Dibbuk de Dayan D. Oualid
Evil’s boxes
Synopsis :
Dan, un homme pieux qui évolue en marge de sa communauté, la communauté juive du XIXe arrondissement de Paris, est convoqué par Sarah pour ausculter son mari Eli, visiblement pas dans son état normal. Dan réunit alors un « Minyan », un office comportant dix personnes de confession juive, afin de pratiquer un exorcisme selon un rite précis et éreintant.
MON AVIS :
Co-fondateur de l’Association Des Jeunes Cinéastes Indépendants et de Trois jours de marches, Dayan David Oualid a fait ses armes sur divers clips, publicités et coréalisation de courts-métrages. Avec Dibbuk, l’auteur aborde un sujet classique dans le genre, la possession démoniaque. L’originalité tient ici dans la religion dans laquelle elle puise ses racines : le judaïsme. En effet, cet axe n’est que trop rarement étudié ou, du moins, trouve difficilement accès jusqu’à nos plateformes de distributions nationales.
Hormis Unborn et Possédée, les grosses productions s’évertuent à aborder ce sujet via le prisme du christianisme et donc à nous resservir constamment la même soupe.
Hormis Unborn et Possédée, les grosses productions s’évertuent à aborder ce sujet via le prisme du christianisme et donc à nous resservir constamment la même soupe.
Pour narrer son récit, l’auteur passe par une approche anti-spectaculaire. Nous sommes invités à suivre le parcours d’un jeune homme pieu sollicité par une femme de la communauté dont le compagnon est “souffrant”. Nous suivons chacune des étapes qui vont être entreprise par Dan, de la première consultation à l’intervention finale.
En prenant le temps d’exposer ces divers instants, nous nous sentons impliqués par la démarche entreprise. De même, le fait de ne pas expliciter les actions du protagoniste, nous pousse à la réflexion tout en conservant une part de mystère sur l’univers exploré. On s’immerge ainsi rapidement, d’autant que l’environnement urbain n’est composé que de lieux communs : métro, tour d’immeubles, …..
En prenant le temps d’exposer ces divers instants, nous nous sentons impliqués par la démarche entreprise. De même, le fait de ne pas expliciter les actions du protagoniste, nous pousse à la réflexion tout en conservant une part de mystère sur l’univers exploré. On s’immerge ainsi rapidement, d’autant que l’environnement urbain n’est composé que de lieux communs : métro, tour d’immeubles, …..
Une fois ce contexte assimilé, l’auteur amorce sa seconde partie : l’exorcisme. La particularité de cette opération réside dans l’angle adopté. En effet, de la phase de recrutement des intervenants à son exécution, le réalisateur filme cela comme une opération militaire. Il renforce ainsi le réalisme de la situation et permet de garder l’humain au centre des enjeux.
En agissant ainsi, il permet de faire intervenir l’aspect surnaturel du récit par petites touches et conserver une crédibilité tout du long. Lorsque l’œuvre bascule dans sa part fantastique, le croisement des deux Mondes est d’autant plus frappant.
En agissant ainsi, il permet de faire intervenir l’aspect surnaturel du récit par petites touches et conserver une crédibilité tout du long. Lorsque l’œuvre bascule dans sa part fantastique, le croisement des deux Mondes est d’autant plus frappant.
En somme, l’approche de la thématique confère une aura mystique sur les actions entreprises tout en réussissant à rester en terrain connu. Les individus, bien que brièvement présentés, sont crédibles. On ressent de l’empathie vis-à-vis des épreuves qu’ils traversent. L’ensemble est donc une belle réussite, sobre dans sa mise en scène et justement souligné par la musique du compositeur YOM. Le public du PIFFF ne s’y est pas trompé en lui décernant son prix : l’œil d’or.