L’inciseur de Christian Alvart

Flesh is the clue

Synopsis :

Lors d’une autopsie, une médecin légiste découvre une capsule contenant le numéro de téléphone de sa propre fille. Tentant de la joindre, il découvre que celle-ci est séquestrée. Il n’a d’autre choix que d’accepter un jeu de piste macabre pour la sauver.

L’inciseur de Christian Alvart

MON AVIS :

Adaptation du roman éponyme de Michael Tsokos et Sebastian Fitzek, Christian Alvart poursuit son exploration du côté sombre de la société allemande dix ans après son Antibodies.

Dans ce nouveau long métrage, nous suivons parallèlement la trajectoire de deux individus qui de prime abord tout oppose. Nous les découvrons dans leur environnement respectif. Chacun devant faire face à des problématiques personnelles.
Cette introduction nous permet de cerner la personnalité et le passif de ce duo en devenir. Nous observons leur quotidien et percevons les zones d’ombres au sein de leur vécu. Nous nous immergeons ainsi aisément dans ce récit d’autant que le cœur de l’intrigue est amorcé rapidement.

En effet, une fois ces éléments assimilés, l’auteur enclenche une traque s’étalant sur deux heures. Nous retrouvons les mécanismes propres à une enquête policière : la recherche d’indices, les phases d’interrogatoires et les nombreuses suppositions inhérentes. Bien que flagrante, cette approche s’incorpore sans difficulté dans son récit puisqu’elle crée un rythme constant.

De plus, l’alternance de points de vue apporte une dynamique au sein de l’œuvre en créant des ellipses fluides. La trajectoire est à flux tendu à l’image de la chasse à l’homme qu’elle retranscrit. Elle ne laisse pas de place à des dialogues creux ou des scènes s’étirant inutilement. Chaque instant est centré sur l’enquête et la résolution de ses mystères. Chacun des individus impliqués tentant à leur niveau d’apporter leur pierre à l’édifice et ce malgré les limites inhérentes à leurs capacités dans de telles situations.
Cette approche fonctionne notamment grâce à la caractérisation des personnages. Nous apprenons à les connaître un peu plus au cours du récit. Leur personnalité n’est certes pas originale ni complexe mais scie parfaitement à la nature de l’investigation. En cela, nous ressentons les rouages inhérents à un roman policier. La définition de personnes au caractère tranchant s’ancre dans un archétype spécifique et facilement identifiable. Ces individus servent la narration et non l’inverse. Le défi relevé par l’auteur est donc d’accepter cette faiblesse et d’adopter une mise en scène nous empêchant d’en ressentir les limites inhérentes à cette démarche.
Pour éviter cet écueil, le réalisateur opte pour un rythme tendu, dénué de temps morts pour ainsi rester concentré sur le cœur du récit. Il n’empêche pas aux protagonistes de vivre et se découvrir au cours de l’histoire mais toujours via le prisme de l’enquête. La formule est maîtrisée et permet de nous impliquer dans cette quête de vérité.

Au final, L’inciseur est une œuvre s’inscrivant dans une tradition d’adaptations cinématographiques de romans policiers. Malgré sa durée de deux bonnes heures, nous passons un agréable moment sans temps morts. Nul doute que les amateurs du genre apprécieront cette enquête.



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