Étiquette : drame

Sound of metal de Darius Marder

Sound of metal de Darius Marder

Réalisateur du documentaire Loot et scénariste de A place beyond the pines, Darius Marder retourne derrière la caméra pour mettre en scène sa première fiction : Sound of metal. Le projet puise sa genèse dans l’expérience de sa grand-mère devenue sourde à l’âge adulte. Le 

Fargo saison 4 de Noah Hawley

Fargo saison 4 de Noah Hawley

Créé en 2014 par Noah Hawley, Fargo était initialement une adaptation du film éponyme des frères Coen. Par la suite, la série a muté en anthologie reprenant les codes scénaristiques établis dans la première saison. Cette quatrième itération s’intéresse aux conflits entre familles mafieuses. Le 

The Vigil de Keith Thomas

The Vigil de Keith Thomas

Débutant sa carrière avec le court-métrage Arkane, Keith Thomas enchaine deux années après avec son premier long, The Vigil.

L’auteur nous place aux côtés de Yakov. Ce jeune homme de confession juive tente de se reconstruire après un événement tragique. L’introduction se déroule lors d’une séance d’entraide. Elle nous permet de comprendre la situation de notre protagoniste. Nous cernons rapidement sa personnalité via ses interactions lors de cette session de groupe.
Une fois la réunion terminée, nous sommes directement plongés au cœur du sujet. Le cadre et les raisons amenant à cette veillée funèbre sont ainsi établis à travers l’action des différents personnages. Ces informations nous sont transmises lors du trajet entre les deux bâtisses. Nous avons ensuite une présentation sommaire de la maison du défunt ainsi que du couple y logeant. Le manque d’informations participera à la génération de tensions lors des événements à venir.

Femme agee chambre perruque

L’œuvre nous offre de beaux moments de tensions. L’environnement calme à la lumière tamisée de cette demeure est un terrain fertile pour exploiter les mécanismes horrifiques. Le peu d’informations sur ce lieu renforce notre peur de l’inconnu.
L’intelligence de l’auteur est de nous placer au même niveau que son protagoniste. Ses découvertes quant aux résidents de cette bâtisse sont les nôtres. Nous sommes entièrement impliqués dans cette volonté de comprendre la cause de ces manifestations.  Nous ressentons ainsi plus facilement la tension des événements traversés. Le moindre de ses déplacements s’accompagnent d’une anxiété quant aux nouvelles découverte que nous pourrions faire.
Nous sommes plongés dans un huis-clos anxiogène. Pour autant, le récit est ponctué de courts flashbacks afin de mieux comprendre les différents personnages. Loin d’être des bouffées d’air, ces moments évoquent les traumatismes de ces individus. Nous en apprenons plus sur nos compagnons sans pour autant trouver une lueur d’espoir dans tout cet univers.
Nous n’avons que très peu de répits durant cette veillé funèbre. L’auteur relance constamment son intrigue via des manifestations surnaturelles tout en fournissant de nouvelles informations.

En somme, The vigil se trouve être une bonne surprise. Son faible éclairage est un atout indéniable pour jouer sur la peur des ténèbres tout en renforçant le réalisme des situations exposées. L’incursion dans les rites judaïques permettent d’explorer une autre culture de l’épouvante. L’une des seules faiblesses de l’œuvre réside dans son final bien trop expéditif et trop timorée comparé à la tension accumulée tout au long de cette nuit.
Le prochain projet de Keith Thomas est une adaptation de Firestarter, un roman de Stephen King.

The nightingale de Jennifer Kent

The nightingale de Jennifer Kent

Après la découverte de Mister Babadook en 2014, le deuxième film de Jennifer Kent aura mis à du temps à arriver dans notre contré. Sorti en 2018 en Australie, The Nightindale a reçu le prix du Jury lors de la Mostra de Venise en cette 

N’ecoute pas d’Angel Gómez Hernández

N’ecoute pas d’Angel Gómez Hernández

Après avoir réalisé une petite dizaine de court-métrages, Angel Gómez Hernández passe au format long avec N’écoute pas. Distribué sur Netflix, l’œuvre s’intéresse aux mésaventures d’un couple et leur enfant dans une maison isolée. Passée une scène d’introduction annonçant les horreurs à venir, nous découvrons 

Quien a hierro mata de Paco Plaza

Quien a hierro mata de Paco Plaza

Émergeant aux débuts des années 2000 lors du renouveau de la vague horrifique espagnol, Paco Plaza fait partie des réalisateurs mineures de ce courant. Il fut connu du grand public principalement pour sa collaboration avec Jaume Balaguero pour la saga [REC].
C’est donc avec une certaine curiosité que nous retrouvons l’auteur ibérique dans ce drame sur fond de vengeance avec l’excellent Luis Tosar dans le premier rôle.

Nous sommes amenés à suivre parallèlement la trajectoire de Mario, infirmier dans une maison de retraite, et Antonio Padin, mafieux en passe de raccrocher. Outre les instants où ces deux hommes se retrouvent, l’auteur prend le temps de développer leur trajectoire respective.
D’un côté, nous découvrons le quotidien de ce soignant sur le point de devenir père. L’arrivée de ce nouveau résident va chambouler la routine paisible de cet homme. Nous assistons à sa descente aux enfers motivée par sa volonté d’honorer ses morts.
De l’autre, nous suivons la succession difficile entre le patriarche et sa descendance. Ce récit sous forme d’intrigue policière permet de rythmer l’ensemble. Il injecte des confrontations dans un ensemble relativement calme, en apparence du moins.
L’auteur navigue entre le milieu médical et criminel de manière fluide en faisant se croiser ces deux univers au détour de diverses rencontres. Nous prenons le temps ainsi de découvrir l’ensemble des protagonistes sans perdre le fil rouge du récit.

Quien a hierro mata Paco Plaza Screenshooter

Un aspect déroutant dans le film est la lenteur de sa progression. Les œuvres traitant de vengeance nous ont habitué à un rythme effréné passé un premier segment posant les bases. Dans Quien a Hierro Mata, la loi du talion adoptée par notre infirmier est plus pernicieuse. Une approche plus en accord avec l’identité de l’homme. Nous observons donc le quotidien de l’ensemble des personnages et la façon dont cet engrenage meurtrier impact leur entourage.
Ce traitement permet de crédibiliser le récit et de renforcer l’empathie pour nos personnages. Nous sommes plus enclins à comprendre les désirs meurtriers de Mario. Ses motivations et sa vulnérabilité sont des atouts indéniables au sein de cette œuvre. Paco Plaza a l’intelligence de ne pas transformer ce simple infirmier en machine à tuer implacable. En cela, l’œuvre se positionne en tant que film dramatique sous fond de vengeance.
La trajectoire policière se concentrant sur le devenir du clan Padin reste une trame anecdotique car prévisible. Elle a pour but principal de dynamiser le fil rouge en parasitant les plans de Mario. Les individus de cet univers ne sont pas pour autant de simples artifices narratifs. Leurs présences seront mises à profit lors de moments clés. Chaque personnage a son rôle à jouer dans ce lent engrenage meurtrière.

En somme, Quien a Hierro Mata est une agréable surprise. En refusant de plonger tête baissée dans l’action pure propre au sujet, le réalisateur développe ses personnages et en joue pour créer des instants éprouvants. Le final est une conclusion parfaite d’une noirceur étonnante mais cohérente. Il nous rappelle que les voies de la vengeance sont des spirales infernales où personne n’en sort indemne.

Qu’importe si les bêtes meurent de Sofia Alaoui

Qu’importe si les bêtes meurent de Sofia Alaoui

Remarqué dans divers festivals à travers le monde, notamment Sundance où il reçut le Grand Prix du Jury, Qu’importe si les bêtes meurent est le dernier court-métrage en date de Sofia Alaoui. L’autrice nous place aux côtés d’Abdellah. Ce jeune éleveur en chemin pour soigner 

The Sinner Saison 3 de  Derek Simonds

The Sinner Saison 3 de Derek Simonds

Créé en 2017 par Derek Simonds, The Sinner nous place aux côtés du détective Harry Ambrose. Ce représentant de la loi aux méthodes atypiques, déontologiquement douteuses voir suicidaires s’occupe d’enquêtes en apparence classique mais profondément complexes et tortueuses. Pour cette troisième saison, notre homme s’intéresse 

ZeroZeroZero de  Stefano Sollima, Mauricio Katz & Leonardo Fasoli

ZeroZeroZero de Stefano Sollima, Mauricio Katz & Leonardo Fasoli

Auteur italien réputé pour avoir longuement écrit sur l’emprise de la mafia en Italie, Roberto Saviano sort en 2013 Extra Pure. L’œuvre se voit transposer en série par Stefano Sollima, Mauricio Katz et Leonardo Fasoli.
Composé de huit épisodes, l’unique saison narre parallèlement trois trajectoires : les vendeurs, les acheteurs, les courtiers. Se focalisant sur la gestion d’une commande, les créateurs nous montrent les mécanismes de ce commerce à travers le monde et les différents organismes participant à son fonctionnement.

Le premier épisode est un modèle d’exposition. Les différents protagonistes sont présentés dans leur environnement respectif. Chaque parti se prépare pour remplir son rôle. On comprend rapidement qu’en dehors du fil rouge qu’est la transaction, des enjeux propres à chaque secteur va parasiter une mission initialement finement orchestrée.
Outre le décor parfaitement dressé, ce prologue annonce sa structure scénaristique. L’œuvre reposent sur des destins croisés et les conséquences d’actes individuelles sur les enjeux communs. Chaque épisode se concentre sur une temporalité restreinte et navigue à tour de rôle entre les différents points de vue.

Cette construction a plusieurs avantages. Sur un plan fictionnel, elle est motrice de tensions. Chaque itération sur un même segment narratif complète notre compréhension de la situation donnée. Nous prenons conscience des enjeux et des risques encourus pour chacun. Elle permet aussi d’alterner facilement entre les différents protagonistes tout en leur laissant le temps de s’exprimer dans leur environnement. Nous avons ainsi le temps de comprendre chaque individu, d’évoluer à ses côtés et de développer de l’empathie à leur encontre.
Dans sa retranscription du réelle, ce découpage permet de délimiter différentes étapes dans le transport de la “Blanche”. En plus de faire évoluer les relations de notre trio de départ, chaque épisode offre une vue d’ensemble sur l’emprise qu’à cette drogue au sein de notre société. Elle est un levier politique et économique pour ceux en capacité de la contrôler. Elle est un moyen de financer leurs activités principales, d’enrichir leur communauté. À ce titre, elle devient un enjeu pour dominer leurs adversaires. Sa présence ou son absence détermine la potentielle puissance d’un groupe car synonyme de richesse en devenir.

ZeroZeroZero Stefano Sollima Mauricio Katz Leonardo Fasoli Screenshooter

Les auteurs se focalisent uniquement sur les instigateurs de ce commerce pour mieux mettre en lumière les motivations respectives de chacun. Pour certains il s’agit d’une quête de pouvoir, de domination géographique. Pour d’autres, il représente simplement un business plus lucratif que ceux s’effectuant en toute légalité.
La morale n’a pas de mise ici. Les actions sont uniquement déterminées par la réussite de l’opération. Tous les moyens doivent être employés pour assurer sa réussite. Les conséquences sont souvent dramatiques et démontrent la cruauté du milieu.

En huit épisodes, notre empathie pour certains protagonistes aura été mise à rude épreuve. Malgré la noirceur de l’environnement, les auteurs réussissent à incorporer quelques touches de lumière dans chacune des trames rendant d’autant plus dramatiques les trajectoires.
Zerozerozero dresse un tableau vertigineux de ce commerce illégal alors même que nous avons l’impression de n’effleurer que le sujet. En termes de fiction, la série est stimulante et parfaitement maitrisée. Dans son état des lieux de la situation géopolitique, elle est glaçante de nihilisme.

Victoria de  Sebastian Schipper

Victoria de Sebastian Schipper

Récompensé par six prix lors de la 65e édition du Festival international du film de Berlin, Victoria est le quatrième film de Sebastian Schipper. La particularité de l’œuvre est d’être un seul plan-séquence. Contrairement à certains films comme The Revenant ou 1917 où le montage