"With me, he’ll be doomed. Without me, I’ll never know."
Synopsis:
Dans la Médina de Casablanca, Abla, veuve et mère d’une fillette de 8
ans, tient un magasin de pâtisseries marocaines. Quand Samia, une jeune
femme enceinte frappe à sa porte, Abla est loin d’imaginer que sa vie
changera à jamais. Une rencontre fortuite du destin, deux femmes en
fuite, et un chemin vers l’essentiel.
Mon avis:
Après avoir tourné sous la caméra de Nabil Ayouch dans Razzia, Maryam Touzani passe à son tour à la réalisation avec Adam.
Ces
deux œuvres partagent une approche similaire résidant sur la
focalisation d’un cas social pour mieux analyser les maux de la société.
Ici,
le périple d’une femme enceinte isolée permet de découvrir les
conditions de vie de ces personnes marginalisées par la communauté.
De
la nécessité à trouver un travail et un logement en passant par les
commérages du voisinage, l’auteure aborde ces problématiques à travers
les rapports entretenus avec Samia et Abla.
Ces
deux êtres sont, de par leur parcours, antinomique. L’une est une jeune
femme, fraîchement arrivée à Casablanca, en quête de stabilité. L’autre
est une résidente de la Médina, s’étant renfermée suite au décès de son
mari. La fille de cette dernière est un personnage neutre, permettant
de créer ou désamorcer les situations au sein du foyer.
Nous
observons donc comment ces inconnues se lient et se dévoilent. Nous
découvrons leur identité, leur passé et leur traumatisme grâce à leurs
interactions. Leurs confrontations permettent de les voir évoluer, les
poussent à sortir de leur condition sociale et à cesser de fuir leurs
problèmes.
La majorité du film se déroule au sein du domicile d'Abla.
En les confinant en un seul lieu, on peut ainsi observer leur
comportement respectif sans être parasité par des éléments externes.
La
situation politique, ou économique, du pays nous est inconnus. Cette
abstraction permet de nous focaliser sur la sphère intime, que composent
ces trois femmes, et obtenir ainsi un microcosme. Il en résulte une
atmosphère particulière et variable, fortement influencée par les
humeurs de chacune.
La
mise en scène participe à créer ce climat. La mise en scène est la plus
discrète possible pour renforcer le réalisme des instants capturés. La
caméra souvent proche des personnages permet de mieux vivre les
évènements et ressentir les émotions traversant les protagonistes.
De
même, les scènes de vie telles que le repas, le ménage ou les loisirs
nous facilitent l'immersion dans cet environnement tout en crédibilisant
les personnages. La réalisatrice leur donne ainsi de la profondeur et
une sensibilité qui leur est propre.
Ces mécanismes réussissent à nous faire ressentir de l'empathie vis-à-vis du parcours de chacune. Les sentiments éprouvés
sont palpables et nous impactent tout autant. De par les caractères des
deux femmes, il est impossible d'imaginer le dénouement de ces
situations. On se retrouve donc à observer attentivement leurs réactions
pour mieux anticiper la suite des événements.
Adam
est donc une œuvre simple dans sa forme qui recèle une finesse
d’écriture juste et percutante. Chaque instant nous ébranle pendant des
instants de tristesse que de joie. On en ressort bouleversé par la
trajectoire de ces femmes. Un récit fort qui résonnera auprès de
beaucoup grâce aux thématiques abordées.
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