Synopsis:
Jaime, Marta et leur fille, Isabel, se préparent à fêter leur emménagement dans leur nouvelle villa quand brutalement, trois hommes cagoulés font irruption... En une nuit, leur vie va basculer.Mon avis:
De Funny Games à Ghostland
en passant par Panic Room, le Home-Invasion est un de ces sous-genres
exploités depuis de nombreuses décennies. L'intérêt réside moins dans sa
trajectoire scénaristique que dans la capacité de l’auteur à
s’approprier cette thématique.
Les trois œuvres précités sont les parfaits exemples de la diversité d’approche que le sujet offre à l’artiste.
Pour Kidnapped, Miguel Angel Vivas
décide donc d’opter une mise en scène composée exclusivement de
plan-séquence. Un pari audacieux qui nécessite une certaine aisance
quant à la gestion de l’action au sein du cadre.
Dès
les premiers instants, le réalisateur démontre qu’il a conscience de
ces enjeux en profitant de la sempiternelle exposition pour faire une
topographie de la demeure. De par cette approche scénique, le cœur du
récit tarde à être abordé. L’absence de découpage des scènes oblige
l’auteur à prendre le temps de mettre en place son univers.
Il
n’est guère nécessaire de s’étendre longuement sur la teneur de
l’intrigue tant les enjeux et l’évolution des relations entre les
personnages sont convenus.
L’intérêt
de l’œuvre se trouve dans la capacité de l’auteur à construire son
récit sans trahir son intention initiale. Force est de constater que sur
ce point, l’homme respecte son engagement. Il trouve un axe pour que le
plan de chaque situation soit pertinent. La caméra navigue au sein de
son environnement et capte chacun des instants endurés par les
résidents.
Le
metteur en scène avait comme objectif de créer une expérience réaliste
capable de faire ressentir pour les spectateurs les tourments vécus par
la famille. Son utilisation du plan-séquence permet effectivement de
rendre palpable la tension se dégageant de chacune des péripéties. De
nombreuses fois, les individus tentent de jouer avec le temps soit pour
repousser une échéance ou au contraire la précipiter. Le procédé permet
d’assister en temps réel à ces moments, de ressentir la détresse qui
s’en dégage.
Miguel Angel Vivas
ne nous ménage donc jamais et exploite au maximum le potentiel de son
récit afin de créer une atmosphère étouffante et nihiliste.
En somme, Kidnapped est loin d’être un sommet d’originalité scénaristique. Pour autant, les intentions de l’auteur sont respectées et permettent
d’accoucher d’une œuvre sombre et oppressante. Un joli tour de force
qui ravira à n’en pas douter les amateurs de films jusqu’au-boutiste.
Sur ce point, le final risque d’être expérience particulièrement
éprouvante pour certains.
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