Étiquette : thriller

Billions saison 4 de David Levien, Brian Koppelman & Andrew Ross Sorkin

Billions saison 4 de David Levien, Brian Koppelman & Andrew Ross Sorkin

Créé en 2016 pour Showtime, Billions est une adaptation du roman d’Andrew Ross Sorkin intitulé Too big to fail. L’écrivain s’entoure des scénaristes Brian Koppelman et David Levien pour mettre sur pied cette série. L’œuvre propose de suivre la confrontation entre un gestionnaire de portefeuille 

Friend Request de Simon Verhoeven

Friend Request de Simon Verhoeven

Au crépuscule de la première décennie du XXIéme siècle, la sortie de Paranormal Activity avait été le déclencheur d’une nouvelle vague horrifique : le found footage.  La résurgence de ce sous-genre s’accompagna d’une incursion prégnante du numérique dans la narration des intrigues.  En parallèle, sur 

Mister Babadook de Jennifer Kent

Mister Babadook de Jennifer Kent

Première réalisation de Jennifer Kent, Mister Babadook s’était constitué une très bonne réputation auprès des festivals dans lesquels il a été projeté. Il a notamment raflé un grand nombre de prix lors de la 21éme édition du festival de Gérardmer.
Sur la thématique, l’œuvre est des plus convenus. Nous suivons le quotidien d’individus confrontés à une entité maléfique. Les différentes étapes propres au genre se retrouvent : la description du quotidien, l’introduction d’éléments disruptifs, l’incrédulité de certains et la confrontation. Pour autant, le talent d’un réalisateur se révèle dans sa capacité à apporter sa sensibilité sur un sujet mainte fois traité. Ici, l’autrice se démarque sur deux points essentiels : la réalisation et l’écriture. 
Un élément notable dès les premiers instants est la mise en scène. La caméra et le montage sont adaptés constamment aux situations vécues. Les mouvements aériens s’adaptant parfaitement aux phases oniriques de la mère de famille est un exemple parmi tant d’autres. 
L’utilisation de l’ellipse est efficace. Outre son intérêt dans la construction d’un rythme allant à l’essentiel, il permet aussi de décupler la sensation d’urgence qui se dégage de certaines situations.
On ressent ainsi les tensions accumulées par cette spirale de démence. 
Le choix de narrer cette histoire par le prisme unique d’une mère célibataire se traduit de plusieurs manières dans la mise en scène. Les situations ne sont pas montrées comme elles sont réellement mais de la façon dont elles sont perçues par cette femme. La réalité est ainsi altérée. Elle varie en fonction de l’état psychique de cette personne.
Mister Babadook Jennifer Kent Screenshooter
 
Pour que l’adoption d’un point de vue unique fonctionne l’autrice a pris soin de construire ses personnages et un environnement à même de le justifier.
Nous sommes aux côtés d’un être isolé socialement. La tragédie qu’elle a vécue et les responsabilités qui lui incombent ont créé cette condition. Les interactions se limitent à un petit groupe d’individus ce qui permet de légitimer l’unilatéralité de la narration. 
Ce choix scénaristique a un impact énorme sur l’atmosphère particulière de l’œuvre. On navigue constamment entre le thriller paranoïaque et l’épouvante. 
Les seules personnes affrontant l’entité sont cette femme et son fils. De ce fait, il est parfois difficile de savoir si cette menace est le fruit d’un burnout lié à l’énorme charge mentale supportée ou si le danger est bien réel. 
Il est d’ailleurs intéressant d’observer l’évolution de notre empathie envers les personnages. La trajectoire est pour le moins originale et terriblement réaliste. Nos à priori initiaux sont déconstruit au fil des événements. Le ressenti envers le fils en est le parfait exemple. C’est un être exécrable au départ que l’on va finir par apprécier.
 
Ces deux éléments sont donc deux atouts indéniables permettant à la bobine de Jennifer Kent de sortir du lot. 
Pour autant, si nous sommes autant éprouvés par l’expérience, c’est grâce à la prestation impressionnante d’Essie Davis. L’actrice cannibalise littéralement l’écran. Elle permet de rendre palpable la folie dans laquelle le personnage s’est engouffré et la détresse qui en ressort. 
Mister Babadook est donc un premier long-métrage réussit et ingénieux. Depuis, la réalisatrice a sorti The Nightingale dont les premiers retours sont très positifs.
In sound, we live forever de Joshua Giuliano

In sound, we live forever de Joshua Giuliano

Présenté lors de la 9éme édition PIFFF, au sein de la compétition internationale de courts-métrages, In sound, we live forever est le septième projet de Joshua Giuliano.  Cette nouvelle production tire sa spécificité dans la construction, ou plutôt la reconstitution, des événements en effaçant les personnages 

Too old to die young d’Ed Brubaker et Nicolas Winding Refn

Too old to die young d’Ed Brubaker et Nicolas Winding Refn

Netflix n’est pas la seule plateforme à proposer des créations originales stimulantes. Bien que plus discrète dans sa communication, Amazon prime s’est vu doté au fil du temps un catalogue fort intéressant (American Gods, Undone, The boys,…).  Parmi ces séries, l’une d’elles s’est faite remarquer 

Inside de Miguel Angel Vivas

Inside de Miguel Angel Vivas

Sortie en 2007, l’œuvre originelle du duo Bustillo/Maury s’ancrait dans une vague de films français radicaux ayant sévis durant la première décennie du XXIéme siècle. Neuf années plus tard débarque discrètement une relecture américaine de ce thriller hardcore. Le projet est confié à Miguel Angel Vivas, réalisateur de l’efficace Kidnappés et scénariste de la Casa de Papel
Cette nouvelle version joue un jeu d’équilibre constant entre sa fidélité au matériau de base et sa transposition au sein de la culture américaine. Nous obtenons donc, à peu de choses près, la même galerie de personnages et les mêmes confrontations.
Pour autant, le résultat est diamétralement différent. 
L’auteur a choisi d’évincer le côté très graphique des rixes ce qui rend d’autant plus crédibles les situations vécues. On passe ainsi d’un huis-clos grand-guignolesque et poisseux à un thriller domestique malheureusement convenu. 
En effet, les excès visuels de l’original permettaient d’accepter certaines facilités scénaristiques. Couplés au lieu unique, À l’intérieur développait un univers hors du temps et s’affranchissait volontairement de toutes cohérences physiques dans les affrontements. 
Inside Miguel Angel Vivas femme enceinte mains ventre
En adoptant ici une approche plus timorée dans les actes violents, l’auteur se doit de construire une intrigue crédible. C’est sur cet aspect que le problème réside. La trajectoire scénaristique reste bien trop prévisible pour réussir à capter notre attention tout du long. 
Le résultat est d’autant plus regrettable que le réalisateur fait preuve d’une mise en scène intelligente. Il y a un beau travail sur la photographie des lieux. La caméra est fluide et s’adapte parfaitement aux situations retranscrites.
En somme, Inside est un cas d’école passionnant dans sa tentative d’adapter une œuvre de genre européenne pour satisfaire les mœurs américaines. C’est malheureusement via ce prisme uniquement qu’il vaut la peine d’être visionnée.
Kidnapped de Miguel Angel Vivas

Kidnapped de Miguel Angel Vivas

De Funny Games à Ghostland en passant par Panic Room, le Home-Invasion est un de ces sous-genres exploités depuis de nombreuses décennies. L’intérêt réside moins dans sa trajectoire scénaristique que dans la capacité de l’auteur à s’approprier cette thématique.  Les trois œuvres précités sont les 

PIFFF 2019 : Courts-métrages français

PIFFF 2019 : Courts-métrages français

Mass de Fu Le et Adrien Gontier: Composé comme un seul plan-séquence, nous assistons à un ballet de douze minutes. La mise en scène est maîtrisée, la caméra est fluide et suit parfaitement les mouvements de la foule. Les auteurs réussissent à varier le rythme, les 

Chanson Douce de  Lucie Borleteau

Chanson Douce de Lucie Borleteau

Deuxième long-métrage de Lucie Borleteau, Chanson Douce est une adaptation du roman éponyme de Leïla Slimani.
Le concept de l’individu socialement normal, mais profondément instable, est une thématique pour le moins éculé. Il a donné naissance à des personnages emblématiques tels que Norman Bates ou Mark Lewis. Plus que la trajectoire scénaristique, l’aspect le plus marquant de ces œuvres réside dans la personnalité de l’antagoniste.

La réalisatrice inscrit son personnage dans cette mouvance.
Nous commençons par découvrir l’environnement familial du jeune couple incarné par Leïla Bekhti et Antoine Reinartz. On appréhende rapidement leur univers, leurs aspirations et leur rythme de vie respectif. Une fois que ces informations sont assimilées, l’autrice nous présente la nourrice incarnée par Karin Viard.
L’évolution narrative est classique. Dans un premier temps, l’arrivée de cette personne est providentielle puis, petit à petit, des éléments disruptifs sont introduits. Ces changements sont progressifs, insidieux et permettent de densifier la personnalité de Louise.
En plus des aspects scénaristiques, Lucie Borleteau profite de la prestation incroyable de Karin Viard pour jouer sur le non-dit. L’attitude de cette femme véhicule autant de malaisance que les propos qu’elle tient. La caméra capte parfaitement ces instants et permet d’avoir une double lecture des événements. On comprend autant le point de vue du couple que celui de l’employée.
 
Chanson Douce Lucie Borleteau Karin Viard Leïla Bekhti Antoine Reinartz
 
 
Tout comme les autres antagonistes précités, il est important de comprendre la vision de cette personne, pas nécessairement pour générer de l’empathie, mais plutôt pour éviter un manichéisme primaire.
Au fil de la bobine,
l’œuvre se penche donc sur l’environnement de cette femme. Nous n’en connaissons pas plus sur son passif, mais nous découvrons son monde, son quotidien, en dehors de son métier. Ces séquences, loin de dédouaner les actes de cette personne, permettent de comprendre sa situation, d’imaginer comment elle a pu en arriver là. Elle humanise donc cette dame et évite d’en faire un monstre dénué de sentiments. On devine ainsi les motivations qui l’anime sans pour autant les cautionner.
Pour que ce travail d’écriture puisse être crédible, il fallait une actrice à même d’incarner la complexité de ce personnage. La prestation de Karin Viard est, en cela, incroyable. Elle réussit à dévoiler les différentes facettes de ce protagoniste sans qu’à aucun moment tout cela ne tourne au ridicule. Elle arrive à créer une tension latente autant par sa présence que par son absence. On appréhende une explosion de folie lorsqu’elle est en contact avec d’autres personnes et on redoute son apparition lorsqu’elle n’est pas présente à l’écran.
Le reste du casting est tout autant talentueux. Le couple, formé par Leïla Bekhti et Antoine Reinartz, est crédible. Les deux enfants interagissent naturellement dans leur environnement. Les situations décrites sont donc d’autant plus réalistes et décuplent l’empathie ressentie.
En somme, le deuxième long de Lucie Borleteau est une belle réussite. On est embarqué jusqu’aux derniers instants dans un drame familial où la folie revêt un vernis terriblement commun, ce qui le rend d’autant plus glaçant.
 
Seules les bêtes de Dominik Moll

Seules les bêtes de Dominik Moll

Adaptation du roman éponyme de Colin Niel, Seules les bêtes est la septième réalisation, en vingt-cinq ans de carrière, de Dominik Moll. Pour sa nouvelle œuvre, l’auteur opte pour un récit découpé en plusieurs chapitres. Ces derniers correspondent au parcours des différents protagonistes impliqués. Les