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Adam de Maryam Touzani

Adam de Maryam Touzani

Après avoir tourné sous la caméra de Nabil Ayouch dans Razzia, Maryam Touzani passe à son tour à la réalisation avec Adam.  Ces deux œuvres partagent une approche similaire résidant sur la focalisation d’un cas social pour mieux analyser les maux de la société.  Ici, 

Zombi Child de Bertrand Bonello

Zombi Child de Bertrand Bonello

Bertrand Bonello est un habitué de Cannes. Autant présent dans la compétition officielle (Tiresia, l’Apollonide) qu’à la Quinzaine (De la guerre), ses œuvres se retrouvent souvent dans une des sélections proposées par ces deux festivals. Zombi Child ne déroge pas à ce constat puisqu’il fait 

Les Misérables de Ladj Ly

Les Misérables de Ladj Ly

2005, les banlieues françaises s’embrasent. Les décès de Bouna Traoré et Zyed Benna, suite à un énième contrôle de police ayant dégénéré, va créer un soulèvement populaire qui durera trois semaines. 
2006, Ladj Ly sort un documentaire retraçant ces événements et les suivant. 365 à Clichy Montfermeil, produit par Kourtrajme, signe donc le début, à la réalisation, du jeune homme. 
2019, l’auteur réalise une version longue de son court-métrage, Les Misérables. Durant la période séparant ces deux projets, d’autres documentaires ont vu le jour sous son objectif. 
Pour sa première œuvre fictionnelle, Ladj Ly ne quitte pas son environnement : la banlieue est le cœur du sujet ainsi qu’un protagoniste à lui seul.  Nous suivons le quotidien de divers résidents de Cherbourg allant de la nouvelle recrue de la BAC au jeune garçon introverti observant son environnement en passant par les caïds du coin et les enfants cherchant diverses occupations.  L’œuvre navigue entre ces différents points de vue de façon fluide, au gré de rencontres. Malgré la multiplicité des trajectoires, chacune trouve une conclusion à son récit. Aucune n’évolue indépendamment des autres. Elles se croisent, fusionnent et permettent ainsi d’obtenir un rythme soutenu sans rupture dans le déroulement des évènements.
En fonctionnant ainsi, nous obtenons une vue d’ensemble sur les problématiques inhérentes aux quartiers délaissés par l’État, exception faite des représentants de la Loi. Nous retrouvons donc une jeunesse livrée à elle-même, des rapports de force constant entre population et policiers ou encore les interactions entre différentes communautés. Chaque moment permet d’approfondir la personnalité de chacun, de mieux comprendre leurs convictions, leurs motivations, mais surtout d’observer leur évolution respective.
L’une des forces du récit réside dans sa capacité à éviter ou détourner les clichés habituellement véhiculés lorsque la banlieue est représentée à l’écran. La jeunesse n’est pas en quête d’ascension au sein d’un organisme illicite, mais simplement des jeunes tuant le temps avec ce que leur environnement propose. Les caïds sont des hommes tentant, majoritairement, d’améliorer la vie des résidents, même si cela nécessite de passer par des méthodes illégales. La police est sous tension continuellement à force de devoir gérer les dérapages au sein et à l’extérieur de leur corps de métier. Les quartiers ne sont pas sous le contrôle d’islamistes radicalisés tentant d’imposer la charia… 
En s’affranchissent de ce lourd fardeau, l’auteur réussi à créer des personnages attachants, car imparfait, et offrir à son œuvre une identité unique, car personnelle, mais surtout proche de la réalité.
les miserables exterieur jeunes garçons
Outre ces choix scénaristiques payant, l’évolution du récit, et ses diverses intrigues, fait écho à d’autres œuvres. Il est difficile de ne pas penser à Training Day ou Colors dans les péripéties vécues par Stéphane et ses divergences d’opinions avec Chris. De même, la course contre la montre, pour récupérer un élément compromettant, fait écho, entre autres, à PTU dans la façon dont ledit élément va impacter les relations entre les divers groupes.   
Par ailleurs, là où il est courant de filmer les banlieues de manière très terreàterre, le réalisateur opte lui pour des plans aériens. En dehors de son utilité topographique, cette approche permet de mettre à profit la verticalité de son environnement. Les tours ne se résument plus à des halls de bâtiments négligés. L’ensemble de leurs composants est donc mis à profit. 

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur cette œuvre autant sur la performance des acteurs, le background des protagonistes ou sur l’importance d’un tel film dans le paysage cinématographique français. L’obtention du prix du jury, ex-aequo avec Bacurau, lors de la 72eme édition du festival de Cannes, est une juste récompense au vu du chemin parcouru par Ladj Ly et des difficultés inhérentes à une telle entreprise. On ne peut que souhaiter que Les Misérables trouvent le succès qu’il mérite auprès du public et que son message sera entendu. 

Mandy de Panos Cosmatos

Mandy de Panos Cosmatos

Deuxième long-métrage de Panos Cosmatos, Mandy était sélectionné pour la 50eme édition de la Quinzaine des réalisateurs. L’auteur surf sur ce courant cinématographique empreint de nostalgie pour les productions des années 80 où la linéarité des intrigues, la présence de personnages charismatiques et la générosité