Those who seek revenge...
Synopsis:
Un homme attend huit ans pour se venger d'un crime que tout le monde a oublié.
Mon avis:
Avant de passer derrière la caméra avec Tarde para la ira, Raúl Arévalo
a principalement œuvré pour le 7éme art en tant qu’acteur sous
l’objectif de divers réalisateurs tels que Pedro Almodovar, Alberto Rodríguez ou encore Àlex de la Iglesia.
Ouvrant sur un braquage filmé en plan-séquence,
l’auteur capte instantanément notre attention. Nous sommes ensuite
projetés quelques années plus tard au côté de José. Nous suivons son
quotidien entre ses habitudes dans un petit bar et sa présence au chevet
de son père.
L'absence
d’exposition claire des enjeux et des individus impliqués nous poussent
à se concentrer sur les informations dévoilées au cours des
conversations. Chacune d’elle nous permet de situer chaque protagoniste
au sein de cette vendetta planifiée.
Structurée
explicitement en trois actes, l’œuvre nous amène lentement jusqu’à la
fameuse vengeance. Cette construction nous aide à nous familiariser
avec l’ensemble des protagonistes. On se forge ainsi une opinion qui
sera ensuite mise à rude épreuve.
En
effet, en nous positionnant tout du long aux côtés d’un être meurtri,
nous générons de l’empathie pour celui-ci. Ces sentiments développés se
basent évidemment sur notre appel à la compassion pour un individu ayant
vécu un drame. On accepte ainsi aisément son application de la loi du
Talion.
La
thématique est donc des plus convenues. L’intérêt du film réside surtout dans
la capacité de l’auteur à s’éloigner des sentiers battus pour proposer
une œuvre dénuée de manichéisme et n’hésitant à capitaliser sur nos
aprioris et notre empathie pour nous questionner sur les agissements du
protagoniste.
Bien loin des actionners où la victime se transforme en bras armé de la justice, Raúl Arévalo
propose un récit plus intimiste sous forme de voyage introspectif
infernal. Cette évolution narrative est d’autant plus
prenante qu’elle s’effectue avec lenteur. L’auteur nous laisse le temps
de scruter ses personnages. Il nous pousse à analyser leurs
comportements et réactions afin de déceler comment le cours de
l’histoire les affectent.
Ce rythme s’accorde parfaitement avec son sujet. Nous suivons le point d’orgue d’une vengeance longuement murie. Il est nécessaire de faire ressentir le poids du temps sur cette entreprise. On imagine ainsi aisément les étapes antérieures au récit.
En
sus, ce processus permet de créer une tension latente prenant son
origine dans la retenue comportementale des individus. L’explosion de
leur fureur en devient tétanisante.
Au final, cette première réalisation de Raúl Arévalo
se trouve être une franche réussite. Nous sommes embarqués sur un
sentier sanglant ne laissant ni les protagonistes ni les spectateurs
indemnes. On ne peut qu'espérer que l'auteur reviendra derrière la caméra.
Publier un commentaire