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Crisis Jung de Gobi et Jérémie Périn

Crisis Jung de Gobi et Jérémie Périn

Après Love, Death & Robots, Netflix poursuit sa production d’animation à destination d’un public adulte avec Crisis Jung.  Le projet est développé par les studios français Bobbypills et Blackpills, deux sociétés spécialisées dans ce domaine.  Aux commandes, nous retrouvons Gobi et Jérémie Périn. Le premier 

Marianne de Samuel Bodin

Marianne de Samuel Bodin

En une bonne dizaine d’années, Samuel Bodin a eu l’occasion de donner sa vision du chevalier noir, d’explorer les tréfonds des prisons les plus dangereuses ou encore de raconter sa version du Débarquement. Cette fois, l’auteur s’attaque à la sorcellerie et décide de s’établir en 

El Camino de Vince Gilligan

El Camino de Vince Gilligan

Six années séparent la fin initiale de Breaking Bad d’El Camino. Entre temps, Vince Gilligan aura eu l’occasion de fournir un spin-off, particulièrement réussi, centré sur Saul Goodman. Cette fois, l’auteur décide de se focaliser sur Jesse Pinkman. L’intention est plus que louable tant l’évolution du personnage, au côté de Walter White, fut passionnante.
Passé un récapitulatif, bien venu, des cinq saisons, nous reprenons le récit là où il s’était arrêté. Pendant deux heures, nous suivons les moyens déployés par Jesse pour fuir le Nouveau-Mexique. Le choix de faire une suite directe de l’œuvre a de quoi interpeller.
En effet, après autant d’années depuis la conclusion de la série, le spectateur a eu le temps de prendre du recul sur l’œuvre. Il a donc aussi eu tout le loisir de créer sa propre vision des instants suivant l’ultime fusillade. De ce fait, le réalisateur se risque à offrir une histoire qui, pour certains, trahirait leur version des faits.
 
Force est de constater que Vince Gilligan évite cet écueil avec brio. La trajectoire proposée est pertinente, en accord avec le caractère de Jesse Pinkman. Il fait autant appel à des protagonistes passés que de nouveaux pour étoffer son récit. Cependant, on peut regretter la construction scénaristique mise en place. Afin de justifier les actions du protagoniste, le réalisateur a recours à énormément de flashbacks. Plus que l’utilisation de ce procédé, la problématique concerne la durée de ces séquences. 
En effet, le récit repose sur la fuite du protagoniste. Il est donc nécessaire de ressentir la tension inhérente à cette opération. Malheureusement, ici, la pression redescend instantanément dès l’instant où nous retournons dans le passé. Évidemment, cette exploration temporelle permet d’expliquer le raisonnement du personnage durant son parcours, mais il n’était pas nécessaire de présenter ces justifications si longuement.
El Camino Vince Gilligan Aaron Paul
Outre l’annihilation de la tension, l’autre désavantage réside dans le dévoilement du passé de Jesse. Sa période en captivité, déjà abordée dans la série, manque de pertinence au sein de l’œuvre.
Certes, on découvre un peu plus la personnalité de certains protagonistes, Todd Alquist en tête. Pour autant, remis dans son contexte de séquelle tardive, s’attarder sur leur psychologie n’apporte rien car non-amené à être exploité par la suite.
Avec les idées scénaristiques présentes, il aurait été peut-être plus intéressant de proposer un récit se déroulant plusieurs mois après les événements de la série. Le concept aurait pu ainsi se rapprocher de celui d’History of Violence : repartir de zéro et être rattrapé par son passé. 
En l’état, El Camino est donc une suite fidèle à l’univers, mais qui aurait gagné en efficacité en allégeant ses allers-retours temporels. Il est certain que l’œuvre ravira les afficionados de la série au moins pour l’excellente prestation d’Aaron Paul et les péripéties narrées.
Mindhunter Saison 2 de Joe Penhall

Mindhunter Saison 2 de Joe Penhall

Après quelques scénarios pour le grand écran, Joe Penhall se lance dans la création télévisuelle avec Mindhunter. Produit, entre autres, par David Fincher et diffusé sur la plateforme Netflix, l’œuvre est une adaptation des livres de Mark Olshaker et John E. Douglas. Ce dernier était 

Forgotten de Jang Hang-Jun

Forgotten de Jang Hang-Jun

Avec des œuvres telles que Memories of murder, Old boy, The chaser ou encore J’ai rencontré le Diable, le cinéma sud-coréen s’est forgé une réputation de maître dans le domaine du thriller.  En osant abordé, et traité, des thématiques de manières frontales, et jusqu’au boutiste, 

Slasher saison 3 d’Aaron Martin

Slasher saison 3 d’Aaron Martin

American Horror Story a démontré qu’une série peut être une anthologie, autour d’une thématique plus ou moins précise, et réussir à trouver son public.
Son succès a créé de nombreux émules. Le plus réussi d’entre eux est assurément Channel Zéro ! Dans le peloton, on peut retenir le très bon American Crime  Story ( Ryan Murphy encore), le divertissant Room 104 ou encore…Slasher. Après une première saison insipide, énième ersatz de Scream, diffusé par Chiller TV, cette série tombe dans les filets de Netflix.
La deuxième saison réussissait à rectifier le coche en offrant un jeu de massacre tendu, se déroulant en montagne. Le concept pioche ci et là dans des œuvres existantes, telles que Souviens-toi l’été dernier, et noie cela dans un bon bain de sang frais. 
Slasher saison 3 Druide fête
Après cette virée en altitude, la troisième saison retourne en milieu urbain. Sa spécificité est de resserrer sa temporalité sur une seule journée.
Aaron Martin contourne cette contrainte chronologique en ayant recours à des flashbacks. Loin d’être artificiel, ce procédé apporte de nombreux atouts à l’ensemble.
Dans un premier temps, il permet de comprendre les personnages. Le cœur du récit prend place un an après un évènement tragique. On voit ainsi l’évolution et les incidences que cela a eu sur leur vie.
Tous résidents d’un même immeuble, on en apprend plus sur les relations qu’ils entretiennent.
Ces retours-arrières apportent donc de la profondeur sur ces futures victimes. On s’intéresse d’autant plus à leur trajectoire et nous ressentons ainsi de l’empathie vis-à-vis du destin funeste qui les attend.
Dans un second temps, en apprenant lentement à connaître le passif de chacun, nous sommes amenés à nous interroger sur l’identité du tueur et ses motivations.
Chaque nouvelle information nous pousse à revoir notre jugement. Loin de nous perdre en multipliant les pistes, ce procédé nous stimule et nous implique dans la résolution de l’enquête.À chaque épisode, un suspect décède. De ce fait, l’auteur peut recentrer son étau sur le passé des survivants et donc du potentiel tueur. 
Outre une structure narrative bien pensée, la saison fonctionne sur deux tonalités bien distinctes.
Chaque protagoniste est le produit d’une mentalité ou situation de notre époque : le raciste aigri déversant sa haine virtuellement, la famille de réfugiés de confession musulmane, l’homme homosexuel, l’adolescente libidineuse,

Cette caractérisation stéréotypée est assumée et permet, dans un premier temps, de prendre ses repères dans cette ville. De plus, loin d’être un gimmick pour rendre l’œuvre plus risible, légère, ces traits de caractère sont des moteurs dans les confrontations opposant les résidents. Leur nature antagonique donne ainsi lieu à des débats d’idéaux et, parfois, des alliances inattendues. Au fil des épisodes, le second degré émanant des personnages s’efface au profit d’une approche plus sombre et réaliste.
Ce procédé permet d’aborder les maux de notre société moderne, notamment notre rapport avec la virtualité, et plus spécifiquement Internet. L’auteur nous montre, ainsi, qu’un acte sur la toile est tout autant préjudiciable qu’un effectué dans la vie réel. Slasher oblige, ses conséquences se terminent généralement dans des effusions d’hémoglobines.
Slasher saison 3 immeuble homme voisins femme
D’ailleurs, là où certaines œuvres du genre sont frileuses en termes de bodycount, en plus d’avoir un scénario bancal, cette saison se montre autant généreuse qu’imaginative dans ses exécutions.
Les mises à mort sont brutales, les corps sont meurtris au plus profond de leur chair et le modus operandi change constamment.
Entre sa narration enlacée, ses personnages, parfois exaspérant, mais bien défini, et son approche frontale du genre, cette troisième saison est assurément la plus aboutie de la série.
Évidemment, contrairement à Channel Zéro qui propose une vision peu commune de l’horreur, Slasher reste en terrain connu et ne devrait intéresser que les amateurs du genre ou un public friand de meurtres qui tâchent. Elle n’a pas la prétention d’être originale, mais s’assume plutôt comme un divertissement généreux dans ses outrances.
En attendant une éventuelle saison 4, on pourra toujours se rabattre sur la neuvième saison d’AHS intitulé 1984 et qui semble flirter avec les œuvres d’antan, Vendredi 13 en tête.

Small Crimes d’Evan Louis Katz

Small Crimes d’Evan Louis Katz

Après un premier passage derrière la caméra avec Cheap Thrills, E.L. Katz adapte l’œuvre éponyme de Dave Zeltserman pour enrichir le catalogue de Netflix. Le récit suit le difficile retour, dans sa ville natale, d’un ancien policier. La trame narrative est classique : l’homme veut faire 

I am Mother de Grant Sputore

I am Mother de Grant Sputore

Après un court-métrage, Legacy, en 2008 et quelques épisodes, pour la série Castaway, en 2011, Grant Sputore passe aux commandes d’une œuvre science-fictionnelle pour enrichir le catalogue Netflix. Passé une introduction synthétisant parfaitement la situation initiale en dehors et au sein du bunker, l’auteur nous 

Black Mirror Saison 5 de Charlie Brooker

Black Mirror Saison 5 de Charlie Brooker

Striking Vipers :    

Passé une dizaine de minutes, contextualisant le récit à venir, l’épisode suit les relations liant Danny Parker, sa femme Theo et son meilleur ami Karl.   
Nous comprenons que l’homme vit selon le modèle de l’être socialement intégré : un emploie de bureau, une maison dans un quartier résidentielle, une sphère familiale stable, …. 

Karl est son exact opposé : célibataire, vivant dans un appartement en plein centre, ….  
De cet antagonisme résulte donc des interactions permettant de comprendre la psyché de chacun, leur ressenti vis-à-vis de leurs conditions. 

Black Mirror saison 5 Striking Vipers homme connecté

Nous prenons ainsi le temps de comprendre leur routine, leurs relations pour ensuite détecter comment “l’incident” impacte leur train de vie. Nous observons les fêlures apparentes, les fossés se creusant et l’explosion, du cadre faussement idyllique, que ces signes annoncent.
Le jeu vidéo est autant le médium permettant de s’évader de leur réalité que l’environnement responsable de cette situation délétère. De ce constat né le dilemme dont les deux hommes doivent faire face. Leur vie leur semble morne, banale alors que cet univers alternatif amène de nouvelles possibilités
, mais aussi des interrogations sur ce qui les défini. 

À travers ce récit, le scénariste Charlie Brooker, aborde les dérives et les interrogations que la réalité virtuelle amène. De cet épisode, nous pouvons retenir les questionnements suivants : 
  • Éprouver des émotions envers un personnage virtuel, implique-t-il de ressentir ces mêmes sentiments pour l’être réel qui le représente ? 
  • Une relation extra-conjugale, purement virtuelle, est-elle aussi préjudiciable moralement qu’une autre réelle ? 
  • Une relation virtuellement hétérosexuelle incarnée par deux personnes du même sexe signifie-t-elle que ces derniers sont homosexuels ? 
  • Les jeux-vidéos en réalité virtuels, doivent-ils être encadrés pour éviter toutes dérives ou au contraire laisser plus de libertés aux joueurs ? 
L’auteur y apporte des réponses sans pour autant nous les imposer comme vérité absolue, mais comme une solution opté par ses personnages.

Smithereens:

Pourquoi un jeune chauffeur séquestre-t-il un employé d’une entreprise afin de joindre le président de celle-ci ? 
À partir de cette situation, nous embarquons dans un thriller alternant entre la récolte d’informations sur le preneur d’otage et le périple entrepris pour joindre le directeur de la société Smithereens. Ces deux trames se déroulent en parallèle en faisant intervenir et interagir l’ensemble des protagonistes.   
De ce fait, bien que la situation initiale implique une unité de temps et de lieu, l’auteur s’affranchit de cette seconde règle en suivant les recherches effectuées par les employés du réseau social.  On obtient ainsi un rythme soutenu, sous forme de course contre la montre, où les informations redéfinissent les rapports de force entre les personnages.
Black Mirror Saison 5 Smithereens homme voiture
On se laisse facilement embarqué par cette histoire, certes classique dans sa forme, mais parfaitement maîtrisé pour éviter que des longueurs s’installent. Cet écueil est évité en multipliant les points de vue pour les rendre complémentaires. Ce procédé évite que les personnages, hormis le trio principal, ne soient réduit à des rôles figuratifs.
Il en est d’autant plus regrettable que la motivation du ravisseur soit si banale. En effet, bien que nous interrogeant sur notre relation vis-à-vis des réseaux sociaux, il est décevant de voir que le cœur de tout cette histoire ne soit pas plus complexe, original
La question de la collaboration entre des sociétés collectant des données privées, tel que les réseaux sociaux, avec les autorités compétentes est bien travaillé. Par contre, la pseudotentative de culpabilisation et le syndrome du créateur dépassé par son monstre, font tâches. Pour une série censée traiter de problématiques à venir, de par notre rapport aux nouvelles technologies, le propos est quelque peu daté et déjà largement abordé.

Rachel, Jack and Ashley Too:

Rachel surmonte ses problèmes en se liant à une poupée robotisée d’Ashley O, son idole. Cette dernière doit, elle, faire face à la dichotomie entre ses aspirations personnelles et son aura de pop-star
Nous suivons ces deux parcours en parallèle. On observe ainsi les problèmes communs auxquels elles doivent faire face : un entourage peu réceptif, la quête de leur identité, des tentatives d’émancipation infructueuses, ….  
Le point de divergence réside au fait que Rachel prend comme modèle le personnage public Ashley O pour s’élever alors que cette dernière tente de s’affranchir de cette image d’icône de la jeunesse.
Black Mirror saison 5 Rachel Jack and Ashley Too femme
La trame narrative, bien que classique dans son évolution, est suffisamment rythmée pour ne pas regretter son absence d’originalité. Le travail sur les personnages, notamment périphérique à Rachel et Ashley O, permet de traiter des problématiques variées auxquelles nous pouvons nous identifier telles que la perte d’un être cher ou l’éloignement de son prochain. On obtient ainsi des situations réalistes, nous permettant de générer de l’empathie.
L’analyse sur l’avenir de l’industrie du disque, ainsi que la relation entre les artistes et les majors, est pertinente. Elle trouve d’ailleurs déjà des échos dans notre société. L’hologramme de Michael Jackson lors des Billboard Music Awards ou les innombrables titres posthumes d’Xxxtentacion sont les signes, parmi d’autres, de ce qu’annonce cet épisode.
Cette toile de fond s’incorpore au sein d’un récit rondement mené bien qu’inoffensif.

Bilan :

Après un Bandersnatch, servant de vitrine au film interactif au détriment de sa trame narrative, il est rassurant d’assister à des histoires plus classiques, mais plus efficace aussi. On peut cependant regretter l’absence de réelles prises de risque dans le traitement des sujets. 
En effet, là où les précédentes saisons comportées des moments voire épisodes capables d’éprouver le spectateur, ces trois nouveaux épisodes, bien qu’honorables, ne sont pas pour autant mémorables.

Final Space Saison 1 de  Olan Rogers

Final Space Saison 1 de Olan Rogers

Youtubeur par essence, Olan Rogers a développé de nombreux court-métrages (New Prime, The Last Scene,…). En 2010, l’auteur souhaite lancer une série intitulée Gary Space. Cette dernière connaîtra de nombreuses évolutions, initialement le projet était pensé comme une web-série destinée à sa chaîne YouTube, pour