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La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher

La nuit a dévoré le monde de Dominique Rocher

Après quelques court-métrages réalisés durant les années 2010, Dominique Rocher passe au format long avec l’adaptation du roman éponyme de Martin Page. Passée une introduction festive dans un appartement bondé, nous nous réveillons aux côtés de Sam dans un silence de morts. Prenant à contre-pied 

Too late de Dennis Hauck

Too late de Dennis Hauck

Réalisateur à la carrière éparse, Dennis Hauck œuvre depuis le début des années 2000 au sein du 7éme art par petite touche. Dernière création en date, Too late nous invite dans une investigation banale et peu commune à la fois.   En effet, l’auteur nous positionne aux 

Vicious Fun de Cody Calahan

Vicious Fun de Cody Calahan

Peu connu dans nos contrées, Cody Calahan œuvre depuis une quinzaine d’années en tant que réalisateur et producteur de films horrifiques.
Sorti en 2020 aux États-Unis, Vicious Fun nous place aux côtés de Joël. Ce jeune homme introverti et passionné de cinéma se retrouve confronté à une équipe de tueurs faisant partie d’un groupe de paroles.

Cette situation est amenée progressivement. Nous découvrons tout d’abord notre passionné du septième art dans son quotidien entre interview d’artistes arrogants et sa morne vie privée.
Ces premiers instants permettent de créer de l’empathie mais surtout d’exposer la tonalité de l’œuvre.
En effet, nous comprenons rapidement que l’auteur souhaite jouer avec les codes du genre. Les protagonistes ont des traits de caractères exagérés. Sans les tourner en ridicule, ils sont mis à profit afin de créer des situations comiques. Nous nous amusons de ces événements et de la définition archétypale de ces individus.
Le récit commence ainsi avec un enchaînement de mauvais choix l’entraînant inexorablement vers un point de non-retour. Cette succession de situations est bien cadencée et génère un rythme permettant de capter l’attention du spectateur.

Une fois ce point de bascule passé, cette alchimie s’étiole. Le réalisateur opte pour une trajectoire scénaristique malheureusement trop convenue. Toute promesse énoncée lors du cercle de paroles se retrouve ainsi compromise. Nous glissons vers une chasse à l’homme opposant deux camps clairement définis.
La situation initiale aurait pu nous amener vers une nuit rythmée par des meurtres sanglants poussant notre jeune critique cinéma à se fondre dans cet environnement morbide. Ce cheminement aurait été plus jouissif et cohérent avec la première partie.
L’auteur préfère emprunter des chemins balisés. La plupart de la seconde partie se déroule dans un unique lieu accentuant l’inertie de l’intrigue. L’humour ne permet pas de faire abstraction de cette absence d’originalité.
Nous suivons donc la suite des événements avec une certaine frustration. L’ensemble devient prévisible et ne fait qu’ajouter une sensation d’enlisement à ce marasme ambiant.
Nous accueillons donc la conclusion avec un certain soulagement. Notre ressenti se retrouve ainsi partagé entre la frustration d’un coche loupé et la lassitude d’avoir visionné une énième œuvre comico-horrifique.

Finalement, Vicious Fun n’est pas un mauvais film mais surtout une promesse non tenue. Il pourra satisfaire les amateurs du genre mais il est peu probable que celui-ci imprègne durablement notre rétine.

Wrinkles the clown de Michael Beach Nichols

Wrinkles the clown de Michael Beach Nichols

Réalisateur d’une petite dizaine de documentaire, Michael Beach Nichols s’est intéressé à de nombreux sujets de société tels que les compétitions de danse se déroulant à Brooklyn ou encore à l’arrivée de suprémacistes au sein d’une petite ville du Dakota du Nord. Les thématiques sont 

Cama Cruso de Trois jours de marche

Cama Cruso de Trois jours de marche

Société de production derrière les créations de Dayan D. Oualid (Dibbuk, Chimera), Trois jours de marche se lance dans une aventure transmedia en collaboration avec Shadowz. L’idée est de développer un univers prenant naissance sur les réseaux sociaux, en l’occurrence TikTok, pour se poursuivre avec 

The Wretched de  Brett Pierce et Drew T. Pierce

The Wretched de Brett Pierce et Drew T. Pierce

Découvert en France notamment pour les lecteurs de Mad Movies avec la comédie horrifique Dead Heads, les frères Pierce reviennent à la réalisation dix ans plus tard pour renouer avec le film de genre. Brett et Drew continuent de suivre les tendances et délaissent donc les zombies au profit de l’ésotérisme.

Passé une introduction se terminant sur une vision d’horreur, nous sommes projetés une trentaine d’années plus tard aux côtés de Ben. Son arrivée dans le foyer paternel nous permet de prendre nos marques à son rythme. Nous alternons entre son point de vue et celui de sa voisine. Cette dernière va être aux premières loges de l’incursion d’une entité ancestrale en quête de chair fraîche de préférence jeune.
L’évolution est convenue. D’un côté, nous voyons comment l’adolescent appréhende son nouvel environnement. Les liens qu’il tisse sont prévisibles et suivent un schéma classique de l’individu isolé tentant de faire sa place. Nous retrouvons ainsi le groupe de jeunes antipathique dont leur présence se résume à le martyriser pour ainsi attirer la sympathie d’autres personnes et potentiellement celle du spectateur. De l’autre côté, nous suivons la manière dont un être mystérieux s’installe insidieusement au sein d’une famille. Ces moments permettent de développer le fil rouge du récit en parallèle.

Cette construction scénaristique a l’avantage d’avancer rapidement autant sur son sujet principal que sur l’évolution des relations entre les protagonistes. Nous avons moins la sensation d’avoir une trajectoire linéaire dans le déroulement des événements. Ce constat ne nous empêche malheureusement pas de ressentir une certaine monotonie dans l’enchaînement des péripéties.
En effet, l’œuvre ne propose pas grand-chose d’original. Seule la mythologie autour de la créature apporte un soupçon de fraîcheur. Le reste de l’histoire reprend les passages obligés d’un film d’horreur ayant pour personnages principaux des adolescents. Nous retrouvons donc la défiance des adultes, les premiers émois ou encore les phases d’enquêtes par des détectives amateurs.

Pour autant, les frères Pierce réussissent à capter notre attention. Ils fournissent une œuvre de bonnes factures. Il n’y a pas de temps mort. La réalisation est correcte. Ils n’hésitent pas à sacrifier leurs personnages peu importe leur âge. De ce fait, même si le scénario est des plus basiques, nous suivons sans déplaisir les péripéties vécues par Ben.
Par ailleurs, les auteurs nous réservent un ultime twist permettant de relancer in-extremis son dernier acte et d’injecter un sentiment d’urgence plus que bienvenu.

Au final, The Wretched est une œuvre horrifique sympathique remplissant parfaitement son contrat sans pour autant transcender son sujet. Il ne restera pas longuement en mémoire mais permet de passer un agréable moment.

Broadcast Signal Intrusion de Jacob Gentry

Broadcast Signal Intrusion de Jacob Gentry

Débutant sa carrière à l’aube du XXIéme siécle, Jacob Gentry a depuis travaillé sur une dizaine de projets notamment pour le petit écran. Parmi ceux-ci, nous pouvons noter The Signal qui fut distribué directement en DVD en France et co-réalisé entre autres par David Bruckner. 

Hail Satan? de Penny Lane

Hail Satan? de Penny Lane

Réalisatrice de documentaires depuis une vingtaine d’années, Penny Lane n’hésite pas à diversifier la forme de son medium pour l’adapter à son sujet. Son approche peu conventionnelle et son humour ont permis à l’autrice de se démarquer dans ce milieu. Pour son quatrième long-métrage, la 

Scare me de Josh Ruben

Scare me de Josh Ruben

L’univers horrifique nous berce depuis des décennies avec des anthologies que ce soit sous forme de comics avec Creepshow, de séries avec American Horror Story ou de films avec The Mortuary Collection.
Dans le septième art, il est courant de se retrouver avec des œuvres à la qualité variable et au fil rouge inexistant. Certains assument le délaissement de leur trame de fond pour se concentrer sur les sketches uniquement. C’est le cas de la saga V/H/S.
Il est par contre difficilement concevable qu’une anthologie se concentre sur son fil rouge plutôt que sur ses récits annexes. C’est pourtant ce que propose Josh Ruben.

Dans cette œuvre, nous sommes placés aux côtés de Fred. Le trajet le menant jusqu’au chalet donne la tonalité de l’œuvre. Nous avons un mélange d’humour et de références cinématographiques ponctuant les échanges entre la conductrice et notre protagoniste.
L’auteur prend ensuite le temps de nous présenter les lieux et les raisons amenant à ce huis-clos. Une fois ces éléments acquis, l’œuvre prend une tournure peu conventionnelle en nous invitant à plonger pleinement dans une joute verbale imagée et imaginative.
En effet, le récit reste ancré dans son lieu d’origine, le chalet et ses environs. Les histoires narrées ne sont en aucun cas des moments d’évasions. Leur présence est toute autre. Elles sont des dynamiques entre les protagonistes.

À travers les contes se jouent un combat d’égo entre deux individus diamétralement opposés.
D’un côté nous avons Fred. Il occupe un emploi quelconque en tant que cadre et rêve d’être un écrivain à succès.
De l’autre nous avons Fanny. Elle a connu la renommée suite à un livre horrifique et travaille sur son futur projet.
Cette rencontre entre deux trajectoires antagonistes provoque une confrontation riche en faux-semblants.
L’homme tente de prouver qu’il a les capacités nécessaires pour devenir romancier tandis que la femme offre une démonstration de son talent à cet auditoire réduit.
Le récit alterne donc entre ces récits et des moments d’analyse de la performance proposée. Au fil du temps, les enjeux évoluent et la frontière entre création et réalité se brouille afin d’accentuer la tension entre les personnages.

Scare me Josh Ruben Screenshooter Aya Cash

Afin de compenser son unité de lieu et de temps, l’auteur se repose entièrement sur sa mise en scène.
Plus que de simples narrateurs, le duo joue les différents rôles au sein de leurs contes. Il est captivant d’assister à leur performance. L’environnement est mis à profit afin de faciliter l’immersion. De même, bien que se déroulant dans le chalet, les effets sonores se synchronisent avec les fictions contées.
À défaut de nous montrer l’adaptation visuelle de leurs propos, nous avons la possibilité de nous imaginer les scènes en nous basant sur ces éléments.
Le spectateur devient ainsi l’audience privée de sketchs qui ne verront jamais le jour. Il est attendu de sa part une certaine implication afin de se projeter dans ces fictions.
De par cette approche, Scare Me adopte une posture théâtrale dans sa mise en scène : l’unité de décors, les artifices visuels et sonores, le jeu d’acteur haut en couleur. Nous avons ainsi une structure hybride où la cinématographie laisse place au spectacle vivant à différents instants. Une approche paradoxale sachant que le cinéma est considéré comme un spectacle mort.
Les entractes entre les différentes scènes permettent d’évaluer la prestation offerte et l’impact sur la dynamique entre les personnages. Cette alternance entre les représentations donne un rythme à l’œuvre. De même, l’auteur injecte de nouveaux éléments constamment afin d’éviter une monotonie dans les évènements.
Une fois le concept assimilé et accepté, le récit ne cesse de se renouveler et se diversifier.

En somme, l’œuvre repose l’ensemble de son univers sur le concept énoncé. Le ressenti du spectateur vis-à-vis de cette expérience dépendra de son acceptation au concept.
On retrouve dans tous les cas des qualités de mise en scène indéniables. Le film est une excellente carte de visite pour Josh Ruben. Sa proposition horrifique est pertinente et montre sa parfaite compréhension des mécanismes inhérents au genre.
On espère que son prochain projet, Werewolves within, permettra de confirmer les promesses esquissées dans ce premier long.

Victoria de  Sebastian Schipper

Victoria de Sebastian Schipper

Récompensé par six prix lors de la 65e édition du Festival international du film de Berlin, Victoria est le quatrième film de Sebastian Schipper. La particularité de l’œuvre est d’être un seul plan-séquence. Contrairement à certains films comme The Revenant ou 1917 où le montage