Silent Terror
Synopsis:
Cecilia Kass est en couple avec un brillant et riche scientifique. Ne
supportant plus son comportement violent et tyrannique, elle prend la
fuite une nuit et se réfugie auprès de sa sœur, leur ami d'enfance et sa
fille adolescente.
Mais quand l'homme se suicide en laissant à Cecilia une part importante de son immense fortune, celle-ci commence à se demander s'il est réellement mort.
Mais quand l'homme se suicide en laissant à Cecilia une part importante de son immense fortune, celle-ci commence à se demander s'il est réellement mort.
Mon avis:
Après s’être fait remarquer avec l'efficace Upgrade, Leigh Whannell propose une relecture du roman d'H.G. Wells pour le compte de BlumHouse.
Ouvrant
sur une évasion silencieusement tendue, l’auteur défini efficacement la
situation dans laquelle se trouve notre protagoniste. Une courte
ellipse nous permet de retrouver Cecilia dans son nouvel environnement.
Nous assistons dans un premier temps à sa tentative de reconstruction
d’un semblant de vie malgré les traumatismes subits. Nous avons ainsi le
temps de comprendre comment cette femme s’est retrouvée dans cette
relation toxique et les liens l’unissant à son entourage.
Une
fois cette base assimilée, le réalisateur injecte lentement une
présence menaçante dans ce nouveau quotidien. Cette dernière est
suggérée via les mouvements de caméra ainsi que par la réaction de notre
personnage principal. Les péripéties vont permettre de comprendre la
nature du danger tout en plongeant Cecilia dans une spirale infernale où
personne n’en réchappera indemne.
Là
où nous avons l'habitude de suivre l'Homme Invisible dans ses tourments
tout au long de l’histoire, l’entité se retrouve ici être la menace
indicible du personnage principal. Cette inversion de point de vue donne
une autre dimension à cette créature. Habituellement, de l’empathie se
développe pour l’Homme pour ensuite être mis à mal lorsqu’il commet des
actes répréhensibles.
Dans le cas
présent, nous ne connaissons cet être qu’à travers la perception de
l’héroïne. Il est immédiatement catégorisé comme méprisable et toxique.
L’ensemble des événements ne feront que confirmer cette impression
initiale.
L’auteur transforme ainsi
l'habituelle descente aux enfers d’un scientifique trop ambitieux en un
thriller féminin faisant parfaitement écho à une partie des maux de
notre société contemporaine.
Cet
axe de développement est pertinent et permet de dépoussiérer la
mythologie. Malheureusement, l'exécution accumule certains partis pris
empêchant d’apprécier pleinement ce potentiel.
En
effet, le choix d’adopter un rythme lent est bénéfique dans un premier
temps puisqu’il permet de connaître notre protagoniste et son passif. Il
devient un handicap lorsque l’auteur rentre dans le vif du sujet. Une
fois la menace présente, on aurait pu espérer une accélération de tempo
afin d’augmenter la tension des situations. Il n’en est rien. L’auteur
opte pour un rythme de croisière où quelques confrontations viendront
troubler le calme ambiant.
De ce
fait, bien que l’approche sur le sujet soit originale, nous avons tout
le temps d’analyser la trajectoire scénaristique de l’œuvre. Or, cette
dernière est pour le moins prévisible. Les mécanismes sont convenus et
le déroulement des événements n'est guère surprenant.
Seule
la quête quant à la nature de la menace permet de tenir en haleine le
spectateur, ce qui est bien mince. À cela s'ajoute quelques incohérences
notamment sur le dernier acte. Loin d'offrir une conclusion au récit,
le final amène énormément de questions quant à la version des faits
présentée par rapport à la réalité de ces événements.
En
somme, Invisible Man offre une relecture intéressante de la mythologie
mais le recours à des mécanismes conventionnelles nous empêche de nous
investir pleinement dans cette proposition. Nous nous retrouvons donc
avec un résultat frustrant où la forme ne parvient pas à être à la
hauteur du fond. En tant que thriller technologique, on préférera Upgrade
du même auteur. Pour une adaptation moderne de l'Homme Invisible,
Hollow Man reste bien plus intéressant car maitrisé de bout en bout.
Pour
son prochain projet, Leigh Whannell se concentre sur un autre monstre
d'Universal : Le loup-garou. On ne peut qu’espérer que le tire sera
corriger pour cette nouvelle itération.
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