Youth ill-being
Synopsis:
Après un séjour dans un centre de désintoxication, Rue Bennett fait son retour au lycée. Le jour de la rentrée, elle fait la rencontre de Jules, une jeune adolescente trans, avec qui elle commence à tisser des liens très forts.
Les deux jeunes femmes, ainsi que leurs camarades de classes et amis, évoluent dans un univers où la jeunesse n'a presque plus de tabou : les relations amoureuses se défont aussi vite qu'elle se font, les réseaux sociaux sont omniprésents, les névroses et secrets de chacun sont exposés aux yeux de tous et la drogue est facile d'accès.
Les deux jeunes femmes, ainsi que leurs camarades de classes et amis, évoluent dans un univers où la jeunesse n'a presque plus de tabou : les relations amoureuses se défont aussi vite qu'elle se font, les réseaux sociaux sont omniprésents, les névroses et secrets de chacun sont exposés aux yeux de tous et la drogue est facile d'accès.
Mon avis:
Après
une carrière discrète en tant qu’acteur, Sam Levinson décide de passer
derrière la caméra. Il officie dans un premier temps en tant que
scénariste sur Wizard of lies en 2017 puis réalise son premier long l'année suivante : Assassination
Nation. À défaut de faire l’unanimité, l’œuvre se fait remarquer lors
de son passage dans divers festivals ainsi qu’à sa sortie en salle.
En 2019, il adapte une série israélienne pour HBO s’intitulant Euphoria.
L’œuvre
nous place aux côtés de Rue. Sa récente sortie d’un centre de
désintoxication est une porte d’entrée nous permettant de découvrir son
univers et son entourage.
Tel
un être omniscient, la jeune femme nous narre tout au long des huit
épisodes le destin croisé de plusieurs élèves de son lycée. Les
différentes trajectoires nous permettent d'obtenir une compréhension
complète des intrigues abordées. L’œuvre est structurée de sorte à se
focaliser sur un protagoniste par épisode. Nous pouvons ainsi observer comment ce dernier
s’inclut dans cette fresque.
Ce procédé est pertinent sur deux points.
Il
nous permet de se familiariser avec l’ensemble des individus
récurrents. Nous générons ainsi de l’empathie ou de l’aversion pour eux.
Leurs interactions et l’impact émotionnel provoqué s’en
retrouvent décuplés. Il est fréquent de se retrouver dans des situations
anxiogènes tant la tension est palpable et le dénouement imprévisible.
De
par cette pluralité des personnalités et des vécus, l’auteur peut
aisément développer ses thématiques tout en conservant une cohérence
vis-à-vis de son récit. Ce processus évite de noyer le propos dans un
ensemble et permet surtout de construire son discours à partir de ces
différents sujets. L’approche est payante. Les idées servent autant à
poser un constat sur notre réalité que d'être le moteur des intrigues.
La
structure de cette série peut s’apparenter au processus de création
d’un tableau. Sam Levinson choisit comme toile une ville américaine
lambda afin de rendre l’environnement le plus universel possible. Il
divise son support en plusieurs actes, chacun se focalisant sur un être.
Il opte pour des couleurs vivantes afin de sublimer son propos tragique. On
obtient ainsi un contraste criant entre cette forme et le fond. La somme
de ces choix artistique nous offre une vue d’ensemble sur les causes du
mal-être de toute une jeune génération.
Au final, Euphoria
est une expérience immersive facilitée par une BO pertinente et une
patte visuelle agréable. On ne peut s’empêcher de penser à Skins dans sa
captation d'un groupe de jeunes et sa construction scénaristique. La
comparaison s’arrête ici tant la forme est diamétralement différente. On
peut d’ailleurs mesurer la maitrise de Sam Levinson par son audace à conclure cette première saison sur un clip musical tout en conservant une cohérence avec les événements précédents.
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