American way to die
Synopsis:
Ex-marine, Jarhead est un père désespéré. Non seulement il est prêt à
tout pour nourrir ses enfants, mais c'est aussi un combattant
redoutable. Le Donnybrook, un tournoi de combat à poings nus qui se
déroule dans les forêts de L’Indiana, constitue pour lui une chance
unique d'accéder à une vie meilleure. Le prix accordé en espèces au
gagnant résoudra tous ses problèmes, il en est convaincu.
Chainsaw Angus, de son côté, a raccroché les gants depuis longtemps. Cette légende des combats clandestins, jusqu'alors invaincue, s'est reconvertie avec sa sœur, Liz, dans la fabrication de méthamphétamine.
Le Donnybrook sera le lieu de leur perdition… ou de leur rédemption.
Chainsaw Angus, de son côté, a raccroché les gants depuis longtemps. Cette légende des combats clandestins, jusqu'alors invaincue, s'est reconvertie avec sa sœur, Liz, dans la fabrication de méthamphétamine.
Le Donnybrook sera le lieu de leur perdition… ou de leur rédemption.
Mon avis:
Pour son troisième long-métrage, Tim Sutton poursuit sa captation de la vie américaine par le prisme du genre dramatique. Loin
du rythme effréné des grandes villes états-uniennes, l’action prend
place dans ces petites localités transpirant la solitude et la
précarité. C’est dans l'une de ces bourgades que nous rencontrons deux
individus empruntant des voies illégales pour survivre.
L’un
est un père de famille déterminé à quitter sa situation sociale.
L’autre est un être méprisable mu par une soif de violence insatiable.
Leur rencontre sera le début d’un périple funèbre.
La
plupart des récits reposant sur des destins croisés retardent au
maximum la rencontre entre les différents individus. Ici, l’auteur prend
à contre-pied ce modus operandi en amorçant son récit sur la
confrontation entre ces deux hommes.
La
suite des événements prend alors une toute autre dimension. Nous
connaissons ce qui les lie. Nous savons les motivations de chacun et le
danger encouru s’ils sont amenés à se revoir. La tension est donc
constante. Elle est une épée de Damoclès planant constamment au-dessus
de leur tête.
La trajectoire de ces deux êtres est diamétralement opposée. Elle est à l’image de leur personnalité.
Jarhead
Earl, incarné par Jamie Bell, effectue un périple où l’esprit de
famille est prégnant sous différents aspects. L’ensemble de ses actions
ne sont motivées que par la promesse d’une élévation sociale et la
possibilité d’un avenir meilleur pour son entourage. Ainsi, bien que
certains de ses actes soient répréhensibles, ils nous sont tolérés en
connaissant leur finalité.
Chainsaw
Angus, joué par Frank Grillo, représente une menace constante pour tous
ceux qui l’entourent. Il se dégage une aura morbide lorsqu’il est
présent dans un lieu. On sait peu de choses sur cet homme. Ce mystère ne
fait que décupler la menace qu’il représente.
La construction parallèle de deux individus antinomiques influe énormément sur l’atmosphère qui se dégage de l’œuvre.
D’un côté, nous avons un drame où un homme est contraint de se mettre en danger pour le besoin de ses proches.
De l’autre, nous avons un thriller où nous suivons le parcours meurtrier d’un personnage antipathique.
Cette
hybridation des genres est assurément l’un des atouts du film. La
visite d'un même lieu par nos deux hommes donne un résultat constamment
différent. Ce processus permet de conserver un lien entre ces
protagonistes. On apprend aussi l’avancement de leur voyage respectif
sans que cela soit explicité.
Cette
construction scénaristique n’est pas exempte d’inconvénients. En
fonction des affinités de chacun, nous pouvons être amenés à préférer
une des deux trames. De même, le rythme est inconstant. Il varie en
fonction de la trajectoire que nous observons. Celle de Chainsaw est cadencée par les cadavres qu’il sème tandis que celle de Jarhead est plus contemplative.
L’auteur
arrive donc à mettre à profit cette dualité de traitement jusqu’à son
final où la brutalité de l’un et la sensibilité de l’autre offre un
dénouement tendu et incertain.
En somme, Donnybrook est une œuvre dotée d’une intrigue classique transcendé avec brio par de Tim Sutton.
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