Midsommar d’Ari Aster
A Swedish heaven
Synopsis :
Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec lui et ses amis à un festival estival qui n’a lieu qu’une fois tous les 90 ans et se déroule dans un village suédois isolé. Mais ce qui commence comme des vacances insouciantes dans un pays où le soleil ne se couche pas va vite prendre une tournure beaucoup plus sinistre et inquiétante.
MON AVIS :
Après avoir été révélé avec son premier long-métrage, Hérédité, Ari Aster est de retour pour un projet aux antipodes du précédent. La lumière fait place aux ténèbres, mais l’horreur est toujours au rendez-vous.
Les retours dithyrambiques et la promesse d’une expérience éprouvante avaient de quoi attiser notre curiosité.
Ainsi, ce découpage impeccable, et implacable, nous permet d’appréhender rapidement les relations au sein du groupe, les motivations de l’excursion en Suède et les personnalités de chacun. De même, la construction, de ce préambule au récit, permet de générer énormément d’empathie envers les différents protagonistes.
De ce fait, on suit aisément la préparation du voyage et sa mise en œuvre avec, pour résultat, une stimulation constante mu par la volonté de découvrir jusqu’où le réalisateur va nous emmener.
Dans un premier temps, le récit enchaîne les moments clé. Suite au trajet, nous découvrons le nouvel environnement. Les situations sont parfois ponctuées de micro-incidents permettant de développer les protagonistes. On apprend, en même temps que le groupe, le fonctionnement de la communauté, leur mode de vie, leur philosophie, …S’ensuit le moment de bascule : la falaise, le cérémonial et l’horreur.Le second temps a pour but de donner une vue d’ensemble sur les fragments d’informations récoltés ci et là, au gré des interactions entre les autochtones et les touristes. On comprend le rôle de chacun et on anticipe, trop, facilement la trajectoire des victimes potentielles.
En effet, là où on s’attend à des prises de positions radicales, en provenance du groupe, motivées par un instinct de survie, on assiste, ici, à une passivité, quasi générale, de ces individus. Ari Aster justifie ses choix, principalement, en les reposant sur des enjeux d’universitaires. Certes, l’auteur peut se permettre d’opérer ainsi de par la construction de sa première moitié. Pour autant, il est difficile de croire à ses partis-pris.Les êtres deviennent beaucoup trop spectateurs des évènements qui suivent, comme résigné à leur sort, sans avoir essayé, un tant soit peu, de s’en extraire.
Pire, en éludant certaines situations, principalement la mise à mort des membres du groupe, l’œuvre loupe des instants essentiels pour conforter l’empathie ressentie envers les divers protagonistes. En les occultant, on se désintéresse de leur sort, on les relègue en tant que simples sujets de discussions pour les interactions futures.Nous perdons aussi une partie des connaissances sur la communauté. Leur vie étant cadencée par divers rituels, ceux relatifs à la Mort sont tout autant nécessaire. Ils auraient été intéressants de comprendre le sens de leur mort bien au-delà de l’explication expéditive finale.