Auteur/autrice : screenshooter

Des de Luke Neal

Des de Luke Neal

Acteur à la carrière discrète, Luke Neal passe à la création pour lTV avec cette mini-série. Pour nous narrer l’affaire Dennis Nilsen, l’auteur s’entoure d’acteurs rodés à l’exercice tel que Daniel Mays et David Tennant. Le choix de ce fait criminel est loin d’être anodin. 

The Blind Man Who Did Not Want to See Titanic de Teemu Nikki

The Blind Man Who Did Not Want to See Titanic de Teemu Nikki

Amorçant sa carrière en 1995 avec Möykky, Teemu Nikki a depuis réalisé une vingtaine de court-métrages, participé à quatre séries et tourné deux films. The blind man… est son second long. Pour narrer le périple de son protagoniste, l’auteur opte pour une immersion totale. La 

The Wretched de  Brett Pierce et Drew T. Pierce

The Wretched de Brett Pierce et Drew T. Pierce

Découvert en France notamment pour les lecteurs de Mad Movies avec la comédie horrifique Dead Heads, les frères Pierce reviennent à la réalisation dix ans plus tard pour renouer avec le film de genre. Brett et Drew continuent de suivre les tendances et délaissent donc les zombies au profit de l’ésotérisme.

Passé une introduction se terminant sur une vision d’horreur, nous sommes projetés une trentaine d’années plus tard aux côtés de Ben. Son arrivée dans le foyer paternel nous permet de prendre nos marques à son rythme. Nous alternons entre son point de vue et celui de sa voisine. Cette dernière va être aux premières loges de l’incursion d’une entité ancestrale en quête de chair fraîche de préférence jeune.
L’évolution est convenue. D’un côté, nous voyons comment l’adolescent appréhende son nouvel environnement. Les liens qu’il tisse sont prévisibles et suivent un schéma classique de l’individu isolé tentant de faire sa place. Nous retrouvons ainsi le groupe de jeunes antipathique dont leur présence se résume à le martyriser pour ainsi attirer la sympathie d’autres personnes et potentiellement celle du spectateur. De l’autre côté, nous suivons la manière dont un être mystérieux s’installe insidieusement au sein d’une famille. Ces moments permettent de développer le fil rouge du récit en parallèle.

Cette construction scénaristique a l’avantage d’avancer rapidement autant sur son sujet principal que sur l’évolution des relations entre les protagonistes. Nous avons moins la sensation d’avoir une trajectoire linéaire dans le déroulement des événements. Ce constat ne nous empêche malheureusement pas de ressentir une certaine monotonie dans l’enchaînement des péripéties.
En effet, l’œuvre ne propose pas grand-chose d’original. Seule la mythologie autour de la créature apporte un soupçon de fraîcheur. Le reste de l’histoire reprend les passages obligés d’un film d’horreur ayant pour personnages principaux des adolescents. Nous retrouvons donc la défiance des adultes, les premiers émois ou encore les phases d’enquêtes par des détectives amateurs.

Pour autant, les frères Pierce réussissent à capter notre attention. Ils fournissent une œuvre de bonnes factures. Il n’y a pas de temps mort. La réalisation est correcte. Ils n’hésitent pas à sacrifier leurs personnages peu importe leur âge. De ce fait, même si le scénario est des plus basiques, nous suivons sans déplaisir les péripéties vécues par Ben.
Par ailleurs, les auteurs nous réservent un ultime twist permettant de relancer in-extremis son dernier acte et d’injecter un sentiment d’urgence plus que bienvenu.

Au final, The Wretched est une œuvre horrifique sympathique remplissant parfaitement son contrat sans pour autant transcender son sujet. Il ne restera pas longuement en mémoire mais permet de passer un agréable moment.

Vanishing de Denis Dercourt

Vanishing de Denis Dercourt

Réalisateur discret œuvrant depuis la fin du XXéme siécle, Denis Dercourt s’est principalement fait remarquer avec La Tourneuse de pages en 2006. Ce dernier fut notamment sélectionné au Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard.Son nouveau projet est le fruit d’une gestation de 

Massacre à la tronçonneuse de David Blue Garcia

Massacre à la tronçonneuse de David Blue Garcia

En 2013 le public découvre Fede Alvarez avec son remake radical d’Evil Dead. Cette relecture gore et dénué d’humour divise énormément. Nous retrouvons d’un côté les personnes attachées à la vision de Sam Raimi et de l’autre celles acceptant cette alternative. En 2018 sort Halloween 

Furie d’Olivier Abbou

Furie d’Olivier Abbou

Après avoir réalisé quelques courts-métrages entre 1998 et 2004 et la mini-série Canal + Madame Hollywood, Olivier Abbou passe au format long en 2007 avec le méconnu Territoires. Dix années plus tard, l’auteur revient nous présenter son second film.

Ouvrant sur une douce soirée d’été en pleine nature, nous découvrons Paul et sa famille profitant de la fin de leurs vacances. Ce moment d’accalmie sera le dernier qu’ils partageront puisque le retour vers leur foyer sera le début d’un long combat pour récupérer leur propriété. Pour mieux nous immerger dans ce récit, nous suivons scrupuleusement chacune des tentatives du couple pour récupérer leur bien. Ce lent processus nous permet de mieux ressentir l’épuisement d’une telle démarche. Nous observons au plus près l’érosion naissant au sein du couple.
Il est captivant d’analyser la personnalité respective de Chloé et Paul. D’un côté, nous avons une femme énergique, extravertie et abordant avec recul et sérénité la situation présente. De l’autre côté, nous avons un mari discret, d’un calme apparent mais animé d’une rage palpable face à cette dépossession.
Cette opposition de caractères et d’attitude face à leur réalité crée une dynamique dans le récit. Ces différents échanges sur la façon de gérer cette situation nous permettent de comprendre l’évolution de leur état d’esprit. Un fossé se creuse entre ces deux individus. Nous le constatons à travers le prisme de Paul. Nous voyons comment son quotidien est chamboulé par cet événement. Nous observons le glissement qu’il opère à mesure que les échecs s’accumulent.
Une dualité éclot ainsi en lui entre son socle social dans lequel il s’ancre et l’émergence de sentiments plus viscéraux. En effet, nous comprenons via ses interactions qu’il s’est construit sa place actuelle à force d’abnégation de soi pour être un citoyen modèle. Nous déduisons que pour éviter toutes remarques en lien avec sa couleur de peau ou ses origines, il a bâti une personnalité lisse évitant ainsi tout conflit. Ce combat juridique remet ainsi en question l’ensemble de son parcours.

Furie Olivier Abbou Screenshooter Adama Niane Stephane Caillard

Olivier Abbou opte donc pour la retranscription d’un drame social où les enjeux sont multiples. Nous avons les motivations individuelles, voire égocentriques, de Paul le menant à fréquenter un nouvel entourage bien différent de son quotidien. En fil rouge, nous avons cette volonté commune du couple à retrouver leur foyer et leur harmonie.
Ces deux trames se jouent en parallèle et font se croiser l’ensemble des personnages impliqués dans cette histoire. On obtient ainsi un rythme lancinant mais tendu. Cette tension devient de plus en plus palpable à mesure que le désespoir de Paul grandit. Nous ressentons la lutte interne qui l’habite ainsi que les conséquences de ses errements envers son entourage.

L’auteur retarde au maximum le point de rupture. Il peut ainsi approfondir la psychologie de ses personnages. Les différentes interactions nous rapprochent de ces individus. Nous ressentons de l’empathie ou de l’aversion face aux situations vécues. Ce ressenti est mis à profit dans un final tétanisant.
En effet, les derniers instants de l’œuvre basculent dans un home invasion âpre et intense. Il met à mal les sentiments nourris pour ces protagonistes. Cette conclusion logique sonne comme un châtiment infligé au patriarche pour son incapacité à se décider sur la démarche à adopter.

En somme, Furie est un rude voyage aux côtés d’un individu en pleine dualité. L’approche est pertinente. L’auteur offre une réalisation des plus juste pour nous immerger dans ce périple.
En attendant un nouveau long métrage tout aussi captivant, nous pourrons retrouver l’artiste à la création d’une nouvelle série Arte intitulé Les papillons noirs.

Broadcast Signal Intrusion de Jacob Gentry

Broadcast Signal Intrusion de Jacob Gentry

Débutant sa carrière à l’aube du XXIéme siécle, Jacob Gentry a depuis travaillé sur une dizaine de projets notamment pour le petit écran. Parmi ceux-ci, nous pouvons noter The Signal qui fut distribué directement en DVD en France et co-réalisé entre autres par David Bruckner. 

Arthur Rambo de Laurent Cantet

Arthur Rambo de Laurent Cantet

Quatorze années après Entre les murs, Laurent Cantet retrouve Rabah Naït Oufella pour incarner le personnage principal de son nouveau film. Le récit s’inspire d’un fait médiatique datant de 2017 impliquant l’écrivain Mehdi Meklat. L’œuvre amorce alors que notre jeune auteur est en pleine ascension. 

Bull de Paul Andrew Williams

Bull de Paul Andrew Williams

Découvert en 2007 avec l’éprouvant London to Brighton, Paul Andrew Williams s’est lentement forgé une carrière discrète mais de bonne facture. Au fil des années, l’auteur a navigué entre différents genres : la comédie horrifique, le home invasion, la romcom ou encore le thriller urbain.
L’homme renoue avec cette dernière catégorie avec sa nouvelle réalisation.

Ouvrant sur une lente scène figée en pleine nature où des individus s’éloigne du premier plan, le réalisateur nous offre une bouffée d’air frais. Ce moment calme tranchera avec la scène suivante où nous assistons à l’exécution d’un homme. Le cadre est ainsi posé. La quiétude et les grands espaces ne feront pas parti de l’environnement dans lequel vont évoluer nos personnages. Nous sommes amenés à suivre le parcours d’un homme sillonnant les rues d’une bourgade anglaise afin de mener un bien une mission qu’il s’est donné.
L’absence d’exposition aux événements actuels nous force à être attentif aux situations présentées. Chaque information que nous glanons nous permet de comprendre le passif entre les individus et la présence de notre protagoniste en ces lieux. Pour obtenir cette vision d’ensemble, l’auteur choisi d’alterner moments présents et passés.
Le puzzle se construit ainsi à rebours. Plus notre revenant avance dans sa quête, plus nous approfondissons son historique et les raisons de son retour en ces terres. Paradoxalement, l’accroissement de nos connaissances se fait au détriment des personnes impliquées. L’auteur jouant avec une atmosphère surnaturelle, nous pouvons interpréter que la mise à mort des partenaires d’antan permet de leur voler leurs souvenirs, les offrir aux spectateurs et ainsi compléter le tableau de sa vie révolue.

Bull Paul Andrew Williams Screenshooter David Hayman  Lois Brabin-Platt

En optant pour cette construction narrative, les ellipses s’effectuent sans que cela soit flagrant. Il y a une fluidité dans la trajectoire scénaristique. Le problème est qu’elle a un impact fort dans notre immersion. En effet, la démarche du personnage principal est autant la vengeance que de retrouver certains proches. Il est donc attendu une graduation dans la tension au fur et à mesure que la personne se rapproche de son objectif et des dangers qui s’accompagnent. Dans le cas présent, le changement constant de temporalité fait retomber cette pression.
Chaque confrontation physique est espacée par ces retours arrière plus verbeux. Ces instants nous repositionnent en tant que spectateur des évènements et non plus comme un témoin silencieux de cette expédition punitive. Il est donc difficile de développer le sentiment d’urgence lié à la quête ni celle de l’oppression liée à la traque.
Ce constat est d’autant plus dommageable que ces sensations auraient pu émerger si la chronologie des évènements avait été linéaire. L’œuvre aurait certes perdu un twist final mais aurait gagné en âpreté. D’autant que cette révélation en fin de bobine n’apporte pas grand-chose à l’intrigue.

Bull reste une œuvre maîtrisé créant un univers voyoucratique plausible où nous plongeons entièrement dans une spirale de violence. Il n’est pas étonnant que l’œuvre ai plu au public du PIFFF ni de le retrouver dans le catalogue de Shadowz. Pour son prochain projet, Paul Andrew Williams retourne vers les séries avec The Fear Index pour nous plonger dans un thriller financier.

Residue de Merawi Gerima

Residue de Merawi Gerima

Fils du cinéaste éthiopien Haile Gerima, membre du mouvement cinématographique L.A. Rebellion, Merawi Gerima semble prolonger la démarche de son père avec sa première réalisation. Ouvrant sur un rassemblement festif en pleine rue, nous sommes plongés dans un environnement urbain au plus proche des individus