de résidence et surtout les êtres gravitant étonnamment autour de lui. Le changement de point de vue déroute en premier lieu. Nous avions quitté un boogeyman quasi-mutique pour observer un homme devenu botaniste et père adoptif. Une transformation clivante mais ne dénaturant pas l’identité du personnage. L’individu maintient son attitude d’ermite et reste isolé du monde.

La première partie du récit se concentre sur la présence de la jeune fille, Phoenix. Elle permet de créer de l’empathie pour ce patriarche de substitution. À travers sa rigueur transparaît une volonté de protéger cette orpheline des menaces qu’il a affronté ou engendré. Nous retrouvons ce mode de pensées propre aux survivalistes. L’éducation passe par la mise en situation de danger afin de les préparer à cette éventualité.
Évidemment, dans notre cas, cette formation ne sera pas vaine puisque des intrus vont se confronter au vieil homme et à sa protégée. Nous nous retrouvons avec une inversion du rapport de force dans cet opus. Les motivations et capacités de ces individus redéfinissent notre lecture des évènements. Les confrontations sont plus frontales. Nous observons ainsi les limites de cet ancien militaire face à des personnes autant entraînées que lui.
L’auteur joue habilement sur cet aspect pour offrir des rebondissements tout au long du récit. Le scénario reprend des mécanismes du premier opus tout en tentant d’offrir une nouvelle approche. L’intention est louable et le résultat rempli ses objectifs.

Stephent Lang brise vitre

Bien qu’agréable à suivre, l’œuvre n’arrive pas à transcender son sujet.
Les raisons sont multiples. La première déjà évoquée précédemment est cette nécessité d’offrir une justification à cette suite. Cette dernière reste faible. Les précédents évènements sont quasiment occultés pour faciliter la construction de cette nouvelle intrigue.
Cette problématique amène une autre relative à son personnage principal. La manière dont celui-ci est dépeint apporte un dilemme moral pour le spectateur. Nous le retrouvons une nouvelle fois dans sa position initiale de victime.
La différence est que cette étiquette est difficile à lui attribuer au vu de son passif. Malgré l’intention de créer de l’empathie à son égard, il est impossible d’oublier ses extractions. Nous nous retrouvons ainsi dans une posture délicate où nous développons de l’empathie pour un être que l’on a connu abject.
La trajectoire pourrait sonner comme une quête rédemptrice. Malheureusement, l’axe scénaristique ne le met jamais en évidence.
D’autant que le personnage de Phoenix aurait permis d’amener cela. Sa position est intéressante vis-à-vis des différents protagonistes. Il aurait peut-être été pertinent de centrer entièrement le récit de son point de vue. L’humanisation de notre ermite aurait pu ainsi se légitimer car dépendant d’une subjectivité.

En somme Don’t Breathe 2 est une suite acceptable au vu des enjeux inhérents à sa mise en production. L’œuvre remplit son contrat sur bien des aspects même s’il n’apporte pas de renouveaux dans ses mécanismes.

Love, Death & Robots Saison 3

Love, Death & Robots Saison 3

Après une deuxième saison quelque peu fade et trop polissé, l’anthologie animée de Netflix est de retour avec neuf nouveaux segments.   Initiant ce nouvel opus avec notre fameux trio de touristes robotiques, nous retournons en terrain connu avec cette exposition de l’absurdité humaine. Nous 

Cama Cruso de Trois jours de marche

Cama Cruso de Trois jours de marche

Société de production derrière les créations de Dayan D. Oualid (Dibbuk, Chimera), Trois jours de marche se lance dans une aventure transmedia en collaboration avec Shadowz. L’idée est de développer un univers prenant naissance sur les réseaux sociaux, en l’occurrence TikTok, pour se poursuivre avec 

The Medium de Banjong Pisanthanakun

The Medium de Banjong Pisanthanakun

Réalisateur thaïlandais à la carrière discrète, Banjong Pisanthanakun s’était fait remarquer au début du siècle avec l’efficace Shutter. Œuvre ayant d’ailleurs bénéficié d’un remake américain insipide.
Une vingtaine d’années plus tard, nous le retrouvons avec The Medium dont le producteur n’est nul autre que l’homme derrière les excellents The Chaser et The Stranger : Na Hong-Jin.
Cette connexion est loin d’être anodine au regard des ponts entre le dernier film du réalisateur sud-coréen et ce long-métrage.

Nous sommes placés aux côtés d’une shaman venant en aide à la population locale. À travers les interviews, nous avons les bases pour comprendre son quotidien. Nous pouvons ainsi rapidement entrer au cœur du sujet, en l’occurrence la possession d’un membre de sa famille.
Retranscrit sous forme d’un documentaire, le récit se divise en deux parties distinctes.
Dans un premier temps, nous naviguons entre les différents individus liés à cette fratrie. Nous apprenons ainsi le passif au sein de cet arbre généalogiquement gangréné. Lors de cette phase, la menace spirituelle s’immisce lentement et donne lieu à divers incidents à la gravité graduelle.
Le fil rouge se construit tout en approfondissant les connexions entre les individus. Nous développons ainsi de l’empathie pour ces protagonistes tentant d’affronter cette situation selon leurs croyances.
Le point de bascule s’amorce lorsque le déni face à la réalité n’est plus possible. Nous entrons ainsi dans la seconde partie du récit.

Homme debout cérémonie hommes assis femme couverte

Nous abordons alors de façon plus frontale l’aspect surnaturel de l’œuvre. Nous délaissons la retranscription d’un drame familial pour embrasser le potentiel horrifique du sujet. Les mécanismes employés restent convenus mais prolongent l’atmosphère oppressante établie lors de la première heure passée.
La tension ne cesse de croître. Après avoir constaté les conséquences sociétales et relationnelles de la possession de la victime, nous nous retrouvons face à la transformation de la proie en bourreau. Ce changement de situation redéfini les enjeux et notre affect pour les personnes impliquées.
La destruction hante l’environnement de nos personnages. Nous devenons spectateurs d’événements dévastateurs en espérant pouvoir être témoin d’une résolution positive pour les survivants de cette malédiction.

L’approche de l’auteur face à son sujet est pertinente. Durant ces deux heures, nous oscillons entre deux genres s’interconnectant. Le drame familial se couple à l’aspect horrifique de la thématique. Ils injectent respectivement leurs éléments clés pour définir un cadre sociétal réaliste et pertinent tout en créant des situations parfois radicales.
En cela, nous retrouvons une approche similaire à celle mise en place dans The Strangers avec ce mélange de genres.
De ce fait, bien que la trajectoire initiale soit prévisible, le soin apporté à l’écriture de ses personnages nous permet de s’immerger entièrement dans l’univers. Il en est de même pour la retranscription de la possession et les tentatives d’exorcisme. Nous sommes face à des mécanismes ordinaires mais utilisés de façon efficace pour créer une atmosphère nihiliste.

En somme, The Medium est une œuvre honorable nous proposant un voyage immersif au sein des rites shamaniques mais surtout au cœur de la damnation.

Euphoria saison 2 de Sam Levinson

Euphoria saison 2 de Sam Levinson

Après un détour par Netflix avec l’entraînant Malcom & Marie, Sam Levinson nous offre une deuxième saison de son percutant Euphoria. En 2019, nous découvrons un panel d’adolescents approchant dramatiquement de l’âge adulte. Les huit premiers épisodes ont permis de prendre nos marques dans cette