Captive State de Rupert Wyatt

Martyrs

Synopsis :

Les extraterrestres ont envahi la Terre. Occupée, la ville de Chicago se divise entre les collaborateurs qui ont juré allégeance à l’envahisseur et les rebelles qui les combattent dans la clandestinité depuis dix ans.

Captive State de Rupert Wyatt

MON AVIS :

Réalisateur à la carrière aussi discrète qu’inconstante, Rupert Wyatt s’est fait connaitre du grand public avec le reboot de La planète des singes en 2011.
Sept années plus tard, il retrouve le chemin des salles obscures avec Captive State.

Ouvrant sur une scène d’évacuation à la conclusion tragique, l’auteur nous présente efficacement la sédition de la Terre au profit de l’envahisseur. Nous comprenons ainsi rapidement l’environnement dans lequel évolue Gabriel. Le suivi de son quotidien nous permet d’observer l’ordre et la répression établie.
En parallèle, nous voyons les actions d’autres individus. Ces personnes offrent une vision complète sur la refonte de la société terrienne autant pour les civils que pour les organismes “étatiques”.
Sur le fond, la thématique est donc plutôt convenue. Nous avons une situation d’oppression et le parcours d’individus souhaitant mettre fin à cette terreur.

L’intérêt du film réside dans sa construction narrative. En effet, nous débarquons dans un récit où une opération inconnue est en cours de préparation. Les personnes que nous suivons connaissent pour la plupart leur rôle à jouer dans ce pan de l’Histoire. Notre seul point d’ancrage est Gabriel. Ce dernier devient un maillon tardif au sein de cette mission. Il nous permet ainsi de glaner certaines informations pour avoir une esquisse de l’action à venir. Nous sommes ainsi invités à analyser les scènes pour comprendre les relations entre les protagonistes et deviner leurs réelles intentions.

Vera Farmiga miroir chambre

L’ensemble baigne dans une atmosphère paranoïaque et conspirationniste. Bien que nous soyons dans un film traitant d’une présence extraterrestre, les entités aliens sont peu visibles. Leur faible présence renforce le réalisme des situations. L’œuvre dégage une atmosphère plus proche des films abordant des complots en période de guerre froide plutôt qu’un film de science-fiction.
La différence réside dans le rapport de force. Les long-métrages tels que Les trois jours du Condor ou Les hommes du président avaient pour enjeux de déjouer une menace contre le système en place. Captive State est tout le contraire. Nous observons les instigateurs d’une opération visant à renverser l’Ordre établi. Cet objectif mis de côté, les mécanismes déployés sont similaires.
L’approche est pertinente et stimulante. Nous sommes captivés par la découverte des préparatifs bien que nous n’en connaissons pas la finalité.

Outre cette structure narrative judicieuse. Rupert Wyatt met à profit sa galerie de personnages pour dynamiser son récit. Nous sommes très proches de Gabriel pour suivre le déroulement des évènements. Pour autant, il est courant de changer de point de vue afin d’avoir une vision plus complète de ce qui se trame.

En somme, Captive State est un film intelligent et savamment orchestré. Sa conclusion offre toutes les réponses à nos interrogations et permet de mieux comprendre où se situe ce récit dans la chronologie de son univers. Une fois assimilé, il est difficile de ne pas faire de parallèle entre cette œuvre et le Planète des singes du même auteur.
Le long-métrage ne plaira pas forcément à tout le monde de par son approche quelque peu hermétique mais ravira les amateurs de soft science-fiction et de thrillers politiques.



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.