Brightburn de David Yarovesky

Take the world down

Synopsis :

Un enfant venu d’un autre monde se pose en catastrophe sur Terre. Loin de devenir un héros aux yeux de l’humanité, il va se révéler terriblement malveillant…

Brightburn de David Yarovesky

MON AVIS :

En 2017, James Gunn annonce la mise en production d’un projet horrifique. Suite à son limogeage, par Disney, de la direction Des gardiens de la galaxie, l’auteur s’affaire donc sur cette uchronie autour de l’univers de Superman. Le poste de réalisateur est alors confié à David Yarovesky, tandis que la famille Gunn produit et scénarise le film.
Que se passera-t-il, si un jour, l’être le plus puissant décide de devenir le bourreau de l’humanité ?  Partant de cette hypothèse, l’équipe propose une odyssée sanglante où le messie futur se transforme en boogeyman d’un autre monde. Une approche intéressante sur le papier.
Malheureusement, ce qui aurait pu être un divertissement horrifique, chargé en tension et hémoglobines, se trouve être un produit inoffensif, incapable de transcender son matériau de base. Les premières scènes nous permettent, certes, de découvrir la ville de Brightburn, la famille Breyer et la manière dont ils élèvent le jeune Brandon. Elles annoncent surtout le montage opté par l’équipe pour nous narrer cette histoire.
En effet, le choix d’enchaîner les scènes, sans transition, peut se justifier au départ par une volonté de dresser un tableau rapide pour se concentrer sur le cœur du sujet. Le problème est que le film ne se résume qu’à cela. Il compile les moments, avec comme mince fil rouge les actions du fils, mais sans que ce procédé semble naturel.
De ce fait, impossible de ressentir une quelconque empathie envers ces personnages. On assiste à leur déboire sans réellement s’intéresser de leur sort. Il en est d’autant plus regrettable, car au détour de certaines situations, l’émotion aurait pu être communicative si le travail en amont avait été fait convenablement.
brightburn femme apeure rouge
 Là où la crainte initiale résidait dans une trajectoire scénaristique trop linéaire pour surprendre le public, nous nous retrouvons, en sus, avec une œuvre incapable de procurer ne serait-ce qu’un plaisir coupable face aux actions de cet être invincible.
Les mises à mort, bien que mettant à profit les talents de Brandon, se diluent au sein d’une histoire banale et en amoindrit donc leur impact. Les personnages ne se résument qu’à un statut prédéfini, et parfois caricatural. On ressent constamment les limites du budget notamment au vu des effets spéciaux.
Brightburn se résume, finalement, à une accumulation de mauvais choix autant scénaristique que scénique. Les quelques litres de sang déversés ne permettront aucunement de cacher l’incapacité de David Yarovesky à offrir un point de vue sur un sujet si prometteur.
S’il fallait se consoler, on pourrait retenir des possibles séquelles introduisant des monstres prometteurs. Encore faudrait-il que cela soit confié aux mains d’artisans plus aguerris.



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