Vermin saison 1 d’Alexis Beaumont, Hafid F. Benamar & Balak
Trashtopia
Synopsis :
Quand une naïve mante religieuse quitte sa ville natale pour réaliser son rêve de rejoindre les forces de police de la grande ville, c’est pour mieux découvrir la brutalité du monde réel. Entre alcool, drogue, délinquance, sexe, boîte et collègues dingues, il va réaliser à la dure que même les insectes ont d’étranges vices.
MON AVIS :
Auteur de Lastman et co-créateur de Les Kassos, Balak s’entoure de l’acteur Hafid F. Benamar et d’Alexis Beaumont pour développer son nouveau projet : Vermin.
Diffusé dans un premier temps sur l’application Blackpills, la série rejoint avec Crisis Jung le catalogue Netflix.
Nous plongeons dans le monde merveilleux des insectes. Les auteurs s’amusent à détourner diverses œuvres genre policier. Par exemple, le premier épisode reprend l’introduction de Zootopia tandis que le huitième est un ersatz de Piège de cristal. Évidemment, tout comme dans Les Kassos, les situations sont allègrement parasitées par un humour corrosif. Le politiquement correct n’existe aucunement. Les créateurs enchaînent les péripéties les plus improbables pour notre plus grand bonheur.
Malgré une succession constante de gags, les personnages prennent de la consistance au fil du récit. Le passif respectif de notre duo est développé et accentue d’autant plus leur personnalité antinomique.
L’originalité ne se trouve pas tant dans la galerie des personnages que dans l’univers dans lequel ils évoluent. Les auteurs bâtissent une ville amorale où chaque entité de la société en prend pour son grade. Chaque épisode permet de compléter le plan de cette cité. On visite une multitude de lieux communs afin de varier les péripéties.
Le tour de force est d’autant plus remarquable que le format est extrêmement court. En dix épisodes de huit minutes, les auteurs parviennent à développer un fil rouge solide. Les divers événements annexes permettent d’amener lentement le duo vers un final aussi jouissif qu’improbable. L’œuvre dans son ensemble est structurée afin de respecter cet impératif de durée.
La définition des personnages suit d’ailleurs cette logique. Chacun d’eux n’est que la caricature d’un archétype du genre policier. Ils sont ainsi rapidement cernés.
Pour les aficionados de Les Kassos, cette nouvelle création se trouve être dans sa droite lignée d’un point humoristique. Elle a l’avantage de construire un récit et un univers bien plus complexe et imaginatif.
Une excellente découverte qui aura le droit à deux saisons supplémentaires.