Étiquette : policier

Seul contre tous de Gaspar Noé

Seul contre tous de Gaspar Noé

Premier long métrage du réalisateur, Seul contre tous fut récompensé par le prix de la semaine de la critique lors du 51éme festival de Cannes. Le film a fait le tour de différentes manifestations cinématographiques en laissant derrière lui une forte impression au vue du 

Joker de Todd Phillips

Joker de Todd Phillips

Difficile de passer à côté de l’aura entourant Joker de Todd Phillips. Depuis sa récompense surprise, et surprenante (?), du Lion D’or à la Mostra de Venise, les retours dithyrambiques ne cessent de pleuvoir. À l’aune d’un Hollywood enlisé dans un système de production malade 

True Detective Saison 3 de  Nic Pizzolatto

True Detective Saison 3 de Nic Pizzolatto

Scénariste de la très bonne série The Killing, version américaine, Nic Pizzolatto se fait connaître avec l’excellente première saison de True Detective. La deuxième, quant à elle, décevra quelque peu le public.

Après quatre années d’absence, la série revient donc avec huit nouveaux épisodes. L’auteur s’éloigne de la métropole pour retrouver les petites villes américaines désolées, et isolées.
Nous suivons une enquête et ses conséquences, réparties sur trois temporalités.
On retrouve de nombreux mécanismes, présent dans la première saison : la narration sur différentes époques, la relation entre deux policiers et un environnement sauvage. L’auteur crée un univers rapidement identifiable : les quartiers résidentiels, la nature alliant culture agricole et zone boisée, les différentes zones de population. On s’immerge ainsi facilement dans le récit.
Une des forces de cette saison est la prestation du duo campé par Mahershala Ali et Stephen Dorff. Quelle que soit l’époque à laquelle se déroule les événements, les deux acteurs incarnent parfaitement les personnages avec les attitudes liées à leur âge et leur passif. Le reste du casting est tout aussi bon. On retiendra surtout Carmen Ejogo et Scoot McNairy qui, respectivement, permettent d’approfondir la personnalité des policiers via leurs interactions.
True Detective saison 3  Nic Pizzolatto Mahershala Ali Stephen Dorff
La mise en parallèle des trois temporalités crée une dynamique entre des nouveaux éléments de l’enquête et ce qu’ils apportent au récit dans son entièreté. Ainsi, un acte passé trouve ses répercussions sur la suite tout comme un indice oublié remet en cause le travail effectué en amont.
En construisant ainsi sa saison, l’auteur permet de créer une dynamique principalement centrée sur les protagonistes et la manière dont cette histoire les affecte. Un choix payant qui capte notre intention dès le premier épisode.
Cette nouvelle enquête est une franche réussite. La trajectoire empruntée est captivante. Certaines évolutions et connexions sont pertinentes. On retrouve finalement ce qui nous a plu dans la première saison.
Mindhunter Saison 2 de Joe Penhall

Mindhunter Saison 2 de Joe Penhall

Après quelques scénarios pour le grand écran, Joe Penhall se lance dans la création télévisuelle avec Mindhunter. Produit, entre autres, par David Fincher et diffusé sur la plateforme Netflix, l’œuvre est une adaptation des livres de Mark Olshaker et John E. Douglas. Ce dernier était 

Dealer de Jean Luc Herbulot

Dealer de Jean Luc Herbulot

Après s’être fait la main sur quelques courts-métrages, Jean Luc Herbulot change de format pour offrir à son nouveau projet la durée nécessaire à ses ambitions. L’auteur retrouve Dan Bronchinson, avec qui il a déjà collaboré sur Munster Cake, et lui offre le premier rôle. 

L’insensible de Ivan I. Tverdovskiy

L’insensible de Ivan I. Tverdovskiy

Après avoir réalisé divers courts et moyens métrages, principalement des documentaires, Ivan I. Tverdovski est passé, avec Classe à part, au format long.

 

Pour son nouveau projet, l’auteur décrit la corruption gangrénant la Russie sur différentes strates, et cela, via le parcours d’un protagoniste pour le moins atypique.
En effet, Denis souffre d’une maladie le rendant insensible à la douleur. Abandonné, dès son plus jeune âge, au pied d’un établissement spécialisé, le jeune homme apprend à vivre avec cette condition tout en éprouvant les limites de son corps.
Le retour de sa mère va être le début d’une spirale infernale au sein d’un jeune groupe tout aussi fascinant que malfaisant.

Pour narrer cette histoire, l’auteur opte pour un procédé classique : adopter le point de vue d’un nouvel arrivant entraîné dans un engrenage plus ou moins complexe. Cette technique permet d’avoir les mêmes connaissances que la personne que nous suivons et nous facilite ainsi l’immersion de l’univers dépeint. Nous développons, en sus, de l’empathie pour ledit protagoniste, quand bien même certains dénouements sont prédictibles.
De ce fait, pour que cette stratégie fonctionne, il est nécessaire que Denis, et les individus gravitant autour, soit crédible. Sur ce plan, l’auteur crée une galerie de personnages au profil varié. On peut reprocher le fait que les rôles assignés n’évolueront pas, pour autant, chacun d’eux a une personnalité suffisamment dense pour éviter que cela en devienne caricatural.
La mère, et la relation entretenue avec son fils, en est le parfait exemple. Bien que son dénouement devient de plus en plus évident, cela n’en reste pas moins prenant.

Jumpman l'insensible mere fils exterieur

La fascination procurée par cette histoire et ses personnages, peut, entre autres, s’expliquer par la tonalité de l’œuvre et sa mise en scène.
En effet, bien que le sujet soit très premier degré, l’auteur insuffle un peu de légèreté lors de certaines scènes. Les procès publics, bien que tragique dans le fond, sont traités comme des instants grotesques permettant ainsi de démontrer que tout n’est que simulacre et que le verdict n’est qu’une formalité actée bien longtemps avant.

De même, les scènes entre le jeune homme et sa génitrice oscillent entre légèreté et instant malsain.
Au niveau de la réalisation, le jeune homme varie les plans selon l’effet recherché : des plans larges pour appréhender l’environnement, serrés pour capter les émotions ou vivre pleinement une situation, ou encore des plans-séquences afin de ressentir les mécanismes vertigineux de la machination décrite.
Ces variations dans le cadre, s’accordant toujours parfaitement à la situation décrite, évitent toute monotonie et permettent donc de maintenir l’attention du public.

Ivan I. Tverdovski réussis donc à nous happer dans ce récit aussi électrisant que déprimant à la plastique parfaite. Il n’est donc pas étonnant que le réalisateur fut récompensé de l’Atlas d’Or, le Grand Prix de la compétition européenne de l’Arras Film Festival.