Étiquette : policier

Too late de Dennis Hauck

Too late de Dennis Hauck

Réalisateur à la carrière éparse, Dennis Hauck œuvre depuis le début des années 2000 au sein du 7éme art par petite touche. Dernière création en date, Too late nous invite dans une investigation banale et peu commune à la fois.   En effet, l’auteur nous positionne aux 

L’inciseur de Christian Alvart

L’inciseur de Christian Alvart

Adaptation du roman éponyme de Michael Tsokos et Sebastian Fitzek, Christian Alvart poursuit son exploration du côté sombre de la société allemande dix ans après son Antibodies. Dans ce nouveau long métrage, nous suivons parallèlement la trajectoire de deux individus qui de prime abord tout 

Des de Luke Neal

Des de Luke Neal

Acteur à la carrière discrète, Luke Neal passe à la création pour lTV avec cette mini-série. Pour nous narrer l’affaire Dennis Nilsen, l’auteur s’entoure d’acteurs rodés à l’exercice tel que Daniel Mays et David Tennant.

Le choix de ce fait criminel est loin d’être anodin. Nous avons l’habitude de suivre une chasse à l’homme afin d’arrêter un tueur en série de poursuivre ses méfaits. Dans notre cas, nous avons des enquêteurs découvrant l’existence d’un meurtrier potentiel lors d’un banal contrôle dans un immeuble. La série suit donc l’instruction judiciaire et se focalise principalement sur la psyché du coupable présumé.
Cette approche explique grandement le format adopté. Les trois épisodes forment un triptyque sur le traitement juridique de cette affaire et le reflet de la politique sociale de cette époque.

Pour dresser ce tableau glaçant, nous naviguons entre les différents partis impliqués.
Le tueur nous offre sa psyché. À travers ses déclarations, nous comprenons ses mécanismes entraînant la mort d’autrui. Il est la conséquence dramatique de l’abandon des classes sociales les plus pauvres. Leur invisibilisation, leur marginalisation sont propices à l’élimination en toute discrétion de leur corps.

Les enquêteurs deviennent des archéologues dont l’objectif est de retrouver les vestiges des victimes afin de retracer l’Histoire. Nous découvrons une autre approche de ce métier. Le but n’est pas de stopper une extermination en cours mais de fournir les pièces nécessaires à la justice pour honorer la mémoire des morts.

Le biographe quant à lui se retrouve dans une posture inconfortable emplie de dilemmes moraux. Il évolue en équilibre constant entre la neutralité du regard, l’intimité développée avec l’interlocuteur et le devoir envers la société.
Ces trois entités nous permettent de suivre pleinement cette affaire juridique. Elles ne cessent de se confronter et ainsi de mettre à l’épreuve leurs convictions.

L’ensemble de l’œuvre repose sur ses protagonistes et leurs interactions. Les tensions naissent de ce jeu macabre consistant à récolter les preuves inculpant une personne évidemment coupable. Nous observons cette entreprise d’un point vue humain. Nous voyons comment elle impacte psychologiquement les personnes impliquées autant les proches des victimes que les policiers cherchant à rendre justice.
Cette approche met en exergue la politique sociale de cette période. Chaque protagoniste se situe dans une classe sociale différente. Ce positionnement influe sur leur lecture des évènements et l’impact qu’ils provoquent dans leurs convictions.
Ce soin apporté à l’écriture des personnages et la reconstitution de cette affaire compense largement le travail académique du metteur en scène. D’autant que les acteurs offrent une interprétation des plus justes.

En somme, Des est une très bonne série offrant une retranscription pertinente et intéressante d’une affaire criminelle peu connue. Le format adopté permet d’avoir une compréhension complète du récit sans souffrir de longueurs.

Vanishing de Denis Dercourt

Vanishing de Denis Dercourt

Réalisateur discret œuvrant depuis la fin du XXéme siécle, Denis Dercourt s’est principalement fait remarquer avec La Tourneuse de pages en 2006. Ce dernier fut notamment sélectionné au Festival de Cannes dans la catégorie Un certain regard.Son nouveau projet est le fruit d’une gestation de 

Defending Jacob de Mark Bomback

Defending Jacob de Mark Bomback

Œuvrant principalement en tant que scénariste pour des projets à la qualité variable, Mark Bomback revient à la création de série pour la deuxième fois avec Defending Jacob. L’univers est efficacement défini lors du premier épisode. Nous découvrons la famille de l’adolescent, leur quotidien, leur 

La loi de Téhéran de Saeed Roustaee

La loi de Téhéran de Saeed Roustaee

Après avoir réalisé en 2016 Life and a day, Saeed Roustaee quitte la sphère familiale iranienne pour s’intéresser à un pan de la société à travers le trafic de crack.

L’œuvre ouvre directement sur une opération de terrain. Nous découvrons les protagonistes à travers leurs actions. Le fiasco qui s’ensuit et les informations glaner nous permettent de comprendre à quel stade nous arrivons dans l’enquête visant à démanteler ce business illégal.
Nous prenons donc un train lancé à pleine vitesse. Pour autant, nous ne sommes aucunement gênés par le manque de contextualisation. Les interactions entre les individus et l’avancée de la traque nous permettent rapidement de prendre nos repères.
Une fois les différents éléments assimilés, l’auteur change la trajectoire scénaristique pour s’engouffrer dans le cœur du sujet.
En effet, plus qu’un affrontement entre l’axe du Bien et du Mal, l’œuvre décortique le système pénal iranien. Nous entrons dans l’antre d’une bête étatique appliquant implacablement sa sentence au moindre écart de conduite.
Le fait que la détention d’une faible quantité de drogue soit passible de mort impacte fortement la dynamique des personnages et leurs motivations.

Bien que nous suivons deux protagonistes spécifiques, le réalisateur inclut dans cette confrontation la trajectoire de différentes personnes tentant de s’extirper de cette spirale infernale. Ces individus permettent de densifier le récit et d’offrir un aperçu plus complet de l’engrenage mis en place.
Certaines de ces histoires annexes sont bouleversantes tandis que d’autres flirtent avec l’absurde. Cette diversité de tonalité renforce la volonté de se rapprocher au maximum de la réalité. Il permet de nuancer le propos en montrant différentes mise en situation.
Cette structure narrative apporte aussi une dynamique. La multiplication des points de vue permet de faire des ellipses dans l’avancement de l’enquête sans pour autant perdre en cohérence.

Navid Mohammadzadeh menotte

Au sein du fil rouge, nous pouvons d’ailleurs observer un découpage par chapitre. Dans un premier temps nous avons la traque aux côtés de Samad puis ensuite une confrontation entre ce dernier et Nasser pour finalement se focaliser sur ce présumé baron de la drogue.
La transition entre chacune de ces étapes est fluide. Il n’y a pas d’explicitation de ce mécanisme narratif. L’évolution n’en est que plus grandiose.
Il influe fortement sur notre empathie. L’auteur joue sur notre code moral pour lentement le remettre en question à travers les actions de ses individus.
En agissant ainsi, le réalisateur prend à contre-pied les attentes du spectateur. Son apparent thriller urbain cache un drame social terrible. L’action musclée est ainsi remplacée par des confrontations verbales se jouant des rouages administratifs. Nous découvrons comment peut être instrumentalisé la Loi pour arriver à ses fins.
Ces moments sont tout autant intenses au vu des enjeux. Survivre à la procédure judiciaire est tout aussi ardu que lors d’une fusillade et le dénouement reste identique : mourir ou en ressortir libre.

Au final, La loi de Téhéran est une excellente surprise tant il nous amène dans un terrain peu exploité et captivant. Derrière sa façade de polar urbain âpre se cache une analyse sociale déchirante et nihiliste.
Il nous tarde découvre les prochains projets de Saeed Roustaee. À travers son objectif vit et péri l’Iran, difficile d’y rester insensible.

Fargo saison 4 de Noah Hawley

Fargo saison 4 de Noah Hawley

Créé en 2014 par Noah Hawley, Fargo était initialement une adaptation du film éponyme des frères Coen. Par la suite, la série a muté en anthologie reprenant les codes scénaristiques établis dans la première saison. Cette quatrième itération s’intéresse aux conflits entre familles mafieuses. Le 

The punisher saison 2 de Steve Lightfoot

The punisher saison 2 de Steve Lightfoot

Entre 1989 et 2009, les péripéties de Franck Castle ont eu le droit à trois adaptations cinématographiques à la qualité très variables.  Le développement du Marvel’s Universe sur Netflix a permis à cet anti-héros de refaire surface. Apparu dans la deuxième saison de Daredevil, il 

Too old to die young d’Ed Brubaker et Nicolas Winding Refn

Too old to die young d’Ed Brubaker et Nicolas Winding Refn

Netflix n’est pas la seule plateforme à proposer des créations originales stimulantes. Bien que plus discrète dans sa communication, Amazon prime s’est vu doté au fil du temps un catalogue fort intéressant (American Gods, Undone, The boys,…). 
Parmi ces séries, l’une d’elles s’est faite remarquer notamment via la diffusion de deux épisodes lors de la 72éme édition du festival de Cannes. Il s’agit de la dernière création de Nicolas Winding Refn : Too old to die young. 
Sa filmographie l’atteste, le réalisateur danois porte une attention toute particulière à l’esthétisme de ses projets. 
On aurait pu penser que le passage du film à la série passerait par une épuration de sa patte artistique afin de répondre aux impératifs du format. 
Il n’en est rien. 
L’auteur livre ici une fresque urbaine découpée en dix longs-métrages. Cette durée s’explique justement par la volonté de créer une œuvre atmosphérique. De nombreuses séquences sont construits afin d’avoir l’impression d’évoluer au sein d’un tableau. La caméra balaye lentement son panorama nous laissant tout le loisir de scruter l’environnement dépeint. Ces instants calmes sont paradoxaux. Ils contrastent avec l’univers violent dans lequel l’auteur nous plonge. 
Le rythme n’est d’ailleurs pas le seul aspect à être en décalage avec ce monde. 
 
Too old to die young Ed Brubaker Nicolas Winding Refn Screenshooter femme brune
Le récit est parcouru de personnages atypiques. Par exemple, il est difficile de ne pas penser à Twin Peaks lorsqu’on découvre les agents du poste de police où évolue l’officier Martin Jones. Les autres protagonistes sont soit des fonctionnaires de l’État soit des individus évoluant dans un secteur criminel. Les premiers n’hésitant pas à franchir la ligne pour appliquer la Loi et se débarrasser des seconds.
Cette diversité des points de vue permet de densifier l’intrigue. Le meurtre d’un policier devient l’élément déclencheur d’une succession d’événements bien loin de la simple quête vengeresse attendue. La trajectoire de chacun des personnages est un récit complet à lui seul. 
À ce niveau, l’adoption d’un format long permet de développer suffisamment chaque trame tout en conservant ce rythme lancinant. On prend ainsi le temps de connaître les différents personnages et donc de générer de l’empathie.
De ce fait, l’impact quant au sort tragique qui peut leur être réservé se ressent sur deux niveaux bien distincts. 
Le premier est émotionnel. Bien qu’étant composé d’individus plus ou moins amoraux, nous sommes curieux de connaître jusqu’où leurs actions peuvent les mener. On se retrouve donc frustré lorsque le destin les empêche d’accomplir leur funeste dessein. 
Le second est sensoriel. Comme évoqué, le rythme lent s’accompagne d’un environnement sonore calme. Ainsi, lorsque des échauffourées se déclenchent, le bruit généré est décuplé. Il est un rappel à la réalité. Il participe à l’immersion dans les scènes qui se jouent. Il capte notre attention tout au long de ces séquences.
L’auteur joue ainsi intelligemment entre la forme léchée de son œuvre et le fond brutal qu’il décrit. Cette alchimie permet de happer le spectateur pour lui faire vivre entièrement cette expérience. 
Au final, Too old to die young se trouve être le projet le plus abouti, et ambitieux, du réalisateur. L’esthétisme est travaillé jusqu’à rendre onirique certains passages tandis que le récit est nihiliste à bien des égards. 
Il est évident que cette série ne réconciliera pas Nicolas Winding Refn avec ses détracteurs. Par contre, les autres devraient fortement apprécier ce polar de plus de douze heures !
I see you d’Adam Randall

I see you d’Adam Randall

Après avoir réalisé IBoy pour le compte de Netflix, Adam Randall poursuit son exploration du genre par le prisme du thriller dans I see you. Ouvrant sur le cheminement aboutissant à la disparition d’un jeune garçon, l’auteur en profite pour installer son univers. Nous découvrons