I see you d’Adam Randall

The cop, the kidnapper and the phroggers

Synopsis :

Un inspecteur de police enquête sur un cas de pédophilie qui comporte de nombreuses similitudes avec une précédente affaire.

I see you d’Adam Randall

MON AVIS :

Après avoir réalisé IBoy pour le compte de Netflix, Adam Randall poursuit son exploration du genre par le prisme du thriller dans I see you.
Ouvrant sur le cheminement aboutissant à la disparition d’un jeune garçon, l’auteur en profite pour installer son univers. Nous découvrons les lieux communs de cette ville typiquement américaine à travers le parcours de l’enfant. On s’immerge ainsi rapidement dans cet environnement. L’introduction est efficace et permet de capter l’attention du spectateur dès lors que cette séquence se clos.
Nous basculons ensuite dans le cœur du récit : l’enfant perdu et ses points communs avec des affaires passées. L’évolution de l’enquête nous permet de découvrir l’histoire de la localité ainsi que celle de l’officier en charge.
Le réalisateur
se concentre sur la vie de famille de ce dernier. Leur quotidien est mis en parallèle de l’avancée des recherches. Au fil des discussions au sein de cette cellule dysfonctionnelle, nous apprenons la raison de toutes ces tensions.
Outre ces protagonistes, nous suivons aussi deux adolescents adeptes d’une pratique peu commune.
 I see you Adam Randall
L’intelligence de l’auteur est d’aborder un sujet complexe via un traitement des plus anodin. On s’installe sur un rythme de croisière où les informations nous sont amenées à travers les interactions entre les individus. Les situations s’enchaînent ainsi pendant la première moitié du récit.
Au fil de la bobine, des éléments disruptifs poussent le spectateur à s’interroger sur les événements qui lui sont présentés. Ces derniers cassent nos aprioris concernant la trajectoire adoptée par l’auteur.
Plus que les twists scénaristiques, l’aspect le plus bluffant réside dans la manière dont est narrée cette histoire. La gestion de l’ellipse est magistrale et permet de fournir une double lecture des évènements.
De ce fait, une fois la vue d’ensemble obtenue, on ne peut s’empêcher de repenser à diverses séquences et la façon dont l’auteur a réussi à nous duper.
La construction de son intrigue compense des parties pris scénaristiques un peu trop frileux.
En somme, I see you est de ces œuvres suffisamment conscientes du genre qu’elle investit pour jouer avec les codes. L’exercice est d’autant plus remarquable sachant que l’auteur l’a réalisé en une vingtaine de jours. Une sacrée surprise qui a conquis le jury de la 9éme édition du PIFFF en repartant avec le prix Ciné+ Frisson.
 



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