Bluebird de Jérémie Guez

Fresh start, bad habits

Synopsis :

Un ancien taulard aspirant à une vie tranquille en est brutalement extrait quand la fille de la femme qui l’héberge est victime d’une agression. 

Bluebird de Jérémie Guez

MON AVIS :

Écrivain de profession, Jérémie Guez investi le 7éme art suite à l’achat des droits de son deuxième roman : Balancé dans les cordes. Sortie en 2018 sous le nom de Burn out, cette adaptation est sa porte d’entrée dans le milieu. Il rédige dans un premier temps des scénarios (Lukas, L’intervention, …) et achète ensuite les droits de L’homme de plonge de Dannie M. Martin pour en proposer une transposition cinématographique.  C’est ainsi que nait Bluebird. 
L’œuvre reprend un archétype populaire du cinéma d’action : l’être solitaire voyant sa vie paisible voler en éclats suite à une rencontre impromptue. Une base éculée ayant donné lieu à bons nombres d’itérations telle que Léon, Man on fire ou encore The equalizer. Dans ces exemples, l’individu se transforme en ange exterminateur venu appliquer la justice selon son propre code moral.
Sur la thématique, le réalisateur s’inscrit dans cette lignée mais décide de tronquer le spectaculaire pour une expérience plus intimiste.
Nous découvrons tout d’abord comment cet ancien détenu tente de se reconstruire dans un environnement désolé. En parallèle de cette  trajectoire, nous suivons celle de la fille de la tenancière de l’hôtel. Le nombre restreint de protagonistes permet de s’attarder sur ces individus tout en conservant une évolution fluide des événements. Nous sommes ainsi amenés à les scruter en détails, à comprendre leur vécu. Cette proximité permet de créer de l’empathie pour ces personnages qui sera mis à profit par la suite.
Au sein de ce quotidien, nous détectons rapidement les événements annonciateurs d’un drame à venir. Ces moments créent une tension latente en opposition avec la relation naissante entre les deux êtres esseulés.
 
Bluebird Jérémie Guez  Screenshooter Roland Møller Lola Le Lann
Ainsi lorsque l’agression survient, nous attendons le basculement classique de ce type de récit où le protagoniste décide de se faire justice. Cet instant arrivera évidemment mais sa mise en application diffère des traitements habituels. La vendetta n’est pas abordée comme un acte cathartique rétablissant l’ordre mais plutôt comme une rechute de l’individu dans ses mauvais travers. Cette approche est dans la droite lignée de la construction scénaristique optée par l’artiste. Le déferlement de violence est rare mais rend son impact d’autant plus fort qu’on nous présente les séquelles psychologiques qu’il engendre. Une approche de la vendetta pertinent et percutant. 
On obtient ainsi une œuvre où l’humain prévaut sur le spectacle pour mieux nous bouleverser. L’impact émotionnel des péripéties vécues par ces individus s’en retrouve décuplé.
Pour son premier long-métrage, Jérémie Guez capte avec justesse la solitude d’individus vivant en marge en quête d’un équilibre.
Actuellement, l’auteur travaille sur un nouveau projet intitulé The Sound of Philadelphia avec notamment Matthias Schoenaerts et Joel Kinnaman. 


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